Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 05.01.2024 - Thierry Allard - 3 min  - vu 881 fois

EMPLOI Le nucléaire, secteur propice aux reconversions professionnelles

Diplômés, encadrants et directeurs, lors de la remise des diplômes ce jeudi matin à Saint-Paul-Trois-Châteaux

- Photo : Thierry Allard

Ce jeudi matin, une petite cérémonie se déroulait à l’agence de l’organisme de formation Trihom de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme) : la remise officielle de trois Certificats de qualification paritaire de la métallurgie (CQP).

Trois exemples, trois profils différents : Lucas Clauzel, 21 ans, qui venait d’un BTS maintenance généraliste, Mathieu Parra, 38 ans, ancien chauffeur routier et Otis Ndiaye, 30 ans, qui a travaillé dans la manutention et la vente de vêtements auparavant. Tous trois sont désormais titulaires d’un CQP de technicien d’intervention sur site nucléaire, reconnu par l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). « Des CQP, nous en faisons plusieurs dizaines par an sur Orano DS (pour démantèlement et services, NDLR) », explique Maxime Michaut, le directeur de l’école des métiers d’Orano DS.

Ces formations, montées sur mesure avec l’organisme Trihom, filiale d’Orano, consistent en 300 heures réparties entre théorie, un peu, et pratique, beaucoup. Trois parcours existent : un sur la profession d’échafaudeur, un sur celle de technicien de radioprotection (à partir de février) et un autre pour les métiers de l’assainissement, du démantèlement et du désamiantage. « Ce sont des métiers difficiles à ‘staffer’ sur le marché car parfois il n’y a pas de filière, comme pour le métier d’échafaudeur, note Maxime Michaut. Les CQP nous permettent d’aller chercher d’autres profils, il nous faut faire rentrer du sang neuf. » D’autant plus avec les prévisions d’embauches liées à la reprise du secteur du nucléaire en France, 100 000 emplois en dix ans, sans compter la reprise plus globale du secteur industriel.

À l’échelle d’Orano DS, « nous avons recruté l’année dernière près de 550 nouveaux collaborateurs et créé l’école des métiers en début d’année dernière », pose Stéphanie Laurier, directrice des opérations du cycle chez Orano DS. Il faut bien ça pour tenir la cadence, avec « une poursuite de la croissance pour tenir nos engagements commerciaux », rajoute la directrice d’une unité qui travaille avec Orano, le CEA et EDF, mais aussi à l’international, aux États-Unis notamment.

Orano DS et la filière ont donc besoin de bras et de têtes bien faites. Pour les trouver, Trihom est capable de « monter un dossier pédagogique de A à Z, sur mesure », avance le directeur de l’établissement Trihom de Saint-Paul-Trois-Châteaux, tout à côté du site de Tricastin, Serge Ingels. 6 000 stagiaires passent par ici chaque année, avec « une grande diversité de profils », souligne le directeur.

Le Spiripontain Otis Ndiaye, bientôt 30 ans, illustre cette diversité de profils. Le nucléaire ? « Ce n’était pas du tout mon domaine, j’étais dans la manutention et la vente de vêtements », pose-t-il. Sa compagne, qui travaille dans le nucléaire, le convaincra qu’il pourrait y trouver chaussure à son pied. Désormais, il travaille sur le site d’Orano Malvési (Aude), « en tant qu’assainisseur, mon métier est de décontaminer et de monter des sas de décontamination », présente-t-il.

De près de dix ans son aîné, Mathieu Parra, 38 ans, originaire de Piolenc (Vaucluse), vient du secteur du transport. Un domaine dont il « avai(t) fait le tour, après 19 ans ». Lui, c’est un ami travaillant dans le nucléaire qui lui a décrit son métier et a fait germer l’idée d’une reconversion. Désormais, Mathieu Parra travaille sur le site d’Orano DS à Tricastin, dans le démantèlement. « C’était une prise de risque que je ne regrette pas du tout aujourd’hui », affirme-t-il. Quant au troisième diplômé, Lucas Clauzel, il n’a pas pu venir ce jeudi matin. « Il est déjà devenu indispensable à la maintenance de la centrale EDF du Tricastin », sourit Serge Ingels.

Thierry Allard

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