Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 16.02.2024 - Thierry Allard - 3 min  - vu 2255 fois

FOURNÈS "C’est reparti pour un tour" : les opposants au projet Amazon se remobilisent face au nouveau projet sur la zone de la Pale

Éric Gonssard et Patrick Genay, de l'association ADERE

- Photo : Thierry Allard

Un peu plus de trois ans après l’abandon du projet de plateforme logistique d’Amazon sur la zone de la Pale, à Fournès, « ça recommence », lance Éric Gonssard, de l’Association pour le développement de l’emploi dans le respect de l’environnement (ADERE) ce vendredi lors d’une conférence de presse à Nîmes.

Car fin janvier, un nouveau projet a été présenté pour ce terrain idéalement situé, à la sortie de l’autoroute A9, où un village de marques, puis le projet de plateforme logistique d’Amazon, ont successivement capoté. Porté par Faubourg Promotion, finale du groupe IDEC, et co-construit avec la mairie, ce projet, d’une surface totale de 54 000 mètres carrés, comporte un pôle médical avec une offre d’imagerie médicale et vétérinaire, un village artisanal dédié aux PME/PMI, un pôle tertiaire, un restaurant, un parking silo et… une plateforme logistique de 37 000 mètres carrés.

C’est cette plateforme qui fait bondir les opposants de l’époque, et face à laquelle « c’est reparti pour un tour », affirme Éric Gonssard, « on est en train de réactiver la mobilisation », rajoute Patrick Genay. Un projet « aberrant » pour l’association, d’autant que le porteur de projet annonce « 60 camions par jour », avancent les opposants, et ce alors que « la plateforme serait quasi identique à celle d’Amazon, mais ils annoncent dix fois moins de camions », glisse Patrick Genay, d’ADERE. Et « on a aucune donnée qui dise que le territoire à besoin de ça », rajoute-t-il.

Alors pour ADERE, « les enjeux sont les mêmes que pour Amazon », sachant que le dossier de l’époque, porté par l’aménageur Argan, avait capoté lorsque son autorisation environnementale était tombée devant le Tribunal administratif. « Les autres n’avaient pas trouvé le moyen de compenser (l’impact environnemental du projet, ndlr), donc on se demande comme eux vont compenser », rajoute Patrick Genay, avant de donner lui-même la réponse : « obtenir une dérogation car le projet serait reconnu d’intérêt public majeur. » Et ce projet pourrait bien être de nature à l’être, « en fonction de l’interprétation qu’on en fait », glisse Éric Gonssard. Alors si pour l’heure aucun permis de construire n’est déposé, le porteur du projet a fait part de son intention de démarrer les travaux fin 2025. Un porteur de projet qui avance un chiffre de 200 à 250 emplois créés, « des emplois précaires, aux conditions difficiles pour les employés », balaie l’ADERE.

Comme pour le projet Argan-Amazon, l’ADERE présente un projet alternatif sur cette zone, « une régie agricole permettant d’approvisionner les cantines scolaires du territoire, de faire des ateliers pour les écoles, les enfants handicapés, favoriser la réinsertion, créer une boutique de produits du terroir, être une porte d’entrée du futur Parc naturel régional », énumère Patrick Genay. Un projet qui serait « complètement dans le Projet alimentaire territorial » porté par la Communauté de communes du Pont du Gard, ajoute-il. Reste que les terrains appartiennent pour une petite partie à la mairie et pour la plus grosse à la foncière Fournès Développement, et il n’est pas dit, loin de là, qu’un tel projet convienne à ladite foncière.

Donc « on attend que les élus nous disent qu’ils veulent travailler avec nous sur ce projet », affirme Patrick Genay, qui compte rencontrer le maire de Fournès Thierry Boudinaud dans la semaine pour lui présenter ce projet alternatif. Et l’ADERE de mettre en avant des exemples qui marchent, comme celui de Saint-Dionisy, qui a vu la mairie réserver des terres agricoles à des agriculteurs sur 7,5 hectares. Aujourd’hui, « nous sommes cinq agriculteurs sur la zone, on fournit une boutique paysanne et une AMAP, c’est devenu un lieu de vie, de rencontres, on y fait de l’agroforesterie, des formations », présente Mathilde Bertier, agricultrice sur place.

La preuve, pour ADERE, que « ce n’est qu’une question de volonté politique », tranche Éric Gonssard. Contacté, le maire de Fournès Thierry Boudinaud nous a indiqué : « on n’a pas d’intérêt à communiquer pour l’instant. »

Thierry Allard

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