PRÉSIDENTIELLE Le député Cellier (LREM) juge le programme de Le Pen « irréaliste et dangereux pour le climat »
Le député LREM de la 3e circonscription du Gard et président du Conseil supérieur de l’énergie Anthony Cellier s’en prend, dans une tribune, au programme énergétique de la candidate du Rassemblement national à la présidentielle Marine Le Pen.
Premier point abordé par le député marcheur, la consommation d’énergie, que la France « doit réduire d’au moins 40 % » d’ici 2050, rappelle-t-il, pour respecter ses objectifs climatiques. « Marine Le Pen ne propose rien sur ce sujet et souhaite revenir sur l’interdiction à la location des passoires thermiques, affirme le député. Il s’agit d’une double injustice pour les locataires vivant dans ces logements : choisir entre avoir froid ou consentir à des dépenses de chauffage importantes. » À l’inverse, Anthony Cellier rappelle qu’Emmanuel Macron compte « investir massivement dans la rénovation énergétique. »
Sur le nucléaire, « Marine Le Pen souhaite construire 20 EPR d’ici 2050, alors même que les acteurs de référence de la filière se sont prononcés sur des capacités industrielles envisageables nettement inférieures à cette ambition. Cette proposition n’est pas réaliste », tacle le député gardois. Emmanuel Macron propose quant à lui « la prolongation de tous les réacteurs qui peuvent l’être, sans rien céder sur la sûreté et le lancement d’un nouveau programme nucléaire comprenant 6 EPR2, avec l’étude de 8 EPR2 additionnels », affirme Anthony Cellier.
Concernant les énergies renouvelables, « Marine Le Pen propose un moratoire sur les énergies renouvelables électriques et un démantèlement des éoliennes existantes, rappelle-t-il. À cette proposition, la seule réponse qui vaille est celle de RTE (gestionnaire national du réseau de transport d’électricité) issu de son rapport sur le futur énergétique de la France : ‘un moratoire sur les énergies renouvelables rend impossible la réindustrialisation et le respect des trajectoires climatiques à compter de la décennie 2030)’. Tout est dit. » Emmanuel Macron, quant à lui, miserait « sur l’ensemble des énergies renouvelables électriques et thermiques », avance Anthony Cellier.
Le député évoque ensuite le prix de l’énergie : « Marine Le Pen propose d’abaisser la TVA sur l’énergie, notamment sur les énergies fossiles. Cette baisse bénéficierait directement aux ménages les plus aisés et amputerait le budget de l’État pour soutenir le pétrole et le gaz, dont nous devons nous passer. La candidate n’apporte, par ailleurs, aucune réponse structurelle pour permettre à nos concitoyens de diminuer leur consommation », explique-t-il. Le député argue, pour le camp d’en face, de la mise en place du « bouclier tarifaire » et de « mesures structurelles. »
Enfin, Anthony Cellier rattache le sujet de l’énergie à celui de l’Europe, car « S’il y a bien un domaine dans lequel nous avons besoin de l’Union Européenne, c’est bien dans le domaine énergétique », affirme-t-il. « Marine Le Pen souhaite sortir définitivement du marché européen de l’électricité, mettant en danger notre sécurité d’approvisionnement », alarme le parlementaire, qui préfère « au contraire rester dans le cadre européen du marché de l’électricité en proposant une nouvelle formation des prix. Le prix de l’électricité ne doit plus être autant influencé par les prix du gaz. »
« Le 24 avril prochain sera donc un choix déterminant pour l’énergie et le climat, pose Anthony Cellier. Face à des propositions incohérentes, irréalistes et dangereuses pour notre pays, nous faisons le choix d’une politique ambitieuse de transition énergétique permettant de faire de la France, la première grande nation indépendante aux énergies fossiles. »