Publié il y a 1 an - Mise à jour le 14.04.2023 - Anthony Maurin - 5 min  - vu 894 fois

BEAUCAIRE Vote du budget et repas de substitution au conseil municipal

Julien Sanchez explique ses choix (Photo Anthony Maurin).

37 questions à l'ordre du jour du conseil municipal de Beaucaire. Budget, eau et assainissement, repas de subsitution à la cantine, coût de l'énergie, investissements et grands travaux...  

« C’est le Conseil municipal le plus important de l’année, celui du vote du budget qui nous permet de fonctionner toute l’année ! Beaucaire est moins endettée, d’environ 18 % qu’une même ville de notre strate. Dans le même temps et depuis 2013, on doit faire avec 3,3 millions d’euros en moins que l’État ne nous donne plus, comme les autres villes », affirme le maire Rassemblement national (RN) de la ville, Julien Sanchez.

Julien Sanchez, le maire de Beaucaire (Photo Anthony Maurin).

2 millions d’euros de dette ont encore été remboursés par la cité en 2022 sans aucun emprunt depuis 2020. Pour Luc Perrin, de l’opposition : « Vu le contexte les ratios financiers ne sont pas si mauvais. Mais de là à en conclure que la Ville est bien gérée et qu’il y fait bon vivre… Demandez aux Beaucairois ! L’eau et l’assainissement coûteront cher aux générations futures. »

Plus ou moins glamour ?

Charles Ménard, lui aussi de l’opposition, poursuit : « Du côté de l’eau et de l’assainissement, on note autant d’annulation que de création de crédits. Rien n’est fait, ces comptes sont à l’avenant. » Et le maire Sanchez de répondre : « Il y a beaucoup de nouveaux arrivants à Beaucaire, y compris des gens qui y reviennent et d’autres qui arrivent de l’autre côté du Rhône donc ça doit être bien… Beaucaire est une ville attractive ! »

Les élus de Beaucaire (Photo Anthony Maurin).

Continuons au fil de l’eau et de l’assainissement. Charles Ménard doute de la sincérité des rapports rendus par le délégataire Veolia et Luc Perrin y voit quant à lui l’urgence de commencer des travaux pour renouveler les réseaux. « Mais c’est sûr que ça, personne ne le voit, pas comme la base nautique ou le centre des congrès ! C’est moins glamour… »

La voirie... Si l'État avait donné

Et le maire de répondre : « Nous mettons des schémas directeurs qui n'ont jamais existé et qui sont indispensable pour avoir les subventions. On a inscrit ces travaux au budget pour pouvoir aller chercher des subventions. On repart sur une délégation de service public de dix ans et plusieurs entreprises répondront. Nous avons pointé les travaux qui seront réalisés par le futur délégataire le plus rapidement possible (NDLR dès janvier 2024) sur le réseau qui date des années 1950-1970. »

La Marseillaise entonnée comme lors de chaque séance du Conseil muncipal à Beaucaire (Photo Anthony Maurin).

Un endettement diminué, certes, mais des investissements que la mairie ne peut pas faire à cause des baisses de dotations de l'État. « Avec ces 3,3 millions, nous avons un budget contraint et nous aurions pu nous occuper de la voirie qui coûte très cher. C’est un vrai sujet car il n’y aucune subvention pour cela. On met de l’argent, mais nous avons plus de 200km de voirie… »

Le Consel municipal (Photo Anthony Maurin).

Le maire l’affirme, bientôt devraient commencer les travaux de la route de Nîmes, du rond-point de Carrefour à l’entrée de Beaucaire. Pour un peu moins d’un kilomètre, le tarif affiché est à 800 000 euros. « Nous devons aménager ce secteur, l'entrée de ville doit être plus attractive, peut-être en végétalisant. Nous avons aussi refait le quartier des Millières car les racines des pins plantés par mes prédécesseurs ont défoncé les routes… »

Tous les employés municipaux avaient été augmentés de 50 euros pour ceux qui touchaient moins de 1 500 euros et de 30 euros pour les autres. Un coût à ajouter aux frais de la Ville, comptez 180 000 euros par an.

Julien Sanchez explique ses choix (Photo Anthony Maurin).

Au rayon des investissements, il en reste sous la pédale. « La base nautique, la dernière tranche de l’école Garrigues-Planes et c’est en septembre que nous inaugurerons la réhabilitation du vieux bâtiment. Les travaux ont démarré en novembre à la gare et, comme toujours, nous demandons des subventions qui nous aident à faire plus. Le centre commercial de la Moulinelle a été réhabilité à l'intérieur comme à l'extérieur, on a refait le parking et la place du 8 mai. Nous avons aussi dû mettre les alarmes anti-attentat (fortement préconisées, NDLR) dans les écoles qui ont coûté 180 000 euros. »

De l'inédit déjà vu ?

Le budget ? Beaucaire voit large. « En 30 ans, on n’a jamais investi autant ! Habituellement entre 5 et 6 millions d’euros, nous passons à 34 millions d’euros, c’est énorme. » Il faut dire que tous les grands projets se concrétisent et qu’il faut bien mettre les sous sur la table. « On doit payer les factures, mais en plus nous prévoyons la création d’un stade synthétique. Beaucaire a 800 licenciés en football et nous devons investir dans un nouveau terrain qui remplacera le stabilisé qui ne sert jamais. L’idée, à termes, est d’avoir deux terrains synthétiques. »

Les travaux d’accessibilité de l’Hôtel de Ville se poursuivent tout comme ceux du stade Schneider et de l’école de la Préfecture.

Le Conseil municipal de Beaucare (Photo Anthony Maurin).

« En 2022, déjà, on entendait tout cela, que tout était exceptionnel ou historique… Nous n’y avions pas cru un instant et cela fait huit ans que la réalité des comptes vient contredire vos beaux discours. En fait, seuls 8,8 millions sur les 22 millions de l’an dernier ont été dépensés en 2022. Nous votons contre ce budget », lance Luc Perrin.

Julien Sanchez au micro devant l'assemblée (Photo Anthony Maurin).

Comment cela est-il possible pour une ville de cette strate ? « Les subventions ! Nous avons aussi vendu les bâtiments dont nous ne nous servons pas et auxquels il fallait faire de gros travaux. Nous faisons attention aux projets qui s’y mettent en place… » La facture énergétique de la Ville est passée de 400 000 euros annuels à plus d’un million cette année. « Nous faisons attention à tout cela, mais nous n’avons pas d’aide de l’État. Cette année, le budget a été difficile à boucler en partie à cause de cela et on ne nous annonce pas de baisse alors nous travaillons aussi sur la rénovation énergétique. » Prochain bâtiment public à montrer l’exemple, la halle des sports, le plus énergivore d’entre tous. « À condition d'obtenir des subventions ! »

La Conseil municipal de Beaucaire (Photo Anthony Maurin).

Vient à présent le moment Beaucairois par excellence, les repas de substitution dans les cantines des écoles de la ville. « On doit modifier le règlement intérieur pour ces repas. Cela nous coûterait 1,6 millions d’euros pour faire quatre selfs dans les quatre écoles. Si l’État ne subventionne pas à hauteur de 80 %, nous ne le ferons pas ! Si c’est le cas, les jeunes auront deux menus différents tous les jours. Nous avons déposé un dossier, nous verrons. En tout cas, il est étonnant de voir que le tribunal de Toulouse trouve que la laïcité n’a rien à voir dans cette affaire. Nous, nous disons que oui mais il y a aussi des problèmes économiques. C'est un service public facultatif et dépenser 1,6 million pour une mesure de confort... »

Julien Sanchez, le maire de Beaucaire (Photo Anthony Maurin).

Charles Ménard réagit : « Les postures politiques et dogmatiques sont plus importantes pour vous que les petiots beaucairois… Personne ne vous demande de faire des selfs, mais vous préférez mener vos combats idéologiques, c’est moche ! » Pascale Noailles Duplissy rebondit : « La commune n’a pas le droit de changer les menus de substitution mais elle peut se pourvoir en cassation. »

Le maire, Julien Sanchez, répond : « Le juge dit qu’il nous faut revoir le règlement intérieur mais pour lui, la laïcité n’est pas entendable. Le Droit devient presque un droit divin dans certains tribunaux mais nous respectons la décision juges. Je rappelle que cette affaire est portée par LDH, une association parisienne nuisible ! Ces gens n'habitent même pas à Beaucaire ! »

Anthony Maurin

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