Publié il y a 1 an - Mise à jour le 08.12.2022 - Yannick Pons - 4 min  - vu 3696 fois

L'INTERVIEW Charly Crespe, élu d'opposition du Grau-du-Roi : "Robert Crauste n’en fait qu’à sa tête"

Avant une réunion programmée pour la chandeleur, le leader de l’opposition, Charly Crespe, psychiatre et habitant du Grau-du-Roi, a organisé à la salle Carrefour 2000, un temps d'échange et de concertation à l’endroit des Graulens fin novembre. Nous avons recueilli son regard (critique) sur la station balnéaire.

Objectif Gard : Vous avez organisé une réunion d’information fin novembre à l’endroit des Graulens. Quel était l’enjeu de cette démarche ?

Charly Crespe : Nous avons cette démarche depuis plusieurs années, quatre fois par an. L'idée est d'aller vers les habitants afin de les informer de ce qu’il se passe au Grau-du-Roi. Je me projette dans l’exécutif. Si j’y arrive maintenant, c’est que j’y arriverai quand je serai élu. Et ces réunions rencontrent un succès croissant parce que le maire, Robert Crauste, a stoppé les réunions de quartiers. De toute façon, ces rencontres ne servaient à rien puisqu’il n’écoutait pas les habitants. De fait, il a abandonné toute consultation populaire afin d’avoir les mains libres et n’en faire qu’à sa tête.

Comme ce projet de 460 logements en plein centre-ville sur l’ancien emplacement de 5,5 hectares du camping des Pins, en friche depuis plus de vingt-cinq ans, contre lequel l’association Lou Fanal chère à Nicole Garcia s’est levée ?

Oui, mais pas seulement. Il y a une idée à creuser pour surélever des bâtiments au Grau, au lieu de bétonner des espaces verts. D’une manière générale, la mairie décide tout dans son coin, sans concertation et surtout sans aucune cohérence. Robert Crauste a décidé de regrouper tous les enfants de maternelle dans une seule et même école, Deleuze, qui a plus de 35 ans et dont j’ai moi-même usé les bancs. Dans la précipitation. Cela inquiète les parents car cette école est vétuste car oubliée des investissements.

Les écoles vont être regroupées, c’est plutôt un bon projet.

Robert Crauste veut regrouper les écoles Tabarly et Deleuze, à Deleuze qui est plus ancienne, alors que les moussaillons et les péquélets seront déplacés à Tabarly. Celui qui a deux jeunes enfants d’âges rapprochés, devra laisser un de ses gamins à un endroit et repartir à Port Camargue emmener le deuxième. Ce n’est pas bien pensé. Aujourd’hui à la mairie, il y a une réflexion très ponctuelle sur chaque problème au lieu d’avoir une pensée globale. Il explique qu’il veut garder les familles, mais il construit des logements privés à 6 000 euros le mètre carré sur le camping des pins. Ensuite, il bricole l’implantation des écoles dans l’urgence faute d’avoir anticipé les évolutions de la population.

Et la médiathèque ?

Oui, il faut agrandir la bibliothèque, mais le projet actuel est disproportionné par rapport à la fréquentation. Presque 6 millions H.T. de travaux sont prévus avec la salle des fêtes, sans compter les coûts extérieurs qui vont se greffer. C’est un projet pharaonique. Je me pose la question sur le bien-fondé d’en faire une si démesurée. Alors qu’on aurait pu installer au même endroit toutes les écoles, en incluant la médiathèque à l’étage par exemple, avec les 6 millions d’euros utilisés pour la salle des fêtes et la médiathèque. Et ce, à côté de l’Ephad pas loin à pied aujourd’hui de l’école Deleuze des moussaillons et pequelets. Ça aurait favoriser l’intergénérationnel. De manière générale, il y a une inflation d’investissements alors qu’on pourrait utiliser l’argent ailleurs et avec plus de cohérence.

La sécurité au Grau-du-Roi, quels sont les chiffres ?

C’est la méthode Coué à la mairie ! Tout va bien mais on n’en sait rien, on ne nous donne aucun chiffre. On a toujours du mal à obtenir les chiffres réels. On nous explique que l’insécurité croît avec l’augmentation de la population l’été, alors que Robert Crauste est en train de créer 460 nouveaux logements en centre-ville dont 120 logements sociaux, en disant que cela n’aura aucune incidence. Même dans les campings c’est compliqué, les problèmes de submersion et d’incendie font que les assureurs ne veulent plus suivre le camping de l’Espiguette. On ne sait même pas s’il pourra rouvrir à la prochaine saison.

Où en sont les traditions ?

Les fêtes sont de plus en plus boudées par les habitants. Il y a une baisse de fréquentation. Par exemple, le nombre d’inscriptions à la fête des péquélets est passé de 300 en 2019 à 120 aujourd’hui. Il y a une perte d’intérêt. Les jeudis, c’était le deuxième souffle de la fête, et ce n’est plus le cas.

Où en êtes-vous avec la concertation ?

Comme le maire ne concerte plus, il applique des logiques copiées et des schémas tout faits comme sur Montpellier par exemple. Mais le Grau-du-Roi ce n’est pas Montpellier, nous avons 80 % des propriétaires en résidences secondaires avec des profils propriétaires-locataires. Les enjeux sont les mêmes partout, mais pas applicables de la même façon notamment au Grau. C’est pour cette raison que l’on doit relever les enjeux de la mobilité, à l’image de ce qu’est notre station balnéaire. C’est la raison pour laquelle j’ai lancé ces ateliers il y a quelques années. On informe, on discute puis on confronte avec des avis d’experts et on en sort des fiches. Ces groupes de réflexion c’est fondamental pour moi. Arriver à le mettre en place maintenant, cela veut dire que l’on y arrivera lorsque l’on sera élus. Des ateliers sont déjà lancés sur le logement, sur les mobilités et sur les traditions. La prochaine réunion se tiendra à la chandeleur. Il y aura sans nul doute des Crespe.

Yannick Pons

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