C'était une première édition, certainement pas la dernière. En plein mois bleu(*) la Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) de Costières en Camargue dont le champ d'action s'étend sur 13 communes (soit plus de 75 000 habitants), organisait avec la Caisse primaire d'assurance maladie du Gard, le Forum Santé Prévention à la salle Jean-Cazelles. 

Tout au long de la journée, des stands interactifs, des dépistages de l’insuffisance cardiaque et du diabète, mais aussi des tests auditifs et visuels, des tests d'autopalpation du sein etc, étaient proposés au public - hommes et femmes, âgés d'au moins 18 ans - par des professionnels de santé de la CPTS et de nombreux partenaires, la Mutualité sociale agricole du Languedoc, le Centre régional de coordination des dépistages des cancers, Ligue Contre le Cancer du Gard, l'association française des diabétiques du Gard, e.santé Occitanie, la fédération française en cardiologie… Et cela gratuitement et sans rendez-vous. "L'objectif, c'est de proposer aux personnes, plutôt en errance médicale, de reprendre leur santé en main et de pouvoir discuter avec des professionnels de la santé", explique Laura Jarry, chargée de projets à la CPTS de Costières en Camargue.

Et ce n'est un hasard si la commune de Saint-Gilles a été choisie pour installer ce Forum Santé Prévention, outre la collaboration avec la Journée santé femmes qui se déroulait le même jour, nous y reviendrons plus loin. "On sait par les remontées des professionnels de santé, qu'une grande part de la population saint-gilloise et des communes autour est en rupture avec le système médical", explique Elvire Doyen, adjointe de coordination à la CPTS. Une problématique connue, à l'échelle nationale même, d'où le projet - encouragé par le succès de cette première journée - de décliner cet événement sur l'ensemble de son territoire, Beaucaire est en réflexion.

À deux pas de la salle Jean-Cazelles, avait lieu la Journée santé femmes au Centre de santé de Ma Région. 95 femmes âgées de 50 à 74 ans ont été invitées à participer à des temps d’échanges, d’informations et de sensibilisation, mais aussi aux tests autour des trois dépistages organisés du cancer : sein, colorectal et col de l’utérus. Des prises de rendez-vous pour la mammographie étaient également proposées. "Le frein principal du dépistage, c'est la peur du résultat, ce qui est normal, souligne Amandine Ricou, chargée de prévention à la CPAM à l'initiative de la Journée santé femmes. Mais ce qu'il faut comprendre, c'est que ce n'est pas parce qu'on va chercher, qu'on va déclarer un cancer. La maladie, on l'a, il ne faut pas attendre les symptômes pour réagir. Diagnostiquer un cancer à un stade précoce signifie une prise en charge tôt et donc favorise les chances de guérison." À titre d'exemple, selon les chiffres récemment publiés par Santé Publique France, le taux de participation au dépistage programmé du cancer colorectal est de 29,6 %.

*Le mars bleu est dédié au dépistage du cancer colorectal, deuxième cause de mortalité par cancer chez les hommes et troisième chez les femmes.