COMPS À la rencontre de la vie antique grâce à la Lorica Romana
Une matinée d’automne classique. Enfin, pas tout à fait. Ce matin, à l’ancienne école de Comps, une rencontre avec l’Antiquité romaine attend les jeunes élèves de l’école primaire du village.
Cette rencontre était prévue depuis quelques années mais l’épidémie de la Covid 19 l’a empêchée. Heureusement et finalement, la classe de CM1 et son professeur Julien Celin sont allés « découvrir le monde romain ». L’enjeu de cette rencontre était d’apprendre « pour les élèves mais aussi pour les accompagnants » ce qui caractérise la vie romaine.
La première grande présentation était assurée par Strabo, Daniel Pirsoa, président de la Lorica Romana et accompagné de son vice-président, Jérémy Maurin. Les autres membres, souvent étudiants en histoire, étaient aussi de la partie tout comme Christine, autre membre très active de cette association.
On parle avant tout de prévention. Même si certaines armes sont factices pour la venue des jeunes, elles sont toutefois en métal. Là aussi, les élèves n’ont manipulé que des armes en bois pour leur sécurité comme pour celle des reconstituteurs.
C’est l’un d’entre eux, Thomas, qui pose les premières questions. « Quand on vous parle des romains, vous pensez à quoi ? » Réponse : « Astérix ! » De manière plus détaillée les enfants ont rapidement rejoint à nos prédécesseurs antique le mot « militaire ». Le but étant d’instruire, Thomas et Jérémy en profitent pour expliquer les enjeux de cette armée mythique. Une armée de métier où l’on faisait carrière une vingtaine d’années durant, des légions qui bâtissaient autant qu’elles faisaient la guerre…
Quand on parle armée et romanité, on parle souvent des armes et de l’équipement du soldat romain : pilum (arme de jet, NDLR), pugia (poignard), onagre, glaive, bouclier, casque. Et quand on parle des Romains, on peut aussi évoquer leur nom via la tria nomina, ou le nom, prénom et surnom.
Nouvelle membre de la Lorica, Maxelande était quant à elle costumée en Celte ! Avec Thomas en Romain, elle illustre la différence d’équipement et leurs utilités respectives. Le casque, par exemple. Chez les Romains, il était très différent puisqu’il complétait la panoplie d’un légionnaire. On parle aussi des formations de combat. En effet, un légionnaire n’est jamais seul et a un style d’attaque beaucoup moins offensif qu’un celte dont le bouclier est moins gros qu’un légionnaire. Les Celtes étaient par conséquent plus mobiles que les Romains qui étaient mieux organisés.
Au fil de la journée, la classe invitée n’a aucunement perdu la fougue et la curiosité de la jeunesse. Du début à la fin, les questions, nombreuses et décomplexées, précédaient les réponses données avec pédagogie par les membres de l’association.
Les intervenants, tous habillés et en tenues reproduites mais qui étaient portées à l’époque, étaient donc vêtus de laine ou de lin. Les jeunes ont aussi pu découvrir les drôles de chaussures, les fameuses caligae. Mais ce qui a le plus impressionné l’enfance compsoise, c’est sans nul doute la cotte de maille des légionnaires romains !
Avec cette peau de fer sur le râble, la mise en scène et l’immersion de la classe dans cette journée romaine s’en voyaient fortement renforcées. Les 30 élèves se sont ensuite répartis en plusieurs groupes pour autant d’ateliers.
Pour l’atelier Celte présenté par Thomas et Maxelande, la visée pédagogique devait servir à montrer aux enfants les armes et les défenses du Celte et du Romain au combat. Toutes les différences sont évoquées et les reconstituteurs vont au bout du bout en inspectant les moindres détails. Une fois la compréhension acquise, les élèves se mettaient en ligne et s’entraînaient à donner des coups de lances en rythme.
L’atelier des légionnaires était quant à lui présenté par Anthony et Hugo. Parfaitement complémentaire avec l’atelier précédent, cet atelier était plus centré sur la construction d’une légion. C’est là que les élèves devaient se mettre en ligne, en formation, avec faux boucliers et faux glaives afin de sentir que les uns ont toujours besoin des autres.
Ces deux ateliers avaient pour but de mener à la confrontation finale des deux groupes d’enfants qui se sont régalés à attaquer plus ou moins dans les règles de l’art. Sans coups directs, les groupes se rapprochaient et s’échangeaient quelques coups dans les boucliers et changeaient d’atelier pour apprendre de nouvelles choses.
Direction l’atelier de création de bijoux présenté par Christine et Lyson. Cet atelier, mélange de l’époque romaine et contemporaine, a plu aux filles comme aux garçons. Les instruments utilisés étaient à la fois des reproductions d’outils usités à l’époque, mais aussi des pinces et autres matériaux modernes pour gagner un peu de temps dans les tâches les plus ingrates.
Le fibulator, pour confectionner des fibules (des attaches pour les vêtements utilisées par les Romains) sert à donner au fil de cuivre ou de fer la forme voulue. Outil simple, visuel. Le but de cet atelier était de montrer des méthodes de fabrications anciennes et de mobiliser la créativité des enfants à travers la création de bijoux avec un instant très manuel.
L’atelier céramique, assuré par Lucie, et pour lequel l’argile et quelques outils étaient la base, a lui aussi bien plu à l’assemblée. Lucie a pu montrer aux enfants quelques méthodes de fabrication de lampes à huile ou de médaillons en argile. Comme ce genre de fabrications mêle le malaxage de la pâte et son étalage, on met forcément les mains dans la boue et ça, ça plaît ! Mais pas à tout le monde…
Autre atelier sympa et plus physique car les punitions y pleuvaient, l’atelier du lancer de pilum présenté par Jérémy et Julien. En ligne face à un mannequin de paille construit le matin même, les petits s’évertuaient à l’utilisation de cette arme de jet. Julien expliquait la position à adopter et la façon de lancer mais au moindre faux pas, punition collective, comme à l’époque ! Flexion, flexion et flexion.
Rapidement, les élèves se repositionnaient correctement et, même les professeurs ont essayé ! Enfin l’atelier, pas la punition… Dommage ! La fin de matinée était dédiée à l’utilisation de différents outils par l’armée romaine. Par exemple, la « catapulte romaine », l’onagre. Monté avec des pièces en bois et un système ingénieux de cordes qui permettaient d’équilibrer la tension, il permettait de jeter de l’huile chaude, des pierres ou d’autres objets.
Les jeunes ont aussi eu droit à la présentation du scorpio, cette grosse arbalète qui pouvait faire d’énormes trous dans les casques tant elle était puissante. Pour illustrer le propos et faire frémir les jeunes, les reconstituteurs ont montré un casque criblé de trois trous. « Ça ressemble à une boule de bowling ! », s’écrit un des élèves pas franchement effrayé.
Dans le local, les insignes ont passionné les foules. Sangliers, aigles, mains… Tout y passe. On présente aussi un tableau avec les noms, en romain, de quelques membres de l’association. Les enfants voient aussi les peaux de bêtes et en sauront plus sur les gens qui les portaient au combat.
Après la très méritée pause repas avec un grand pique-nique dans la cour, l’après-midi permettait de poursuivre l’instruction des élèves grâce à une chose infaillible : la reconstitution réelle. Plus concrète et réalisée par ces professionnels, les pitchounets ont ainsi pu assister à une opposition enrte Celtes et Romains.