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Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 02.07.2024 - Sabrina Ranvier - 5 min  - vu 223 fois

FAIT DU JOUR Festivals, par ici le programme

Le spectacle à nos combats programmé à Cratère surfaces. 

- © Laurent Philippe

Moins de 15 minutes, c’est le temps qu’il aura fallu pour écouler les billets en prévente du concert de Dua Lipa. La pop star britannique qui avait choisi Nîmes comme unique date française, a joué à guichets fermés les 12 et 13 juin. D’autres artistes sont programmés dans les arènes au festival de Nîmes comme le rappeur Ninho qui cumule les singles d’or ou l’Américaine Patti Smith. Mais il n’y a pas que le chaudron nîmois. Des festivals gardois vont faire résonner la musique dans d’anciennes carrières, des cours de châteaux... On pourra découvrir des pépites et écouter du jazz, de l’électro, de l’opéra, de l’afrofunk japonaise… Pour ses 25 ans, Cratère surfaces, festival des arts de rue alésien, a choisi une scène hors-norme : des nénuphars géants seront posés sur le Gardon pour accueillir choristes, effets pyrotechniques et chants de sirènes… 

Petits festivals, gros impacts

La population de Sumène est multipliée par six le week-end des Transes cévenoles tandis que celle de Junas quadruple lors de son festival de jazz. Fin juillet, Alès accueille 1 000 Fous chantants.

Pas de casting, pas d’audition. Pour faire partie du chœur XXL des 1 000 Fous chantants d’Alès, il suffit d’aimer chanter. Les 2/3 des choristes sont des fidèles.

Quel que soit l’artiste, environ 670 personnes s’inscrivent, année après année. Pour l’édition anniversaire de ses 25 ans, l’association les Fous chantants a bouclé très rapidement le recrutement des 330 choristes manquants.

« À l’annonce du nom de Vianney, en 24h, nous étions complets », reconnaît-on du côté de l’association. Ces 1 000 choristes vont répéter une semaine au fort Vauban d’Alès. Puis, le vendredi 26 et le samedi 27 juillet au soir, ils rendront un hommage en chansons à cet artiste francophone.

Cette semaine de formation au chant choral est facturée 100 € pour un mineur et 398 € pour un adulte. La plus jeune de ces choristes a 10 ans, la plus âgée 84. La majorité d’entre eux viennent de loin. Seulement 23 % sont Gardois. 62.5 % viennent du reste de la France. Dans la troupe, on trouve aussi 12 % de Belges, 2 % de Suisses. Les 0,5 % restants sont domiciliés en Allemagne, Italie et Luxembourg.

770 personnes à loger

Le calcul est vite fait. Si on exclut les Gardois, on peut estimer qu’environ 770 choristes doivent se loger à Alès et ses environs du 20 au 27 juillet. 150 choristes vont dormir dans les internats des lycées Bellevue et Lasalle pour un tarif démarrant à 22,10 € la nuit. « Les autres logent dans les hôtels d’Alès, gites et campings environnants… Certains avec leur familles ou d’autres choristes louent des appartements aussi », précise-t-on du côté du festival. Elle ne l’a pas chiffré précisément, mais l’association estime que, « souvent ceux qui viennent de loin choisissent le Gard pour prolonger d’une à deux semaines leur séjour ». Une manne pour le tourisme local. L’évènement est aussi intéressant pour les professionnels de la restauration. En plus des 1 000 choristes, 90 bénévoles encadrent la semaine chantante. Tous peuvent se restaurer au fort Vauban avec les plats d’un traiteur local.

"Jazz est un mot qui fait peur, reconnaît Sébastien Cabrié, directeur. On essaie de vulgariser, de proposer une musique de très haute qualité dans un esprit rock, fête votive".  • © Jazz à Junas

Junas

Les anciennes carrières de la garrigue de Junas sont un terrain de jeu idéal pour les amoureux de VTT. Mais, chaque été, ces roches calcaires grignotées par l’homme se transforment en salle de concert. « L’an dernier, pour les 30 ans de notre festival, on a réuni 800 personnes chaque soir pour les concerts payants », constate Sébastien Cabrié, directeur de l’association Jazz à Junas. Si on ajoute les concerts gratuits et les stages, le festival aura réuni en tout 5 000 à 6 000 personnes sur cinq jours. C’est-à-dire plus de quatre fois la population de ce village voisin de Sommières. « C’est un défi pour les parkings, les gens nous prêtent des champs », s’amuse celui qui a démarré comme emploi-jeune dans l’association en 2004. Le festival met en avant chaque année un pays européen différent. Les musiciens viennent de loin. Une centaine de bénévoles assure la logistique. Il faut loger tout le monde. Le 17 juin, un bon mois avant le début des hostilités, le camping l'Olivier situé à 400 m des carrières de Junas était déjà « pratiquement complet » au niveau de ses emplacements, comme chaque année. Même chose pour les 26 chambres de l’hôtel l’Espélou à Sommières réservé aux artistes.

Transes cévenoles

Le festival de Junas se termine le 20 juillet, pile le jour où celui de Sumène, les Transes cévenoles, commence. Comme Junas, Sumène a moins de 1 400 habitants. La fréquentation de ce village perché dans une vallée cévenole, explose fin juillet pour son festival qui mêle musiques actuelles et arts de la rue. « On doit tourner autour de 8 000 spectateurs sur le week-end », estime Carmen, responsable production. « Ce festival a un impact pour faire connaître la commune », se réjouit Frédéric Lavigne, adjoint à la Culture. Début juillet, le village met à disposition des salles pour préparer la scénographie. « De la préparation au démontage, on a 180 bénévoles qui interviennent sur le festival du 4 au 26 juillet, ajoute Carmen. Beaucoup viennent des grandes villes, Nîmes, Montpellier, Toulouse… ». Pour les repas des bénévoles, pour les buvettes, l’association travaille avec des producteurs locaux. Elle loge les artistes, les techniciens et une partie des chefs d’équipe. La commune met à disposition un terrain pour camper. Les autres louent des gîtes, des Airbnb. Vanessa Martinez, qui gère les cinq chambres d’hôte du domaine de la Carrière, est complète chaque année pour le festival. Elle reçoit des festivaliers fidèles et se réjouit que certains prolongent ensuite leurs vacances sur place. Julie Weislo, reçoit, chaque année, dans le camping des Gorges de l’Hérault, des familles de spectateurs gardoises ou héraultaises. Elles profitent de leur venue au festival pour passer une semaine de vacances sur place.

Ambiance intime et liberté de créer

Les artistes eux-mêmes apprécient ces festivals à taille humaine. « J’adore venir à Jazz à Junas. C’est une ambiance, intime, familiale », témoigne le Suédois Magnus Öström dans le film tourné en 2023 pour les 30 ans du festival. D’un air malicieux, il pointe son doigt vers une plaque : « Et puis je n’ai pas de nom de rue en Suède. » Depuis son vingtième anniversaire, l’association rebaptise les noms des rues du village pour leur donner aussi le nom d’artistes accueillis. 50 rues portent déjà un double nom. Trois autres seront baptisées cette année. Dans la vidéo anniversaire, Arnaud Méthivier raconte avoir volé au-dessus des carrières avec son accordéon en 2018. « J’ai dû emmener deux camions d’hélium, se souvient Sébastien Cabrié. Il était suspendu à un ballon tenu par des professionnels ». L’an dernier, l’association a laissé carte blanche à cet artiste. Il en a profité pour faire un concert au sommet de l’horloge et a demandé à en effectuer un au cimetière. Il a joué devant une tombe, choisie au hasard. Sébastien Cabrié en frissonne encore : « Il ne le savait pas mais c’était celle d’un gros bénévole du festival qui nous avait quittés. »

Markus Stockhausen invité de jazz à Junas. • © Jazz à Junas

Bloc notes

La check-list des principaux festivals

• Cratère surfaces / arts de rue / du 4 au 6 juillet

• Festival de Nîmes / concerts dans les arènes / jusqu’au 20 juillet

• Villeneuve-en-scène / du 8 au 20 juillet

• Jazz à Junas, concerts dans les carrières et le temple / du 17 au 20 juillet

• Nuits musicales d’Uzès, musique classique, opéra / du jeudi 18 au 30 juillet

• Transes cévenoles, Sumène / samedi 20 et dimanche 21 juillet

• Les Fous chantants d’Alès, animations musicales, karaoké géant

et chorale avec 1 000 chanteurs / du samedi 20 au samedi 27 juillet

• Barjac m’en chante / du 27 juillet au 1er août

• Electros d’Uzès / vendredi 2 et samedi 3 août

Sabrina Ranvier

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