Publié il y a 16 h - Mise à jour le 29.12.2024  - 5 min  - vu 320 fois

FAIT DU SOIR L’Aviron Beaucaire, 40 ans d’histoire

Les vices championnes de France J-16 en 4x, c'est à dire avec 4 rameurs, en juillet 2024.

- © DR

Créé en 1984 par Denis et Martine François, le club d’aviron de Beaucaire présidé jusqu’en mars 2025 par Denis Fort, surfe sur la vague du succès. Il cumule les médailles et les figures sportives emblématiques comme Adrien Hardy, Stéphanie Chantry...

Initialement installé sur les bords du canal à Beaucaire, le club d’aviron créé par Denis et Martine François a rejoint les berges du Rhône en 1989, dans la base construite à l’occasion des Jeux Méditerranéens en 1993, déjà très convoitée lors des Jeux Olympiques de Barcelone. Plusieurs présidences se sont succédées au fil des années. Yves Curmi, Edith Housset et Denis Fort aux manettes depuis huit ans.

Photomontage. Jacques Danjoux (photo de gauche) est le plus ancien licencié de l'Aviron Beaucaire. Sur la photo de droite, datée de 1985, c'est le plus grand.Il a fait toute sa carrière au club et a gravi tous les échelons en gagnant les championnats départementaux et régionaux pour finir champion de France à trois reprises en aviron 8 places au championnat longue distance catégorie Master. • © DR

« C’est Édith qui a été la plus longtemps en poste et c’est elle qui a donné la dynamique du club, qui lui a donné toute sa grandeur. Après huit années en tant que vice-président à ses côtés, j’ai repris une Ferrari », assure l’actuel président. L’Aviron Beaucaire comptait alors 240 licenciés, bon nombre de jeunes étaient recrutés au lycée Alphonse-Daudet à Tarascon et « et le club "avait de beaux bateaux". » Une précision loin d’être anecdotique. « À l’époque, c’était un peu plus facile d’acquérir du matériel parce que nous faisions partie de la ligue Languedoc-Roussillon », laquelle achetait les bateaux placés ensuite sous convention dans les clubs. Leur seule obligation était de les emmener lors des regroupements de ligue. Autre avantage mis en avant par Denis Fort : « On pouvait s’en servir le reste de l’année et surtout on devenait acquéreur au bout de quatre ou cinq ans pour 1 euro. » Placés sous la bannière de l’Occitanie après une fusion des ligues Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, « les club louent désormais les bateaux et n’ont plus la possibilité de les acheter à moindre frais ». Autre conséquence liée à ce regroupement, les déplacements. « Pour la moindre compétition, il faut aller jusqu’après Toulouse, ce qui veut dire pour nous au minimum un hébergement à prévoir, entre autres frais. » Le président ne cache pas ses inquiétudes et les a communiquées au président de la ligue lors de la dernière assemblée générale. « J’ai l’impression qu’en matière de recrutement d’adhérents, on fait une sélection par le fric. Cette année, je le vois au niveau des cotisations, on ne m’a jamais autant demandé de paiements en plusieurs fois et je n’ai jamais autant eu de Pass Sport. C’est un signe. Notre principal problème, ce sont les déplacements, on essaie d’en prendre une partie mais on ne peut pas tout prendre à notre charge », regrette-t-il, espérant un geste de la fédération.

Lors de l'inauguration de la nouvelle base nautique de Beaucaire. • © Anthony Maurin

Un niveau d’excellence

La rigueur, l’organisation et bien sûr les bons résultats ont fait la renommée des rames beaucairoises, deuxième club d’Occitanie après Toulouse. Les médailles s’empilent sur les étagères, récoltées lors de compétitions régionales. Arnaud Cipollina décrochera le premier titre de champion de France, en skiff*, sous les couleurs de l’Aviron Beaucaire en 2006. Entre autres noms qu’il convient de citer lorsque l'on parle de victoires : la multimédaillée aux championnats de France et du monde d’aviron de mer en solo, Stéphanie Chantry. Le club peut aussi se targuer d’avoir formé un champion olympique, Adrien Hardy, titre décroché il y a 20 ans en deux de couple. « Là je crois que nous en sommes à une trentaine de titres de champion de France, plus tous les podiums…, cite en exemple Denis Fort. Depuis une dizaine d’années, le nombre d’épreuves a évolué ce qui permet aussi d’augmenter les chances de décrocher des médailles. Et puis, depuis 2018, nous avons eu aussi le renfort, pour X raisons, de masters, des anciens de l’équipe de France, désormais licenciés à Beaucaire. » Un groupe qui se hisse régulièrement dans le top 10 lors des championnats de France. Et les succès ont également été au rendez-vous chez les jeunes en 2024 avec notamment un titre de vice-championnes de France chez les J-16 et une sélection en équipe de France pour Elisa Guilloton et Saad Benali.

Denis Fort, président de l’Aviron Beaucaire. • © Stéphanie Marin

D’un club familial, l’Aviron Beaucaire est devenu une entreprise, avec dans ses rangs trois salariés. « À l’époque où mon fils a démarré, il avait 14 ans, il y avait énormément de jeunes bénévoles, une dizaine quasiment, qui étudiaient à Avignon, à Montpellier. Aujourd’hui, avec la multiplication des filières, après le bac, ces jeunes partent plus loin et n’ont plus la possibilité de venir au club. » Même s'il s'est rétréci, le club peut tout de même compter... sur un vivier de bénévoles adultes particulièrement actifs. Bien sûr, comme toutes entreprises, la gestion des finances est le plus gros du morceau. Le budget 2024 est estimé à 155 000 euros. L’Aviron Beaucaire vit des adhésions, des subventions de la mairie de Beaucaire, de l’Agence nationale du sport, de la Compagnie nationale du Rhône, du département du Gard, de la région Occitanie. « Cette année, nous avons fait la demande pour pouvoir recevoir des dons et émettre des justificatifs de défiscalisation, précise le président. Mais bon, il faudrait qu’on trouve des sponsors privés pour avoir un filet de sécurité. » Les annonces des coupes budgétaires inquiètent d’autant plus.

Adrien Hardy, en troisième position, lors de la coupe de France organisée en Vichy en 1997. • © DR

Retrouver un rythme de croisière

Autre projet dans un avenir espéré proche : le recrutement de nouveaux licenciés. Le club multiplie les opérations séduction notamment dans les établissements scolaires à travers plusieurs dispositifs. Il déploie par exemple « Rame en 5 », le programme proposé par la fédération française d'aviron. Après covid, quelque 200 licenciés ont repris le chemin vers l’eau mais les deux années de travaux de réhabilitation et d’extension (un peu plus de 8M€) engagés sur la base nautique internationale Adrien Hardy, sélectionnée pour être base arrière des derniers Jeux Olympiques, ont fait fuir des dizaines de rameurs. « On est tombé à 140 licenciés, actuellement nous en avons 150. On espère retrouver un rythme de croisière aux alentours de 200 adhérents, ça permettrait de pérenniser les emplois, d’acheter du matériel… Les bateaux ont souffert des deux années passées en extérieur, il y a beaucoup de travaux à faire dessus… », souligne Denis Fort. Ce dernier cédera sa place le 8 mars prochain, après 18 ans de bons et loyaux services au sein de l’Aviron Beaucaire.

*Le skiff est un bateau pour les rameurs en solitaire. Il pèse 14 kg maximum et est connu pour son agilité, ce qui permet des courses rapides.

Une fête pour les 40 ans

Le samedi 16 novembre, après une série d’animations proposées tout au long de l’après-midi, près de 200 personnes ont pris la direction du Casino municipal de Beaucaire pour partager un repas et fêter comme il se devait les 40 ans du club Aviron Beaucaire.

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