Publié il y a 1 an - Mise à jour le 21.07.2023 - Anthony Maurin - 5 min  - vu 1756 fois

FAIT DU SOIR Sanofi verdit sa production et se prépare pour les décennies à venir

L'extension du nouveau bâtiment (Photo Anthony Maurin).

L'inauguration d'une nouvelle centrale photovoltaïque d'une capacité de quasiment quatre mégawatts en autoconsommation dans le milieu industriel est rare. Très rare. Couplée à l’inauguration d’une extension de bâtiment made in Sanofi, c'était un jour de fête dans le département.

Denis Largeau, directeur du site gardois d'Aramon chez Sanofi (Photo Anthony Maurin).

Voici un bel endroit même s’il est fortement industrialisé. Sur la colline qui embaume des odeurs de garrigue, se trouve le terrain du nouveau parc photovoltaïque et en contrebas l’extension du bâtiment. Le Rhône, à quelques mètres, apporte sa fraîcheur et en arrière-plan le mont Ventoux dessine ses pentes dans le lointain.

Avec plus de 800 salariés engagés pour les patients, Sanofi est la quatrième entreprise du Gard car le site d'Aramon est un acteur économique majeur dans sa région. En tout, ce sont plus de 25 millions d'euros qui ont été investis sur le site en 2022 et 91 millions d’euros sur les cinq dernières années ! Autant dire que la société croit en son site gardois.

Les autorités et la direction de Sanofi inaugurent le parc photovoltaïque Sanofi d'Aramon (Photo Anthony Maurin).

Audrey Derveloy, présidente de Sanofi France, est heureuse : "Depuis 50 ans, Sanofi a toujours fait le choix de la France. Nous sommes le premier acteur de la souveraineté sanitaire du pays et nous sommes convaincus que cette souveraineté est étroitement liée à l'enjeu environnemental. Ces actions portent leurs fruits puisque Sanofi a déjà réduit de 29 % ses émissions de gaz à effet de serre en France depuis 2019."

C'est aussi un site stratégique du groupe Sanofi qui œuvre pour la production de petites molécules. Sa production est organisée pour répondre à ces objectifs clairs et ambitieux.

L'extension du nouveau bâtiment (Photo Anthony Maurin).

Tout d’abord la sécurité des collaborateurs, la satisfaction client, le respect des bonnes pratiques de fabrication, le respect de l'environnement mais aussi la performance économique ainsi que la préparation de l'avenir du site en travaillant à l'intégration de nouveaux APIs (Active Pharmaceutical Ingrédients).

Sanofi, une usine importante pour le Gard (Photo Anthony Maurin).

Depuis Aramon, les pathologies suivantes sont traitées dans le monde entier : cancer, maladies cardiovasculaires, troubles du système nerveux central, maladies auto-immunes et maladies rares. Pour le directeur du site gardois, Denis Largeau : "Ce projet met en place des centrifugeuses de nouvelle génération qui isolent les produits et qui pèsent la bagatelle de 45 tonnes. Il y a aussi des sécheurs coniques pour accroître les principes actifs de nos médicaments. L’investissement est de 13 millions d’euros mais ça valait le détour grâce au travail de nos partenaires BPI France par exemple. Ainsi, avec cette extension, la production sera plus importante et la consommation moindre, un vrai bâtiment d’avenir !"

Le parc photovoltaïque de Sanofi (Photo Anthony Maurin).

La force du site d'Aramon réside dans la complémentarité de ses trois technologies de production de principes actifs. Avec la synthèse organique, c’est la production d'une molécule active après plusieurs réactions chimiques qui est réalisée. Avec la biotechnologie, on parle alors de la production de protéines recombinantes à partir de fermentation ou de purification de milieux biologiques. Enfin, l’extraction végétale permet l’extraction et la modification par hemi-synthèse des composés présents dans les plantes pour produire des principes actifs.

Beaucoup de monde pour cette double inauguration (Photo Anthony Maurin).

À Aramon, 13 millions d'euros ont été investis pour fabriquer 60 tonnes supplémentaires par an d'Irbesartan, la médicament phare et surtout un antihypertenseur. Afin de sécuriser le stock nécessaire pour répondre aux besoins des patients avec une meilleure empreinte environnementale, Sanofi adapte ainsi ses sites aux enjeux prédits.

L'inauguration de l'extention du bâtiment (Photo Anthony Maurin).

De nouvelles technologies ont été installées comme les fameuses centrifugeuses de dernière génération et les sécheurs bicônes nécessitant une utilisation limitée d'azote (ce qui permettra d’ailleurs de réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre, de 50 % les solvants utilisés pour cette partie du procédé et de 7 % l'électricité consommée).

L'usine, enfin une petite partie ! (Photo Anthony Maurin).

Engagé dans une profonde mutation technologique et digitale, le site d'Aramon prépare donc la chimie pharmaceutique de demain avec les équipes de développement (MSAT) qui sont déjà orientées vers les sciences du futur et la mise en œuvre d'applications, de technologies disruptives telles que la modélisation, la digitalisation ou encore la chimie continue. Bref, l’avenir !

L'assemblée présente pour l'inauguration de l'extension du bâtiment (Photo Anthony Maurin).

Le site d'Aramon mène une politique de fond pour réduire son empreinte environnementale en réduisant ses différentes consommations en énergie, en valorisant sa production, en régénérant ses solvants, en traitant et valorisant ses déchets, et en traitant des effluents aqueux et gazeux.

Le parc photovoltaïque (Photo Anthony Maurin).

Il est un des sites du groupe Sanofi à la pointe dans le cadre de son programme "Planet Care", avec plus de 20 millions d'investissement en quatre ans et une diminution drastique de ses consommations en gaz, en électricité et en eau.

(Photo Anthony Maurin).

Le site est résolument tourné vers la décarbonation et la limitation de ses besoins en matière de ressources naturelles. Depuis près de 20 ans, Sanofi a ici investi dans des outils lui permettant d'atteindre ses objectifs ambitieux.

(Photo Anthony Maurin).

Les équipes sont dès à présent mobilisées et engagées au quotidien pour atteindre les objectifs fixés. Maîtrise des rejets atmosphériques et traitements des déchets avec une unité de co-incinération, maîtrise de la consommation énergétique avec de nombreuses initiatives, maîtrise des rejets aqueux avec une station d'épuration capable de traiter les eaux usées d'une ville de 200 000 habitants...

Ce fut une belle occasion pour la direction de Sanofi de parler avec la préfète du Gard pour encore quelques jours, Marie-Françoise Lecaillon, mais aussi avec le député Philippe Berta et le sénateur Laurent Burgoa (Photo Anthony Maurin).

Depuis 2017, la Région a adopté une nouvelle politique et l’importance des énergies renouvelables est actée. Ces filières sont pérennes et créatrices d’emplois tout en misant sur un avenir meilleur pour les générations futures. Ici la Région via l’Europe a mis 998 000 euros, soit 37 % du total.

(Photo Anthony Maurin).

Sofiane Boukebbous, directeur de la zone sud et outre-mer pour EDF renouvelables, prend la parole : "Ce projet a débuté en 2016 donc il nous faudra aller un peu plus vite à l’avenir mais c’est notre premier projet pour en autoconsommation totale ! C’est donc un partenariat important qui répond à plusieurs enjeux comme celui de décarboner et de maîtriser les approvisionnements et les coûts de l’énergie." Le reste des besoins électriques sera couvert par un approvisionnement 100 % renouvelable et local, comme c'est déjà le cas pour l'ensemble des sites de Sanofi en France.

L'usine (Photo Anthony Maurin).

Sofiane Boukebbous reprend : " Ici nous avons tout adapté aux besoins de Sanofi, ce genre de projets sont vitaux pour le monde industriel et l’Occitanie est la seule région qui porte ces chantiers. Ici nous produisons 4MgW crête avec 7 700 panneaux photovoltaïques ce qui équivaut à 15 % de la consommation de l’usine (soit la consommation de près de 4 000 personnes, NDLR) mais nous comptons rapidement tripler ce chiffre." Et dans la foulée l’objectif suprême serait d’atteindre, selon la présidente, les 50 % ! Mais pour s’intégrer au mieux, il a fallu bosser. "Nous avons tenus compte de la garrigue car il y avait des papillons protégés. Nous avons donc sanctuarisé l’espace pour l’espèce et adapté notre manière de construire."

Anthony Maurin

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