GARD Comment se comporte la filière de vin bio ?
Les résultats d’une étude menée pour le salon Millésime Bio apportent quelques réponses sur la filière.
Avec 1 500 exposants issus de vingt pays, Millésime Bio est le plus grand salon de vin bio au monde, attirant chaque année plusieurs milliers d’acheteurs professionnels en provenance des principaux pays consommateurs ainsi que des nouveaux marchés.
Depuis 2019, il est aussi ouvert aux bières, spiritueux et cidres issus de l’agriculture biologique. Millésime Bio est organisé par SudVinBio, l’association interprofessionnelle des vignerons bio d’Occitanie qui regroupe 1 100 vignerons et coopérateurs ainsi que 45 metteurs en marché de la Région Occitanie, la première région bio d’Europe.
Avec cette expertise on peut tirer dès à présent quelques chiffres d’Intérêt. Quelles sont donc les dynamiques des acheteurs du vin bio en France ? De plus en plus d’acheteurs, des ventes qui progressent mais des circuits aux évolutions contrastées.
En effet et dans un contexte délicat à la fois pour le secteur du vin et pour le bio alimentaire, la filière du vin bio fait mieux que résister en maintenant sa dynamique de croissance avec un chiffre d’affaires en hausse de 6,3 % en 2022.
En fonction des circuits, la dynamique est cependant disparate avec des circuits en repli, comme la grande distribution (- 7 %) ou les magasins spécialisés bio (- 7 %), et d’autres en croissance, comme le CHR (+ 12 %), les cavistes (+ 8 %), la vente directe (+ 5 %) ou l’export (+ 2 %).
Aussi, au travers d’une étude menée avec le cabinet spécialisé Circana, les organisateurs du salon ont tenu à interroger les acheteurs de vin bio sur leurs dynamiques d’achat mais aussi sur leur perception des différents circuits. L’objectif ? Mieux comprendre les singularités d’une filière à contre-courant des dynamiques structurelles d’un marché du vin frappé par la déconsommation et celles, inédites, du marché du bio alimentaire, impacté par le recul du pouvoir d’achat.
39 % de néo-acheteurs de vin bio au cours des 12 derniers mois ont des profils plus jeunes et plus diversifiés socialement. 37 % des acheteurs ont augmenté leurs achats de vin bio au cours de l’année (11 % les ont réduits). 32 % des acheteurs prévoient d’augmenter leurs achats de vin bio à l’avenir (12 % pensent les réduire).
Aujourd’hui, 92 % des acheteurs de vin bio sont mixtes en effet, achetant en moyenne 42 % de vins bio et 58 % de vins non bio. Or, ceux qui prévoient d’augmenter leurs achats de vin bio sont plus nombreux que ceux qui prévoient d’augmenter leurs achats de vins non bio.
Si 71 % des acheteurs de vin bio se disent motivés par des préoccupations environnementales, ils sont aussi 33 % à expliquer qu’ils achètent du bio de façon « passive » : le bio n’est pas en effet le premier critère de l’achat mais ils achètent bio car les vins qu’on leur conseille ou qui ont leurs préférences sont bio.
Entre cinq et dix euros, 27 % des acheteurs de vin bio estiment qu’il est indispensable qu’un vin soit bio. Au-dessus de 15 euros, ils sont 36 %. Les acheteurs de vin bio préfèrent l’achat en vente directe et chez les cavistes. Ils fréquentent plus de circuits pour leurs achats de vin bio (3,2) que pour leurs achats de vins non bio (2,5). Ils font varier leurs attentes d’un circuit à l’autre. La confiance dans les vins achetés est le premier moteur de la vente directe mais aussi des magasins spécialisés bio et c’est la qualité du conseil qui distingue les cavistes. Quant à la grande distribution, elle est d’abord jugée « pratique. » Leurs préférences recoupent le poids de chaque circuit dans le chiffre global de la filière avec la vente directe qui arrive en tête grâce à la vente au caveau.
Supermarché en ligne et pureplayers du vin sont un nouveau circuit en forte croissance avec 38 % des acheteurs de vin bio ont développé leurs achats sur Internet depuis un an et 33 % vont développer leurs achats sur Internet à l’avenir.
23 % des actes d’achat de vin bio se font en restauration, prioritairement dans les restaurants, loin devant les bars à vin et les brasseries. Le circuit, en reprise en 2022 après les restrictions en usage en 2021, génère aujourd’hui 14 % du chiffre d’affaires généré par les ventes de vin bio en France. Mais les acheteurs de vin bio considèrent que c’est un circuit qui valorise mal les vins bio, avec des notes qu’on peut juger très moyennes.