Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 22.06.2024 - Anthony Maurin - 2 min  - vu 193 fois

GARD Comprendre un maestro par la lecture d’un torero

Arnaud Agnel et Yves Charnet Photo DR).

Le bouquin n’est pas d’aujourd’hui mais il demeure dans l’actualité, 20 ans après. Un récit de 400 pages pour 22 euros édité Au Diable Vauvert.

À gauche, Yves Charnet à la fin du spectacle en pleine discussion avec Marion Mazauric de dos et Juan Bautista à droite (Photo Anthony Maurin).

Comme bien souvent la tauromachie fait l’actualité. Avec ce livre, Yves Charnet détaillait ce qu’il voyait quand Juan Bautista toréait. Il imaginait, il synthétisait, il dévoilait, il comprenait au moins une partie du mystère des toros.

Voici Lettres à Juan Bautista (vingt ans après) d’Yves Charnet. C’est un hommage poétique et intime au « Roi de France » des arènes, au maestro devenu empresa, ganaderoa et apoderado tout en étant père et citoyen. Yves Charnet livre ici une approche esthétique et métaphysique de la tauromachie comme miroir de la condition humaine.

Dans la poussière, la lenteur et la classe de Juan Bautista (Photo Anthony Maurin).

Si l’âme du livre a bien près de 20 ans, Yves Charnet y ajoute une couche plus contemporaine.

Été 2023. Yves Charnet replonge dans les lettres adressées à Juan Bautista de 2001 à 2006, avant qu’il ne devienne l’une des grandes figures de la tauromachie française. Les turbulents débuts du torero avec sa brusque interruption de sa carrière en 2003 puis le retour miraculeux en 2005.

Un destin hors-normes s’écrit à la pointe des cornes. Jusqu’au triomphe du 15 août 2006 et sa légendaire faena sous le déluge de Dax. Que reste-t-il de nos Années Bautista ? Vingt ans après, pareille recherche du temps perdu prolonge le geste littéraire de l’écrivain. L’afición est le fil rouge du poète égaré dans le dédale des temporadas d’après l’an 2000.

Arnaud Agnel avec en fond de déor, un Juan Bautista triomphant.

À la poursuite de Juan B., le double impossible. De la crise de la quarantaine aux angoisses de la soixantaine, chaque vie d’homme finit par ressembler à une grande corrida.

Si les lecteurs connaissent Juan Bautista car il fut une star des arènes et qu’il est encore bien présent dans le mundillo, Yves Charnet est plus discret dans la région. Logique ! Il est né à Nevers en 1962. Spécialiste de la poésie moderne de Baudelaire à Michel Deguy, pourquoi est-il venu aux arènes ? Vous le saurez en lisant sa prose qui met en exergue quelques-uns de ses sentiments taurins.

Arnaud Agnel et Yves Charnet Photo DR).

Le texte révisé par l’auteur 20 ans après sa publication amène une méditation lyrique sur le temps qui passe. De plus, son approche esthétique, poétique et métaphysique de la tauromachie comme miroir de la condition humaine ne saura déplaire aux amateurs !

Dans la tradition de Michel Leiris, ce texte fait de l'autobiographie un combat contre les maux et de l'écrivain un torero de mots : la vie comme une corrida dans des arènes de papier.

Juan Bautista et ses deux enfants (Photo Anthony Maurin).

Enfin et pour y voir plus clair, ce livre est aussi porté à la scène par le comédien nîmois Arnaud Agnel dans une adaptation théâtrale plébiscitée par tous les publics !

Anthony Maurin

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