GARD La Fédération gardoise des vins IGP fait le bilan
Au programme ? Les vendanges gardoises 2023 mais aussi le bilan des actions de promotion de l’été, l’annonce de la huitième édition des Vignes rRéboussières prévue le 29 octobre prochain à Tornac juste avant ReGard sur le vin qui aura lieu au Musée de la romanité - où sont d’ailleurs annoncées quelques nouveautés à déguster - programmé le 16 novembre.
Denis Verdier, président de la Fédération gardoise des vins IGP, resitue les vendanges 2023 dans leur contexte général : « La récolte est à peine finie, il reste quelques parcelles en vallée du Rhône. Ce furent des vendanges longues, entamées depuis le 15 août… Cela montre l’étendue de la diversité de la qualité et de la quantité des différents secteurs. »
Après les pluies du mois de mai mais aussi de juin, la préoccupation fut le mildiou. Et le président Verdier de poursuivre : « Puis on a eu la longue période chaude avec en août des soirées à plus de 40°C ! Cela pose aussi la question de l’irrigation pour certains secteurs. En tout cas, cette année nous prévoyons un très bon millésime, fruité et facile sur les rosés et les blancs. Pour les rouges, la palette aromatique aura un large choix et sera importante, y compris pour les vins de garde. La récolte totale devrait avoisiner les trois millions d’hectolitres. C’est un niveau moyen et normal qui cache cependant quelques disparités sur le territoire. »
Moins de production, c’est une chose mais y a-t-il encore des débouchés ? « Nous vivons une chute de la consommation dramatique sur les rouges. Cela a des conséquences commerciales. Il y a nécessité de réadapter l’outil de production par rapport à la consommation. Nous devons entrer dans un schéma d’arrachage pour s’adapter aux dimensions du marché. C’est un sujet national et cela sera au moins de manière temporaire. L’arrachage comme la distillation ne sont pas une fin en soi », assure le président Verdier.
C’est vers la génération Z, celle qui a moins de 40 ans, que le syndicat veut aller. Une reconquête qui passe par un changement de logiciel. Denis Verdier l’assure, « les jeunes se détournent du vin pour consommer d’autres alcools. Nous devons trouver de nouveaux produits et nous ferons quelques propositions le 16 novembre lors de notre soirée ReGard sur le vin qui se tiendra au Musée de la Rromanité ».
Des actions qui fonctionnent
Femmes et hommes sont actuellement en souffrance, un souci, une ombre obscurcit leur avenir. Des pertes d’exploitation sont à prévoir, le secteur doit réagir. Une marque comme Sud de France aurait pu avoir plus d’impact dans le changement de communication et dans la vente qui s’accompagne mais la marque est perdue. « Nous contestons cette casse. C’est un mauvais coup porté à la viticulture ! »
L’IGP Gard est bordée par la mer Méditerranée, les montagnes des Cévennes et le fleuve Rhône. Lieu de passage entre le couloir rhodanien et l’arc méditerranéen, lieu de rencontre entre le Languedoc et la Provence, le département du Gard sait profiter de ses nombreuses richesses culturelles.
Les vins rouges y sont caractérisés par une structure équilibrée et des tannins doux. Les vins rosés et blancs sont vinifiés afin de conserver fraîcheur et finesse aromatique. L’essentiel de la production est vendu jeune et présente des profils sensoriels et aromatiques très appréciés.
À Anduze les 22 et 23 juillet avait lieu la 14e fête du vin (donc bientôt la 15e avec les surprises qui iront avec) Excellence en Cévennes au parc des Cordeliers. 825 dégustateurs, 25 domaines en IGP et 11 producteurs locaux étaient au rendez-vous. Les ventes, à hauteur de 30 000 euros, furent bonnes. Peut-être que la présence d’un musicien guitariste a adouci les mœurs et facilité l’acte d’achat...
Le vignoble de l’IGP Gard fut le premier atteint par le tristement célèbre phylloxera au XIXe siècle. Les vignerons ont dû réagir rapidement en réimplantant des vignes, notamment dans les sables des bords de mer. Fort de cette histoire, le Gard recense toujours de très nombreux pépiniéristes et accueille au domaine de l’Espiguette la collection des clones de l’ensemble des cépages français.
Six soirées durant, de la mi-juillet à la fin août, étaient organisées les animations Vignerons sur le Pont au Pont du Gard. Éléonore Anger, chargée de mission pour le compte de la fédération des Vins IGP du Gard est heureuse : « On manquerait presque de place ! Nous avons eu la visite de 8 700 dégustateurs et nous avons servi 17 600 verres au cours des six soirées. Nous avons retrouvé les touristes américaines. En tout, 22 000 euros de recette de vin au stand de vente en bouteille ont été relevé et plus de 500 bouteilles de vin pétillant ont été vendu… On a dû freiner les ventes. »
Pour Claudine Vigne, vigneronne installée à Montfrin, est heureuse d’avoir un tel cadre pour exposer son savoir-faire. « C’est mieux organisé, il y a moins d’attente et nous avons un excellent retour des caveaux avec une belle visibilité… Les Romains ont bien travaillé et nous ont réellement laissé un endroit qui sublime nos vins. Tout cela permet de les valoriser et même de les exporter car le Pont du Gard est reconnu à travers le monde entier. »
Concernant la 10e fête du vin Excellence en Cévennes à Saint-Ambroix, là aussi et malgré la fraîcheur ambiante, les chiffres sont bons. Eléonore les détaille : « C’était une belle édition. Il y avait 15 domaines en IGP Cévennes, cinq producteurs, 500 dégustateurs pour une recette de 17 100 euros. Le repas, un cochon à la broche, était sur réservation et les gens ont adoré. Ils ont aussi su apprécier le tunnel ludique viticole qui était aussi sonore qu’olfactif. On remarque que tout cela intéresse les gens. »
Du succès pour les manifestations
Pour rappel, l’appellation Vins de Pays apporte un juste milieu entre une production vinicole totalement dépourvue de contraintes et celle qui doit suivre des règles strictes destinées à faire bénéficier un vin de terroir de la meilleure réputation sur les marchés. En 2008, les efforts des viticulteurs sont officialisés au niveau européen avec l’attribution d’un signe de qualité avec l’Indication géographique Protégée (IGP).
Il y a actuellement 76 IGP vins qui se répartissent sur l’ensemble du territoire français et que l’on pourrait diviser en trois niveaux, en fonction de leurs spécificités géographiques, bien qu’il ne s’agisse pas là d’une hiérarchisation officielle.
Réservez d’ores et déjà votre journée du 29 octobre. La huitième édition des Vignes réboussières se déroulera à Tornac. Une balade de 3,6 km accessible avec 14 vignerons répartis sur sept stands pour un total de 42 vins IGP Cévennes à déguster. Un départ toutes les 30 minutes, 600 personnes maximum pour un prix de 15 euros (gratuit pour les enfants).
Christel Guiraud, président des Vins IGP Cévennes, en parle : « Les gens se prennent vraiment au jeu des notes et des appréciations. Avec leur carnet ils notent tout et parfois on les retrouve en cave ou se servant de vieux carnet pour comparer. Cette année, le plus dur a été de trouver la bonne balade alors on a dû éliminer bon nombre de parcours... Il y aura des œuvres d’art en rapport avec la bande dessinée et comme chaque année le renouvellement des vignerons est assuré pour mettre en lumière toute la diversité de l’IGP Cévennes. »
Fédération gardoise des vins à IGP est à la Maison des Vignerons, 575, Chemin du Chai, 30 900 Nîmes. Tél. : 04 66 06 39 22. Vignes réboussières réservation au 07.49.03.47.62. ReGard sur le vin le jeudi 16 novembre, de 18h30 à 23h30, pour 6 euros l’entrée, les visiteurs ont un verre offert pour deux dégustations ainsi qu'un carnet de dégustation, qui leur permet de passer de stand en stand pour découvrir les vins proposés par les vignerons et les produits du terroir.