Ce livre richement illustré (gravures, cartes, photos...) sur la guerre des Camisards, l'histoire et la légende est fait de la main de l'historienne Marianne Carbonnier-Burkard qui revisite cette révolte unique dans l'histoire de France et décrypte les raisons pour lesquelles la mémoire de cette guerre a perduré jusqu'à nos jours

La guerre des Camisards, dite aussi « guerre des Cévennes », commencée à l'été 1702, prolongée par à-coups jusqu'en 1710, ne relève pas d'une simple chronique régionale. Cette insurrection populaire au temps de Louis XIV, le « Roi-Soleil », est à replacer dans une histoire plus ample et plus longue, celle des protestants français, fracturée par la révocation de l'édit de Nantes en 1685. Sous la direction d'« inspirés » (prophètes), les « Camisards » (combattants improvisés, « en chemise », autrement dit sans uniforme) ont réclamé les armes à la main la liberté de conscience.

Ils ont été vaincus et discrédités mais, depuis le milieu du XIXe siècle, leur histoire est à la source d'une mémoire mythique, une légende, qui fait elle-même partie de l'histoire. Ce récit permet de comprendre cette singulière révolte qui résonne encore de nos jours.

Marianne Carbonnier-Burkard a d'abord mené une carrière de conservateur à la Bibliothèque nationale de France, puis enseigné l'histoire du christianisme moderne à l'Institut protestant de théologie (Faculté de Paris). Elle a notamment publié des œuvres sur Jean Calvin ou encore sur la révolte des Camisards ou bien l’histoire des protestants.

En 1702, dans la France « toute catholique » de Louis XIV, des paysans et cardeurs de laine des Cévennes et du Bas-Languedoc, protestants en dépit des lois, ont pris les armes contre leurs persécuteurs et déclenché une répression militaire de haut niveau. Animé par des prophètes, le soulèvement devenu « guerre des Cévennes » a inquiété la Cour et intéressé l'Angleterre et la Hollande, deux puissances engagées contre la France dans la guerre de Succession d'Espagne.

Pendant plus de deux ans, des petites troupes de combattants improvisés ont en effet tenu tête à plus de vingt mille soldats des armées régulières, commandées successivement par deux maréchaux de France. Vaincus en 1704, les insurgés ont encore tenté à plusieurs reprises de relancer leur guerre, jusqu'en 1710 : autant d'échecs qui ont sonné la fin de cette histoire.

Fanatiques et séditieux pour les uns, prophètes édifiants pour d'autres, ou héros défenseurs des libertés, les Camisards ont étonné les contemporains, dans l'Europe entière. Ces acteurs imprévus de l'histoire ont été et sont toujours sujets d'enquête des historiens, mais aussi de récits et d'images de fiction.

Leur guerre est encore aujourd'hui un « lieu de mémoire », sinon un modèle politique inspirant. L'abondance des publications, voire des publicités revendiquant le mot camisard, témoigne d'une fascination durable.

Si l'histoire et la « légende » des Camisards sont liées, on peut cependant tenter de les démêler. On présentera successivement l'histoire sous forme de chronique, puis la « légende », avant de revenir sur les traits particuliers de cette guerre. Au préalable, il faut expliquer le contexte historique, avec la crise provoquée en 1685 par la révocation de l'édit de Nantes, l'interdiction violente de la « Religion Prétendue Réformée » en France.

La guerre des Camisards, l'histoire et la légende, 160 pages au format 17x24cm au prix de 18 euros.