GARD Taux de chômage, intentions d'embauche... Les chiffres de l'emploi pour 2023
L’enquête Besoins en main d’œuvre (BMO) mesure les intentions de recrutement des employeurs pour 2023, qu’il s’agisse de créations de postes ou de remplacements. Localement, 27 639 entreprises gardoises ont été interrogées entre octobre et décembre 2022. Quelques tendances sont à retenir.
Actuellement dans le Gard, Pôle Emploi recense 75 000 demandeurs d’emplois dont 46 000 qui ne travaillent pas du tout. « On reste un département encore bien au-dessus de la moyenne même si le taux du chômage du quatrième trimestre de 2022 passe en-dessous des 10%. Il est à 9,8%, cela faisait quelques années que ce n’était pas arrivé », analyse Valérie Issert, directrice territoriale Gard Lozère de Pôle Emploi depuis octobre dernier. En résumé, une petite amélioration mais le taux de chômage reste important dans notre département.
Concernant l’enquête en Besoins en main d’œuvre (BMO), on observe depuis trois ans une augmentation continue des intentions d’embauche. Pour 2023, l’enquête a recueilli près de 33 100 projets de recrutement par les entreprises gardoises, soit 12% des besoins sur toute l’Occitanie. Le Gard est le troisième département de la région qui compte le plus embaucher. Un chiffre qui représente une hausse de 2,7% par rapport à 2022. À noter que 60% des besoins de recrutement concernent des entreprises de moins de 10 salariés.
53 000 recrutements en 2022
Ce que souligne Pôle Emploi, c’est que ces intentions se sont concrétisées et assez largement. « En 2022, on avait 32 200 intentions et on a eu 53 000 recrutements sur le département. Surtout dans les services, l’hébergement restauration et le service aux entreprises sortent du lot », poursuit la directrice. C’est évidemment dans ce secteur que le besoin de main d’œuvre est prioritaire. Les profils d’ouvriers agricoles, cueilleurs et serveurs sont les plus recherchés.
Cette enquête permet aussi de faire le distinguo entre la volonté de recruter pour un contrat long ou de courte durée. « Il y a une prise de conscience des employeurs sur la nécessité de travailler sur la durée du temps de travail », précise notre interlocutrice car depuis cinq ans les intentions d’embaucher des salariés saisonniers ne font que baisser. Pour 2023, le rapport de force est de 53% pour les emplois pérennes et 47% pour les saisonniers. Un CDD de six mois mais surtout un CDI reste le moyen de rendre un poste attractif.
Et face aux difficultés de plus en plus prégnantes de recruter, les employeurs, même en restauration qui fonctionne par période, font le choix de recruter en CDI pour s’assurer une partie de leur personnel. Les heures supplémentaires effectuées durant la haute saison compensent l’activité plus calme lors de la période creuse. « Face à la difficulté de recrutement, les entreprises montrent tous leurs atouts pour attirer de la main d’œuvre et la fidéliser », abonde le directeur délégué Gilles Gaillard.
Où sont les conducteurs et aides à domicile ?
Concernant l’emploi saisonnier, les projets de recrutement sont de l’ordre de 15 670 embauches. On s’aperçoit que les besoins sont plus forts dans le Gard que la moyenne en Occitanie (47% contre 38%), lié à la forte activité touristique de notre département et au secteur agricole car plus de 80% des intentions de recrutement en contrat saisonnier se situent dans l’agriculture. L’étude permet de déterminer que c’est sur le territoire de Vauvert que le besoin est le plus important (70% des potentiels embauches sont du saisonnier). Logique puisque ce bassin porte une grande partie de l’agriculture et prend en compte le littoral.
Avoir des intentions c’est bien, pouvoir les concrétiser c’est mieux. Et même si les chiffres de l’année précédente ont montré qu’il y a eu de l’embauche, cela ne signifie pas que tous les besoins attendus ont été comblés. D’autres demandes ont pu évidemment se faire après l’enquête. Interrogés, les chefs d’entreprise gardois sont plutôt pessimistes de voir leur demande aboutir car 57% d’entre eux estiment que leurs projets de recrutement seront difficiles à réaliser soit trois points de plus qu’en 2022.
Et pourquoi pensent-ils qu’ils ne vont pas parvenir à recruter ? Les employeurs répondent en premier la pénurie de candidat puis ils mettent aussi en avant le manque d’expérience et de motivation. Les conducteurs de véhicules légers (taxis, ambulances), les conducteurs transports en commun et les aides à domicile sont les trois principales activités où les entreprises font part de plus de difficultés pour recruter.