GARD/ARLES Les morts pour la France en Algérie, au Maroc et en Tunisie ont été honorés
À l’occasion de la journée nationale d’hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie, des cérémonies se sont déroulées dans le Gard pour ne pas oublier les « Morts pour le France ».
Nîmes
Cette dernière cérémonie nationale d'hommage de l’année 2024, qui en compte onze, avait attiré moins de monde que pour le 11 novembre. Le rendez-vous a débuté par la lecture de « Poésies et romance du vent » de Marc Benredjem, par des élèves des collèges Ava-Lovelace et Jules-Vernes. C’est ensuite Pierre Longobardi, le vice-président de l’UNC Gard (Union Nationale des Combattants) qui a pris la parole : « Cette journée n’oublie pas les victimes des massacres après le cessez-le-feu de 1962. Soutenons nos armées, elles défendent nos libertés ».
Et puis ce fut le tour de Marie-Charlotte Euvrard, la directrice de cabinet du préfet du Gard qui a lu un message de Jean-Louis Thiériot, ministre délégué auprès du ministre des Armées et des Anciens combattants « Non, ils ne sont pas morts pour rien : leurs faits d’armes furent bien réels ; leur bravoure également ; leur dévouement entre camarades, surtout. Dans la dureté des combats, devant l’horreur endurée, ils ont tenu pour tous ceux qui comptaient sur eux. Nous gardons tous ces souvenirs, dans leur diversité qui est le reflet des vies qui les ont portés, des vies qui avaient chacune une valeur immense ».
Enfin, les divers représentants institutionnels ont déposé des gerbes aux monuments aux morts de Nîmes. La cérémonie s’est terminée par la Sonnerie aux morts et la Marseillaise.
Arles
Les cérémonies commémoratives organisées à Arles dans le cadre de la Journée nationale d’hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et la combats du Maroc et de la Tunisie, ont débuté par un dépôt de gerbe devant la stèle de l’Anfanoma en mémoire aux rapatriés d'Afrique du Nord, aux personnes disparues et aux victimes civiles. Puis direction l’espace du 5 décembre au cimetière des 9 collines pour rendre hommage aux soldats d’Arles morts en Afrique du Nord. Elie François, président de l'association des combattants prisonniers de guerre et combattants Algérie-Maroc-Tunisie secteur d'Arles a lu le message de sa fédération nationale.
"Ce n'est que le 26 septembre 2003 que fut créée par le président Jacques Chirac, la journée nationale en hommage "aux morts pour la France" pendant la guerre d'Algérie et les conflits au Maroc et en Tunisie. Le 5 décembre 2003, 40 ans après la fin des hostilités, est la date de l'inauguration d'un monument national érigé quai Branly sur les bords de la Seine à Paris où défilent nuit et jour les noms de tous les morts pour la France en Afrique du Nord. C'est en ce lieu et devant les monuments aux morts de nos villes et villages que nous nous rassemblons tous les ans pour rendre un hommage solennel à nos frères d'Armes souvent restés dans l'oubli. Les voici qui réapparaissent en cette journée, eux qui ont été inhumés dans la plus grande discrétion." Les représentants institutionnels et associatifs ont ensuite procédé au dépôt des gerbes avant de se diriger vers le Monument aux morts sur le boulevard des Lices où s’est déroulée la cérémonie officielle dès 16h45.
Beaucaire
Le maire Nelson Chaudon entouré d'une partie des élus de la majorité, des conseillers départementaux et régionaux, ainsi que le Commandant Christophe Guglielminotti du 503e régiment du Train et des représentants d'associations d'anciens combattants se sont réunis au cimetière de Beaucaire pour rendre hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie. Le maire a salué la mémoire de ceux qui "ont agi avec un courage exemplaire animés par le patriotisme et un profond amour pour notre patrie". "En retour, notre devoir est de ne jamais oublier leur dévouement et de continuer à faire vivre leur mémoire, a-t-il poursuivi lors de son discours, adressant également ses pensées aux 70 000 blessés, aux exilés, aux pieds-noirs et aux harkis. En nous souvenant de leur combat, nous devons également cultiver l'amour de notre pays, la France, en soutenant les valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité. Veillant à conserver l'identité et la culture française coûte que coûte."
Et le même de conclure : "La France n'a aucune raison de se repentir et nos soldats tombés lors de ces conflits le pensaient du plus profond de leur coeur." Gérard Sarrailh, président de l'Union nationale des combattants, section Beaucaire, a ensuite lu le message de Jean-Louis Thiériot, ministre délégué auprès du ministre des Armées et des Anciens combattants, avant le dépôt de gerbe devant le Monument aux morts.
Alès
La cérémonie d’hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats au Maroc et en Tunisie a été marquée, ce jeudi 5 décembre, par des perturbations inattendues (ou presque) du côté d’Alès. Devant le monument aux morts du square Verdun, Christophe Rivenq, premier adjoint au maire et fils d’un ancien combattant de la guerre d’Algérie, fidèle à toutes les commémorations, qu’il s’agisse du 19 mars, date anniversaire du cessez-le-feu en Algérie, ou du 5 décembre, était accompagné de Léa Boyer, élue municipale, du sous-préfet Émile Soumbo et de représentants d’associations d’anciens combattants. En tout début de cérémonie, Christophe Rivenq a pris la parole pour rendre hommage à Jean-Jacques Surio, président de la 161ème Section des Médaillés Militaires d'Alès, décédé la semaine dernière à l’âge de 74 ans. Il a salué l’homme qu’il fut, soulignant son engagement et sa contribution à la mémoire des anciens combattants.
Mais cette journée de mémoire a été troublée par les slogans des manifestants. La cérémonie coïncidait en effet avec une mobilisation nationale des syndicats de la fonction publique, opposés à un plan d’économies de 1,2 milliard d’euros inscrit dans le projet de budget 2025. Les manifestants ont défilé bruyamment à proximité du square Verdun, perturbant par moments les prises de parole officielles. Le sous-préfet a tout de même tenu à rappeler, lors de la lecture d’un message officiel de l’État, qu’il aura fallu attendre 1999 pour que la guerre d’Algérie soit reconnue comme telle par la France. Pendant des décennies, on parlait seulement « d’événements ». Après les discours, des gerbes ont été déposées une à une. Les participants ont ensuite salué les porte-drapeaux avant d’entonner en chœur La Marseillaise. Pendant ce temps, en arrière-plan, les manifestants réunis sur le parvis de l’hôtel de ville scandaient leurs slogans, créant une impression de duel sonore où chaque groupe tentait de couvrir l’autre.