GARONS Les santons ont leur festival et attirent les foules
Depuis 46 ans, Garons est une capitale un peu spéciale. Petite bourgade aux abords de Nîmes, on y trouvait le sanctuaire du santon. C’est encore le cas même si le culte est moindre, la passion est là.
C’est à la salle des fêtes, en périphérie du village, qu’a lieu le 46e festival régional du santon qui se terminera ce dimanche 20 novembre. Grassi, Truffier Douzon, Massota, Frapalli, Arena, Beltrame, Smiglio, Vaquette, Vicken, Di Landro, Ruiz, Escoffier, Arterra ou encore Colette sont de la partie. Ces santonniers, connus et reconnus, sont la quintessence de l’art en question.
Marie-France Rainville, à la baguette de l’organisation par le biais de l’Association municipale sports et loisirs, se souvient : « À l’origine, nous étions les premiers dans le Gard à organiser un tel festival. Cela se passait dans les caves de la mairie, mais pour des raisons de sécurité nous avons dû migrer à la salle des fêtes depuis une dizaine d’années. À l’époque, il y avait la pastorale, les gens transmettaient les traditions, les enfants s’amusaient… et le festival durait trois semaines ! Avant, les santons habillés, ceux de 30cm, avaient la cote, aujourd’hui, c’est surtout le santon de crèche qui se vend. »
Le santon de crèche est plus petit, avec un maximum de 9 cm, il est mignon tout plein, coûte moins cher et on ne s’en sert pas tout au long de l’année. L’avantage avec les santons, c’est qu’on peut créer des scènes pour Noël, bien sûr, mais aussi à d’autres moments de l’année.
« On peut reconnaître le santonnier qui a réalisé tel ou tel santon. Chaque artisan a sa manière de travailler, sa patte. Ils travaillent souvent à la loupe car c’est un travail de précision, tout est fait à la main, peint à la main. Je trouve tout cela très beau, je n’ai pas de préférence. J’aime bien, justement, que les gens puissent acheter ce qui les fait rêver. D’une année sur l’autre ils créent des paysages et des scènes qui se complètent », confie Marie-France Rainville.
Dès l’entrée on se sent bien. Quelques stands sont là pour vous offrir la possibilité de compléter vos prochains cadeaux de Noël car oui, un marché du santon doit être accompagné d’autres coquetteries pour être pleinement efficace. Bouteilles, tricots, confitures… Tout ce qu’il faut !
Certains aiment les Lego, les enfants sont friands de saynètes, autant dire que le santon plaît à tout le monde mais encore faut-il connaître cet univers spécial, miniature et traditionnel. « Les artisans comme les collectionneurs sont des passionnés. Ce que j’adore par-dessus tout, c’est quand les grands-parents amènent leurs enfants et leur font découvrir les santons et ce que l’on peut en faire. Il n’y a pas que la religion ! On peut créer de vraies scènes, mettre du sable, de l’eau, refaire la Camargue, la place d’un village, les cultures d’antan… Cela appelle la créativité de chacun, la mise en scène et le partage. J’aimerais faire un concours des plus belles scènes, c’est aussi ça nos traditions ! »
Les santonniers viennent de Marseille, d’Arles, d’Aubagne, évidemment, mais aussi du Gard ou encore de Gréoux-les-bains. Ils sont les garants d’un savoir-faire qui exige rigueur et passion. La rationalité, on la met dans sa poche et on retrouve ses yeux d’enfants pour se balader dans les allées de ce festival.
« En tout ? Il y a environ 4 000 pièces qui se vendent de 2 euros à 130 euros. C’est parfait pour les cadeaux de Noël et certains acheteurs les prennent pour les envoyer aux USA ou en Belgique. Nous avons eu des visiteurs de Carcassonne et d’autres de Normandie. Les santonnettes et leurs bodyguards sont fidèles au poste ! »
Le festival est à découvrir tous les jours de 14h à 18h et dimanche de 10h à 18h.