Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 18.02.2025 - Sabrina Ranvier - 5 min  - vu 109 fois

LE DOSSIER Road trip culturel dans les Alpilles

La reconstitution de la chambre où Van Gogh a été interné à Saint-Rémy.

- Sabrina Ranvier

Monet, le maître de l’impressionnisme, aux Carrières des Lumières. Les toiles de ce peintre prolixe sont dispersées dans le monde. Mais on peut les découvrir à seulement une heure de route de Nîmes, aux Baux-de-Provence. Après un cru record de 760 000 visiteurs en 2024, Culturespaces rouvre ces cavernes dédiées à l’art avec un peu d’avance.

Les vagues se soulèvent. L’écume blanche recouvre les pieds des visiteurs, avale les murs à toute vitesse. Le paysage s’apaise. La mer déchaînée laisse place à un étang où deux pêcheurs rament paisiblement. Un train les chasse. À travers ses fenêtres, qui s’étalent sur les différents murs des Carrières des Lumières, on aperçoit les paysages de la campagne normande. Mais, le blanc des falaises crayeuses est éclaboussé par le rouge carmin des coquelicots. Ils tourbillonnent dans le paysage pour dévaler sur une élégante en robe blanche… En se laissant engloutir par ces images estivales signées Claude Monet, on en oublie totalement que dehors, il fait à peine 8 degrés et que la pluie tambourine. À l’intérieur des carrières, on a l’impression que la température monte quand apparaissent les paysages de jungle tropicale. Deux expositions s’enchaînent : après un programme long sur Monet, on passe au Douanier Rousseau. Des animaux enfantins sortent des feuillages. Difficile d’imaginer, en voyant la profusion de détails des végétaux, que ce peintre n’a jamais quitté la France. Il a peint cette jungle depuis les serres tropicales du jardin des Plantes à Paris.

Sabrina Ranvier

760 000 visiteurs en 2024

« Nous avons eu un bilan très positif en 2024 », indique Etienne Devic, directeur des Carrières des Lumières. Malgré les Jeux Olympiques qui ont drainé les touristes étrangers vers Paris, malgré la « crise politique », le « contexte morose », 760 000 visiteurs sont venus visiter les carrières. Ce qui leur a permis d’égaler les chiffres de l’exposition Van Gogh de 2019. Monet va-t-il l’égaler ? « Il a peint 3 000 œuvres. Elles sont éparpillées aux quatre coins du monde », explique Nicolas Charlin, directeur du programme artistique sur le créateur de l’impressionnisme. Sans sillonner la planète, on peut donc découvrir aux Baux, ses œuvres phares comme les Nymphéas mais aussi d’autres tableaux moins connus. Il a choisi ceux qui illustrent les changements d’une époque : l’arrivée du train, le développement des stations balnéaires ou le brouillard des cheminées de la révolution industrielle. Nicolas Charlin s’amuse avec la technique, étire les gouttes de pluie qui tombent sur la cathédrale de Rouen. Il rappelle que « si on veut voir une œuvre accrochée sur un mur, le musée d’Orsay est parfait ». Ici, il a « essayé de retranscrire une impression… » On pourra vivre d’autres émotions dans l’année. En 2025, Culturespaces proposera une exposition temporaire sur le petit prince de Saint-Exupéry.

Tous les jours, de 9h30 à 18 h. Carrières des Lumières, route de Maillane, Les Baux-de-Provence. 16,50 euros, réduit 14 euros, de 7 à 17 ans 13 euros, – 7 ans gratuit. 04 90 49 20 02.

Suivre Van Gogh à Saint-Rémy

Installé à Arles, Vincent Van Gogh peint comme un marathonien et se noie dans l’absinthe. Après une crise où il se tranche le lobe de l’oreille, il est interné en 1899 à Saint-Paul-de-Mausole, à Saint-Rémy-de-Provence. En une année, il y réalise près de 150 peintures dont « La Nuit Étoilée », « Les amandiers en fleurs » ou « Les Iris ». Saint-Paul-de-Mausole, situé à 9 km des Baux-de-Provence, est toujours un établissement à vocation psychiatrique. On peut y visiter la reconstitution de la chambre du peintre. On peut même voir les baignoires où les malades étaient « soignés » par hydrothérapie. On peut ensuite rejoindre le centre-ville en suivant un parcours Van Gogh. Des reconstitutions de ces toiles sont placées pile face aux paysages qui les ont inspirées.

Saint-Paul-de-Mausole, entre 6,50 euros et 9 euros.

Ouvert sept jours sur sept de 10h15 à 17h15.

www.saintpauldemausole.fr

Rajasthan, Inde, 2009 - © Steve McCurry, “in partnership with Orion57”, Curator Biba Giacchetti
Rajasthan, Inde, 1983 - © Steve McCurry, “in partnership with Orion57”, Curator Biba Giacchett

Virée à Aix-en-Provence sous le regard de Steve Mac Curry

Plus de 80 images pour résumer 40 ans de carrière. L’hôtel de Caumont réunit les clichés les plus emblématiques de ce photojournaliste américain mais expose également des photographies récentes inédites en France.

C’est l’histoire de deux pupilles émeraude, intenses. En 1984, Steve Mac Curry, photographe américain, se rend au Pakistan. Dans l’école d’un camp de réfugiés à Peshawar, il croise Sharbat Gula, 13 ans. Il la photographie. Deux minutes après, elle disparaît. Il ne se rend pas compte que le fond derrière est aussi vert que celui des yeux de la jeune fille. Son regard farouche raconte tout : la fuite, l’exil depuis l’Afghanistan mais aussi la fierté de cette orpheline. Mariée dans le camp, elle deviendra vite veuve. Son regard qui fera la une du National Geographic, happe l’attention des visiteurs de l’hôtel de Caumont à Aix-en-Provence. Mais dans ce centre d’art installé à deux pas du cours Mirabeau, on croise aussi le sourire d’un tailleur indien. Il est immergé dans l’eau boueuse. Seule sa tête dépasse. Sur son épaule, il porte son unique bien, une machine à coudre. Il rit lorsqu’il s’aperçoit que Steve Mac Curry le photographie. Grâce à l’argent gagné avec ce cliché, le photojournaliste lui paiera une machine à coudre. Il retrouvera aussi Sharbat Gula des années plus tard… On en dira pas plus. Pour connaître la suite, il faut aller voir l’exposition. L’hôtel de Caumont réunit 80 clichés du photojournaliste dont certains, récents, n’ont jamais été exposés en France.

Le billet d’entrée comprend aussi l’accès à un film de 28 minutes sur la vie de Cézanne. Son amitié avec Émile Zola, ses tentatives pour percer à Paris, sa vie cachée avec sa femme Hortense, ses paysages aixois préférés… Tout y est raconté de manière pédagogique.

Jusqu’au 23 mars, tous les jours de 10h à 18h. Mieux vaut réserver en ligne sur www.caumont-centredart.com Hôtel de Caumont, 3 rue Joseph-Cabassol, Aix-en-Provence. Entre 11 et 15 euros, gratuit moins de 7 ans, tarif famille, entre 43 et 46 euros.

Une expo à hauteur d’enfants pour l’année Cézanne

C’est un fils de banquier qui avait commencé, sans motivation aucune, des études de droit. Sa passion à lui, c’était la peinture. La ville d’Aix-en-Provence organise toute une série d’évènements en 2025 autour de Paul Cézanne. Dès les vacances de février, les familles peuvent se plonger dans une exposition gratuite et immersive à « hauteur d’enfants ». Organisée dans la petite galerie de la Manufacture, elle est accessible dès 3 ans. Des activités spécifiques sont proposées pour les 3-6 ans et pour les 7-12 ans. On fait par exemple tourner des roues pour mélanger les couleurs afin de trouver les teintes de Cézanne. Les plus petits reconstituent des tableaux du peintre aixois avec des blocs de mousse… Le tout se termine par un spectacle projection avec des anecdotes sur le peintre.

Jusqu’au 12 octobre 2025. Entrée libre sans réservation (dans la limite de la jauge autorisée) du mardi au dimanche de 13h à 19h. Ateliers enfants et familles sur inscription à petitegaleriecezanne@mairieaixenprovence.fr 8/10 rue des Allumettes, Aix-en-Provence…

Sabrina Ranvier

Gard

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