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Publié il y a 1 an - Mise à jour le 07.08.2023 - Sabrina Ranvier - 3 min  - vu 972 fois

LE DOSSIER Sébastien Abonneau, président de l’office de tourisme d’Arles

La tour Luma qui mesure 57 m de haut est installée au début de l'ancien parc des ateliers SNCF. Elle fait face à l'école nationale de la photographie. 

- Sabrina Ranvier

« Il y a indéniablement eu un effet de la tour Luma »

Sébastien Abonneau, président de l'office de tourisme d'Arles • Ville d'Arles

Objectif Gard : La tour Luma a été créée par Franck Gehry à qui on doit aussi le Guggenheim à Bilbao. Ce musée a révolutionné cette ville désindustrialisée. En 2022, il a attiré 1,289 millions de visiteurs. Avez-vous observé un effet Gehry à Arles ?

Sébastien Abonneau : Bilbao n’avait aucune tradition touristique. Arles est classée à l’Unesco depuis 1981. On avait déjà une offre muséale avec le musée de l’Arles antique, le Réattu... Arles accueille chaque été les Rencontres de la photographie. Des touristes viennent aussi visiter les lieux que Van Gogh a peints. Avant la pandémie, en 2019, Arles avait reçu entre 1 million et 1,2 million de touristes. Avec la tour Luma, on a rajouté un élément de plus qui positionne Arles comme capitale internationale de l’art contemporain. Il y a indéniablement eu un effet. On a eu une hausse de 20 % de la taxe de séjour depuis 2019 et on est sur du 1,4 ou 1,5 millions de touristes par an. Quels sont ceux qui ne viennent que pour Luma ? Il y a une énorme communication faite autour de Luma et la ville dans sa globalité en a profité.

Quelle est la durée moyenne de séjour des touristes ?

Elle est de deux jours et une nuit. L’idée est de gagner au moins une nuit. Arles est la commune la plus étendue de France. Elle possède des plages : celle de Piémanson qui a un parking gratuit et Beauduc, un spot mondial de kitesurf. Sur la côte, on a l’impression de voyager au bout du monde. La fréquentation de l’office de tourisme de Salin-de-Giraud qui est proche de ces plages a d’ailleurs quasiment doublé suite au covid. Les touristes peuvent passer trois jours à Arles pour les monuments et un à Salin-de-Giraud.

Arles, très fréquentée en été, n’est-elle pas désertique en hiver ?

On observe une belle fréquentation sur les week-ends en septembre, octobre et novembre. Arles a accueilli en mai dernier la première édition du festival du dessin sur trois week-ends. Les hôtels et les restaurants ont bien fonc-tionné. En février 2022, on avait eu un partenariat avec le Tour de Provence cycliste. On essaie d’installer des évè-nements en décembre, les Calend’Arles pour une clientèle plus régionale. On accueille les 23 et 24 septembre des matchs de la Coupe du Monde de rugby amateur. La volonté du maire, Patrick de Carolis, serait d’avoir un bel évè-nement chaque mois.

Les hôteliers et associations de commerçants estiment que le point noir de la ville, ce sont les Airbnb. Les agences immobilières ont peu de locations à proposer aux étudiants. Que faites-vous ?

Il y a entre 1 500 et 1 600 locations de type Airbnb en pleine saison et 1 100 en hiver. Quand on a 2 000 chambres d’hôtels et que l’on accueille plus d’un million de touristes par an, on a besoin des meublés de tourisme. Il faut un équilibre. Ce n’est pas blanc ou noir, c’est gris. En 2019, la précédente équipe municipale avait mis en place un nu-méro d’enregistrement. Notre municipalité a voté une majoration de 60 % de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. On suit tout cela de très près. La règlementation sur les meublés touristiques dépend de l’État. C’est une niche fiscale. Il faut que la réponse vienne d’en haut. On attend un décret national. Certaines villes ont pris des délibérations mais ont été retoquées devant le tribunal administratif.

Sabrina Ranvier

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