LE DOSSIER Un Noël "Made in Gard", Parfums d’Uzège, la Botte gardiane, les vases d’Anduze et les santons
Comment soigner la planète tout en soutenant l’énergie et la créativité de l’économie locale ? C’est simple. Il suffit d’offrir des cadeaux de Noël fabriqués dans le Gard. Et le choix ne manque pas. Dans un coin de la colline de Montaury, des métiers à tisser façonnent de la toile de jean pour les Ateliers de Nîmes… À quelques centaines de mètres de là, derrière ses machines à coudre, Sandrine Schlup crée des sacs colorés aux finitions soignées… À Aigues-Vives, 17 artisans fabriquent des chaussures inusables à La Botte gardiane… Duchesse, Cherry Uzès, À l’ombre du figuier… Valérie Rossi invente des parfums en Uzège… Antoine Restencourt distille du whisky aux Salles-du-Gardon et il a même fait vieillir un de ses fûts pendant six mois dans une grotte… Clara de la Forest, ancienne avocate, modèle des santons inspirés de personnes réelles.
Parfums d’Uzège
Il suffit de le vaporiser sur un morceau de papier pour qu’une odeur de cerise, pour qu’un souvenir de cueillette printanière émergent. « Notre dernier modèle Uzès cherry est très gourmand comme parfum. Il contient de la cerise, mais aussi de l’amande et de la vanille », décrypte Valérie Rossi. La marque Parfums d’Uzège a été créée en 1997 par un retraité de l’armée passionné de parfumerie. Ses eaux de toilette étaient proposées dans des officines de pharmacie. Valérie Rossi qui revendait de la cosmétique bio, rachète la marque en 2018 au départ à la retraite de son fondateur. Gamme, packaging, charte graphique : tout est revu. La conception, le conditionnement et le siège social sont à Saint-Chaptes. En plus des eaux de toilette, elle propose des eaux de parfum inspirées du patrimoine local. « Je lance mes inspirations et on travaille avec deux "nez" dans un laboratoire à Grasse », décrit Valérie. Ses deux fragrances préférées sont Patchouli, un parfum de caractère, et À l’ombre du figuier qui lui rappelle l’odeur des figuiers sous lesquels elle court.
Uzès Cherry 63 € les 50 ml. Duchesse 49 € les 50 ml. Une gamme existe aussi pour les hommes. La marque a également trois revendeurs à Uzès.
Les bottes inusables d’Aigues-Vives
Elles sont fabriquées en Camargue et, l’été dernier, elles ont été exposées tout un week-end au palais de l’Élysée. 2 452 entreprises avaient candidaté. La Botte gardiane a fait partie des 124 heureux élus de la Grande exposition du fabriqué en France. Dernier fabricant de bottes camarguaises en France, la Botte gardiane a été créée en 1958. Labellisée "entreprise du patrimoine vivant", elle a été reprise au début des années 2000 par un frère et une sœur, Antoine et Fanny Agulhon. L’entreprise a toujours fabriqué des bottes gardianes et, avec les chutes de cuir, elle confectionnait des sandales. « À la base, c’était des chaussures de travail pour les hommes. Quand on a repris l’entreprise, on l’a féminisée et urbanisée, raconte Fanny Agulhon. Aujourd’hui on vend à 80% à la femme et plutôt à des urbains. »
La botte gardiane commercialise environ 150 modèles différents qui vont du 34 jusqu’au 50 pour certaines références. Une femme qui veut des sandales dorées en 43 ? Un homme qui a un pied taille 43 et un autre pointure 44 ? Il suffit de demander et l’atelier d’Aigues-Vives peut les fabriquer. On les récupère une vingtaine de jours plus tard. Les prix démarrent à 160€ pour les sandales et tournent entre 240 et 600 € pour des bottes. Le panier moyen tourne entre 300 et 400 €. Mais, on peut trouver à l’atelier boutique ou sur le site des pépites à -40%. « Il n’y a pas d’obsolescence programmée, précise Fanny Agulhon. On répare à peu près 1 000 paires de chaussures par an. »
On peut acheter dans l’atelier boutique d’Aigues-Vives du lundi au vendredi de 8h à 19h et le samedi de 10h à 19h ou sur www.labottegardiane.com.
La route des vases d’Anduze
Qu’est-ce qui a la forme d’une cloche renversée et qui orne les jardins et orangeraie des demeures les plus chics ? Le vase d’Anduze. Cette poterie a été créée dans la deuxième moitié du XVIIe siècle. Aujourd’hui neuf fabricants perpétuent cette tradition. On les trouve à Anduze et dans six communes voisines. Le véritable vase d’Anduze a minimum deux guirlandes et deux macarons. Le modèle traditionnel "flammé" a trois couleurs : miel, vert et brun. Aujourd’hui, il existe des versions de divers coloris. Côté prix, il faut compter 215€ pour un vase traditionnel de 55 cm de haut à la poterie de la Madeleine. Des mini-vases de 14 cm de haut y sont vendus 17€ vides ou 28 € en version vase-bougies.
Liste des producteurs sur vase-anduze.fr
Les santons de l’ancienne avocate
Son temps est millimétré en ce mois de décembre. Clara de la Forest a laissé tomber la robe d’avocat pour fabriquer des santons. « Je suis allée jusqu’à bac+8 parce que j’aimais faire des études. Mais je n’étais pas heureuse. Je suis plus heureuse dans mon atelier », tranche-t-elle. Elle a découvert l’univers des santons à 12 ans, lorsque sa maman a commencé à revendre les figurines d’un santonnier. Un jour, il lui glisse un pain d’argile entre les mains et sa mère se met à fabriquer à son tour. Clara, alors étudiante, l’aide, peint les figurines. En 2013, elle se consacre aux santons et reprend l’entreprise. Les Santons de la Forest proposent une bonne centaine de modèles différents. « Mais chacun a un prénom et se rapporte à une personne », s’amuse cette jeune trentenaire. La dame avec un chaton qui lui griffe sa jupe est en fait sa grand-mère. Sa mère est représentée en Arlésienne. Il y a même un pêcheur baptisé Guy. « C’est un client, c’est l’ancien directeur du club de pêche de carpes d’Arles », lance-t-elle un sourire dans la voix. On peut découvrir les secrets de fabrication d’un santon et les histoires des personnages aux portes ouvertes de l’atelier à Saint-Laurent-des-Arbres du 20 au 24 décembre de 10h à 18h.
Entre 5 et 8,50€ le santon animalier et entre 13 et 30 € les personnages. 130 chemin du Moulin neuf, 30126 Saint-Laurent-des-Arbres. Tél : 06 03 19 84 93.