Publié il y a 1 an - Mise à jour le 06.09.2023 - Propos recueillis par Anthony Maurin - 5 min  - vu 748 fois

L'INTERVIEW Jean-Baptiste Jalabert : "On attend de l’émotion, des émotions"

Jean-Baptiste Jalabert (Photo Archives Anthony Maurin).

Jean-Baptiste Jalabert, Juan Bautista pour les aficionados, est le directeur des arènes d'Arles. La feria du Riz 2023 aura lieu ce week-end. Interview.  

(Photo Anthony Maurin)

Objectif Gard : Comment allez-vous et comment vont les arènes d'Arles en 2023 ?

Jean-Baptiste Jalabert : Tout va bien ! La saison est très chargée au niveau professionnel et taurin mais tout va bien. Il y a cependant eu quelques incidents notamment pour Daniel Luque qui est malheureusement arrêté depuis un mois, mais qui était en train de réaliser une formidable saison. Il veut la reprendre vite et continuer sur cette lancée ! Depuis la feria de Pâques aux arènes la saison s’est bien passée, tout s’est enchainé correctement avec la Cocarde d’or et les spectacles d’été que nous avons présentés au public de passage à Arles pour découvrir nos traditions. C’est justement dans nos traditions de proposer plusieurs styles de spectacles différents avec beaucoup de courses camarguaises et nos écoles taurines. Il y a du monde et tout s’est bien passé.

Jean-Baptiste Jalabert (Photo Archives Anthony Maurin).

L'espace Toros est un lieu d'attraction pour l'aficion. Que peut-on y faire ?

Ce lieu est un peu unique ! On vient d’y débarquer la corrida de Jandilla (l’interview a été réalisé le jeudi 31 août, NDLR) qui sera au cartel de la corrida goyesque du samedi. Tout s’est très bien passé et demain on a la visite de la commission taurine. Dimanche, le salon du toro ouvre officiellement ses portes, c’est un moment d’échanges, de convivialité, d’approche… On peut voir les toros qui seront combattus dans les arènes, mais voir les activités des écoles taurines en course camarguaise comme en tauromachie espagnole, il y a des stands, des souvenirs des dernières temporadas à Arles, on peut y déjeuner ou y boire un verre, on peut visiter tout ça… C’est un moment de pré-feria toujours très agréable pour les aficionados comme pour ceux qui veulent découvrir tout ça.

Comment se déroule le montage de cette feria car vous devez la préparer en imaginant la saison entière ?

Depuis pas mal d’années et nous le continuons encore cette année on annonce les cartels de la feria de Pâques et de celle du Riz en même temps, en février. Pourquoi ? Parce que le week-end de la feria du Riz est très pris car beaucoup de ferias se déroulent et les toreros les plus demandés sont souvent réservés à ces dates-là donc on s’y prend tôt ! Nous voulons, sur l’ensemble de la saison, annoncer la participation des toreros les plus en vogue, les plus importants, appréciés, d’apporter des nouveautés et des changements.

Le paseo de la corrida goyesque d'Arles en 2019 (Photo Archives Anthony Maurin).

Avec en ouverture une corrida goyesque au cartel luxueux, habituel !

Oui, la feria du Riz débute par un cartel de luxe, comme d’habitude, mais avec Manzanares, Talavante et Luque. Luque a triomphé toute la saison et avait gracié un toro à Arles. Talavante avait choisi Arles pour faire son retour en piste et Manzanares est un habitué de la goyesque, c’est un torero star et apprécié de tous. En plus de tout cela nous rendons hommage à Picasso avec la décoration car nous célébrons l’anniversaire de son décès. L’apport musical sera complètement différent car un pianiste nous accompagnera cette année. On essaie de se réinventer chaque année, une belle journée nous attend. Les préparatifs, notamment pour la décoration, démarrent le vendredi mais toutes nos équipes sont mobilisées depuis quelques mois.

La corrida goyesque et son décorum est-elle parfaite pour une première corrida ?

Bien sûr, c’est une corrida qui a une autre approche, très artistique, culturelle est musicale. Nous constatons chaque année que viennent des gens qui ne vont pas forcément aux arènes, des curieux ou ceux qui veulent s’intéresser à la corrida, c’est une grande partie du public !

Luque en Luquecina, sans épée dans la main droite, à quelques instants de la grâce d'Aldeano (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Luque, objectif Arles ?

Oui c’est son objectif et il travaille dur pour ça. Il a pris un coup de corne important au bas du ventre et a une fracture au péroné depuis un mois, mais il va tout faire, effectivement, pour revenir et être présent à Arles. C’est son souhait, on va attendre jusqu’au dernier moment, je crois fortement à son retour en piste et en sa présence à Arles ce jour-là.

Cette corrida goyesque est un peu l’antithèse de celle du lendemain, non ?

C’est vrai que c’est l’opposé mais c’est aussi ce qui est demandé par notre public d’aficionados locaux, de la région. Ils aiment voir ce genre de combat et de corrida beaucoup plus âpre sur le papier, mais qui apporte de belles surprises et beaucoup d’émotions. Yonnet est l’élevage phare français, l’an dernier un de ses toros a fait une vuelta al ruedo et avait permis une faena importante à Alvaro de la Calle qui s’est gagné, également, son retour. Les trois toreros sont préparés pour ce défi de clôture de la feria du Riz.

La vuelta posthume du deuxième de la course qui gagnera aussi le prix du meilleur toro (Yonnet) (Photo Anthony Maurin). • Anthony MAURIN

Mais avant la course du soir, il y a une belle novillada sans picadors avec des novillos estampillés des frères Jalabert. Depuis le décès de votre papa comment se passe cette partie de votre vie ?

Cette novillada est organisée en collaboration avec l’école taurine d’Arles et on y voit toujours de belles choses ! Nous sommes très heureux de présenter cette novillada car l’histoire, bien sûr, continue. C’est celle de ma famille et je continue de la gérer avec mon oncle et le reste de ma famille. Nous faisons comme tout le monde, pendant les tientas nous sélectionnons, nous imaginons les sementals qui vont donner les produits des prochaines années.

Vers quoi voulez-vous aller ?

Le plus de garantie et de régularité possible, un toro qui transmet de l’émotion qui mais collabore tout en donnant la possibilité pour le torero de s’exprimer. Là, on est toujours dans l’imagination de l’avenir, les résultats sont ceux qui sont, il y a des moments avec des choses positives, d’autres moins, mais on attend des produits de nouveaux étalons et nous sommes assez confiants après les tientas déjà vues. On cherche un ensemble de choses !

Jean-Baptiste Jalabert (Photo Archives Anthony Maurin).

Pourquoi et quand les gens devraient venir à cette feria d’Arles ?

Tout le temps ! Ils peuvent tout faire ! Chaque spectacle peut ou doit se voir d’une manière différente. Il y a la corrida de prestige avec le samedi la corrida goyesque. Il y a la belle opportunité qui est donnée aux jeunes et aux futures générations le dimanche matin, c’est aussi une belle découverte. Ensuite, on peut dire que la corrida de clôture est placée sous le signe du combat avec un élevage local face à trois toreros préparés. On attend de l’émotion, des émotions.

Il semble que vous prépariez quelque chose avec Simon Casas, on peut en parler ?

Tout va bien, on prépare l’avenir, il y a du boulot, il faut être solide, cette union est nécessaire pour l’avenir et le futur de la tauromachie. Nous voulons faire les choses bien et on attend. On va voir ce qu’il se passe.

Propos recueillis par Anthony Maurin

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