NÎMES Une première soirée d’actions des agriculteurs en colère
Dans toute la France, des agriculteurs ont manifesté ce lundi pour protester contre l’accord UE-Mercosur. À Nîmes, ils étaient une centaine à exprimer leur mécontentement devant la centrale d’approvisionnement d’Auchan, puis à la sortie d’autoroute de Nîmes-ouest.
Une centaine d'agriculteurs s’est donnée rendez-vous aux alentours de 17h devant la centrale d’approvisionnement de l’enseigne de supermarché Auchan située à Saint-Césaire. Bloquant les issues, une délégation de manifestants a été reçue pour visiter les entrepôts. Sortis une demi-heure plus tard, les représentants des agriculteurs ont constaté la faible présence des vins locaux : « Il y a 90% de vins français, mais on tombe à 15% pour le vin en vrac. Le gros problème, c’est qu’à part une palette de Listel, il n’y a pas de vin gardois. On leur a laissé un délai très court pour prendre contact avec nous, pour leur faire comprendre que le vin français, c'est bien, mais on est quand même dans le Gard. Ils savent très bien que l’action va durer plusieurs semaines et que si rien n’est fait et que l’on n’a pas des signatures, notre prochaine visite sera différente d’aujourd’hui » souligne Fabien Chaussinand, le secrétaire des jeunes agriculteurs du Gard.
Les manifestants ont ensuite pris la direction du rond-point du kilomètre Delta, lieu habituel des grandes manifestations d’agriculteurs. Ils s’y sont installés pour y faire griller des saucisses, mais aussi pour filtrer les poids lourds sortants du péage Nîmes-ouest. Une bonne quinzaine de camions a été vérifiée. Un semi-remorque, immatriculé dans le Var, a vu une partie de sa cargaison déchargée. Cela concernait des fruits et des légumes provenant d’Espagne ou d’Italie.
« Nous ne sommes pas des voyous, on veut seulement sauver notre profession »
Noa Saignol (secrétaire générale des jeunes agriculteurs du Gard)
« On en a marre des paroles en l’air. Nous voulons que les choses évoluent. On nous fait des promesses, mais nous n’en voyons pas la couleur. On va aller voir différentes centrales d’achats et ceux qui ne jouent pas le jeu. Ce soir, nous prônons la sagesse. Nous ne sommes pas des voyous, on veut seulement sauver notre profession. On a passé dix jours sur l'autoroute, mais nous n’avons eu que des paroles en l’air. On a trahi notre confiance » explique Noa Saignol, secrétaire générale des jeunes agriculteurs du Gard. Dans la soirée, les manifestants prévoyaient des opérations visant des radars et ils ont promis d’autres actions dans les semaines à venir.