ÉDITORIAL Ramassage des déchets aux Halles de Nîmes : la fin justifiée par les moyens ?
La gestion des déchets est une question cruciale aujourd'hui et encore plus demain.
À Nîmes, depuis quelques semaines, ce sont les étaliers des Halles qui sont inquiets. En effet, l'Agglomération, dans le cadre de sa délégation de service public avec Suez, a prévu d'arrêter le ramassage à partir du 1er janvier 2024. La raison est toute simple : ce marché public est un service de collecte de déchets ménagers. Donc pour les particuliers uniquement. Le groupe spécialisé dans les ordures n'a pas vocation à prendre en charge cette activité sans rémunération en contrepartie. Oui mais depuis des années, cette collecte se faisait sans que personne ne trouve à redire. Oui mais aujourd'hui, les difficultés financières de Nîmes métropole ne permettent plus de rendre un service gratuitement. À tort ou à raison, l'exécutif intercommunal ne souhaite pas de surcroît faire peser cette charge supplémentaire sur la taxe des ordures ménagères payée par les habitants du territoire. Ces derniers ont déjà bien des difficultés à payer leur imposition chaque année dans une période d'inflation importante et de baisse du pouvoir d'achat. La ville de Nîmes, grand seigneur, a accepté d'assurer ce service un temps. Mais après avoir fait quelques études sur le coût à long terme, de l'ordre de 400 000 euros, elle a préféré elle aussi faire machine arrière. Reste à savoir comment les Halles de Nîmes vont s'organiser ? Une réunion avec les services de l'Agglo a apporté quelques premières réponses. Un service privé pris en charge par les étaliers est envisagé au moins pour les trois prochaines années. Après ? Nîmes métropole, si Franck Proust reste président, envisagerait de mettre en oeuvre la même politique que dans le Gard Rhodanien : la redevance incitative pour les particuliers comme les professionnels. Chacun paiera donc en fonction du poids de sa poubelle. Plus de jaloux. Plus de gratuité non plus. Mais un service équitable et rationnel. Qui à l'ambition aussi de convaincre chacun à la sobriété et au tri des déchets. Rappelons enfin que des composteurs gratuits sont mis à la disposition par l'intercommunalité pour tout le monde sans distinction. Aucune participation n'est demandée alors que d'autres agglomérations demandent en échange entre 15 et 30 euros. Ainsi, les déchets organiques qui composent près de 30 % de nos poubelles, peuvent être triés. C'est bon pour la planète car cela évite de dégager du méthane dans l'atmosphère. Et pour information, ce sera obligatoire à partir du 31 décembre prochain...