PONT DU GARD Une première rencontre entre les présidents d'intercommunalités du Gard
Ce mercredi, une première rencontre entre les présidents d'EPCI (Établissements publics de coopérations intercommunales) du Gard, depuis les élections, était organisée au Pont du Gard, à l'initiative de la CCPG (Communauté de communes du Pont du Gard).
L'occasion pour les représentants des 17 EPCI(*) qui composent le Gard d'échanger autour de diverses problématiques. La présidente du Département, Françoise Laurent-Perrigot, et Jean Rampon, sous-préfet d'Alès, ont fait le déplacement. Sébastien Martin, président de l’ADCF (fédération nationale des élus de l'intercommunalité), a aussi été invité pour prendre part aux débats de la matinée.
Les élus ont évoqué plusieurs sujets notamment les politiques de relance de l’État, la loi 3DS... Un tour de table a ensuite été lancé pour que chaque élu fasse part de ses préoccupations. Juan Martinez, président de la CC Beaucaire Terre d'Argence, "en a marre que l'État donne des leçons" et aimerait plutôt savoir d'entrée de jeu "si l'État donne de l'argent ou pas sur tel projet" : "On a le sentiment d'être entre deux rives. En même temps, l'État veut recentraliser et en même temps, il ne veut plus faire tout le job. La fédération nationale des élus de l'intercommunalité a un rôle à jouer. Il faut qu'on se réunisse au moins une fois par an pour discuter et pour peser sur le quotidien des gens", discourt l'élu Bellegardais.
Un besoin de "stabilité" dans les intercommunalités
Fabien Cruveiller, président de Piémont cévenol, lui s'agace du transfert obligatoire de la compétence eau et assainissement : "La notion d'aménagement du territoire échappe aux collègues maires qui se sentent déposséder. Ça vient s'ajouter aux autres contraintes d'aménagement. Il faudrait que ce soit une compétence optionnelle." Avis partagé du côté de la très rurale CC Causses Aigoual Cévennes : "Ça conduira inévitablement chez nous à une augmentation importante du prix de l'eau pour nos concitoyens. Nos réseaux ne sont pas interconnectés pour des raisons géographiques. Ce ne sont que de petits villages dans la montagne, chacun a son propre système d'adduction d'eau. On ne sait pas par quel bout prendre le problème."
Autre sujet très préoccupant aux yeux de beaucoup d'élus : la gestion des déchets ménagers. Gilles Berthezene, président de Causses Aigoual Cévennes poursuit : "On est dans une espèce d'impasse folle. On est obligé d'enfouir à Bellegarde chez une entreprise privée qui établit le prix qu'elle veut. On est complètement captif et c'est une aberration écologique." Cela s'explique par une situation de monopole. Pour Sébastien Marin, c'est là que les intercommunalités doivent se montrer soudées : "J'ai la faiblesse de penser qu'on est plus fort pour discuter avec des entreprises comme Suez, Véolia ou la Saur, quand on est un peu plus gros. Si on a fait les intercommunalités, c'est aussi pour dire que quand on est ensemble, on a le cadre technique qui va bien que l'on était pas capable de se payer à l'échelle de la commune."
Au travers de toutes ces prises de paroles, le président de la fédération nationale des élus de l'intercommunalité retrouve une chose : le besoin de stabilité. Les EPCI se sont vues charger de beaucoup de nouvelles compétences ces dernières années. Elles ont dû répondre aux exigences des lois ALUR, NoTRE et des SCoT. "Il y a besoin de cette stabilité pour commencer à répondre aux enjeux qu'exigent la transition écologique et le développement économique. La période post-covid peut être extrêmement favorable pour les territoires dits "intermédiaires" avec une forte identité et des savoir-faire", atteste Sébastien Martin. Ce dernier revendique aussi une autre organisation de l'État avec "plus de dialogue avec les territoires." Une deuxième rencontre entre les représentants d'EPCI du Gard est déjà à l'étude mais se déroulerait dans un autre lieu du département.
Marie Meunier
(*) Le Gard est peuplé de quatre communautés d’agglomération et 13 communautés de communes.