Publié il y a 14 jours - Mise à jour le 30.08.2024 - Anthony Maurin - 3 min  - vu 418 fois

TOROS Corrida de expectación corrida de decepción

Corrida de Rocio de la Camara pour la despedida de Thomas Joubert, Andrés Roca Rey et Adriano (Photo Anthony Maurin)

Adriano, Thomas Joubert et Andrés Roca Rey saluent à l'issue du paseo (Photo Anthony Maurin)

Feria de la Pêche et de l'Abricot à Saint-Gilles avec une corrida de Rocio de la Camara pour la despedida de Thomas Joubert (salut et deux oreilles), Andrés Roca Rey (silence et légers applaudissements) et Adriano (salut et silence).

Corrida de Rocio de la Camara pour la despedida de Thomas Joubert, Andrés Roca Rey et Adriano (Photo Anthony Maurin)
Adriano, Thomas Joubert et Andrés Roca Rey saluent à l'issue du paseo (Photo Anthony Maurin)

C’était une corrida attendue, très attendue. Une de celles qui font dire qu’il faut y aller. Un de celles qui offrent plus de raisons pour acheter un billet au soleil de la fin août.

Les arènes Émile Bilhau, avec à leur tête le duo d’empresas Julien Miletto et Pierre-Henry Callet, ont pris l’habitude de créer la sensation depuis dix ans.

Mais cette année… La venue d’Andrés Roca Rey était annoncée. Le mundillo en émoi et l’assurance d’un grand moment. Est venue s’ajouter la décision du maestro Thomas Joubert de couper sa coleta à l’issue de cette course.

Un moment empreint d’émotions diverses et variées que voulaient vivre les tendidos. C’est aussi pour cela qu’après le paseo très lyrique, les gradins ont demandé aux toreros de saluer en piste.

Corrida de Rocio de la Camara pour la despedida de Thomas Joubert, Andrés Roca Rey et Adriano (Photo Anthony Maurin)
Le deuxième de Rocio de la Camara (Photo Anthony Maurin)

Et comme le disait l’adage… Corrida de expectación corrida de decepción. Si les toreros n’ont pas fait des folies, les toros ont ôté tout plaisir. Bien tenté, dommage.

Premier en piste, donc, Thomas Joubert. Il est doux de revoir arriver le minot en costume rouge et or dans les arènes d’Arles sous la musique de Chicuelo II. Voilà l’homme, toujours aussi émouvant, encore en rouge et or, partir sur l’air qui lui est cher, celui du Concerto d’Aranjuez que Chicuelo II joue à merveille.

Corrida de Rocio de la Camara pour la despedida de Thomas Joubert, Andrés Roca Rey et Adriano (Photo Anthony Maurin)
Thomas Joubert toujours aussi à l'aise sur sa main gauche (Photo Anthony Maurin)

Le maestro Thomas Joubert porte quelque chose en lui et ne plus le voir en piste sera une perte. Il saluera à l’issue de ce premier duel qu’il entame face à un toro sans classe, gras, manso et envoyant la tête de temps à autre. Le piéton ne peut pas faire grand-chose, il prend l’épée mais perd le petit bénéfice engagé.

Corrida de Rocio de la Camara pour la despedida de Thomas Joubert, Andrés Roca Rey et Adriano (Photo Anthony Maurin)
Moment intense... Alain Montcouquiol coupe la coleta d'un torero pas comme les autres et dont la tauromachie va manquer dans les ruedos (Photo Anthony Maurin)

Sur son second, le maestro Thomas Joubert va couper deux oreilles qu’il unira pour n’en faire qu’une. Les tendidos demandent deux, le palco les donnent mais le raisonné torero, même pour sa despedida, ne veut pas tricher. Comme toujours. Son toro de Rocio de la Camara sera changé par un sobrero d’un fer frère. Un bicho aux cornes improbables mais qui sert un peu plus le torero qui le brinde à sa fille et sa femme. C’est maintenant que tout se joue. Thomas entre dans sa bulle et torée comme l’aficion aime le voir toréer. La verticalité, l’émotion, la pureté. Deux oreilles certes « larges » mais ce torero va cruellement manquer… Enhorabuena Thomas et merci pour tout ! Deux vueltas célébrées pour un départ regretté. C’est Alain Montcouquiol, fort logiquement, qui prend les ciseaux et coupe la coleta du maestro.

Corrida de Rocio de la Camara pour la despedida de Thomas Joubert, Andrés Roca Rey et Adriano (Photo Anthony Maurin)
Andrés Roca Rey et son premier toro combattu à Saint-Gilles (Photo Anthony Maurin)

On se demandait si Andrés Roca Rey allait bien être présent au paseo de la feria de la Pêche et de l’Abricot. Après tout, c’est humain de dénigrer les « petites » arènes quand on ouvre les portes de toutes les grandes. Mais le Péruvien n’est pas très humain et il était bien là pour défiler devant un public parfois médusé. Pourtant, il écoutera le silence après un affrontement sans aucun relief, la faute au toro, trop faible pour assurer une lidia normale.

Corrida de Rocio de la Camara pour la despedida de Thomas Joubert, Andrés Roca Rey et Adriano (Photo Anthony Maurin)
Andrés Roca Rey ne peut rien faire avec son second toro (Photo Anthony Maurin)

Cinquième de la tarde et second pour Andrés Roca Rey qui l’accueille avec un peu plus d’entrain. Sauf que… On passe rapidement au sobrero des frères Gallon avec lequel Roca Rey va un peu plus se livrer. Hélas et si l’entame de faena laisse entrevoir de belles possibilités entre cornu et piéton, le toro tombe d’un cran et Roca ne peut plus aller chercher l’oreille. C’est à croire que le Gard ne réussit pas très bien au Péruvien.

Corrida de Rocio de la Camara pour la despedida de Thomas Joubert, Andrés Roca Rey et Adriano (Photo Anthony Maurin)
Adriano s'emploie et saluera à la fin de ce premier combat (Photo Anthony Maurin)

Aujourd’hui, il y avait Thomas Joubert qui avait pris son alternative à Arles. Andrés Roca Rey qui l’avait prise à Nîmes et Adriano, né sous le nom d’Adrien Salenc, est Nîmois mais a pris son doctorat à Istres ! Trois arènes mises à l’honneur avec ce cartel. Adriano a triomphé ici il y a deux ans et après une saison 2023 plus creuse en contrats, Saint-Gilles lui fait confiance pour se relancer et renouveler ses prestations passées. Il saluera après avoir été le plus pertinent muleta en mains mais face à un toro encore moins intéressant que ses prédécesseurs.

Corrida de Rocio de la Camara pour la despedida de Thomas Joubert, Andrés Roca Rey et Adriano (Photo Anthony Maurin)
Adriano tentera encore et toujours mais l'ambiance n'était pas au triomphe (Photo Anthony Maurin)

Dernière chance pour le jeune. La nuit tombe, la fête n’a pas été celle attendue mais c’est aussi pour savourer les bons moments qu’il faut en vivre de moins sympas… Adriano poursuit son effort devant un autre toro du fer frère de Rocio de la Camara (Cortijo de la Sierra) qu’il a dédié avec élégance à Thomas Joubert. On aurait pu croire que les tendidos allaient lui octroyer une oreillette mais tout le monde était déjà focalisé sur la sortie de l’Arlésien. Silence.

Anthony Maurin

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