Publié il y a 1 an - Mise à jour le 23.07.2023 - Anthony Maurin - 2 min  - vu 1457 fois

VITICULTURE Les vins du Languedoc privés d’un outil de commercialisation efficace

denis verdier vins igp gard

Denis Verdier, président de la fédération gardoise des vins IGP

- Photo Corentin Corger

La décision du ministre de l’Agriculture de mettre fin à l’étiquetage "Sud de France" sur les bouteilles de vin provoque la stupéfaction des entreprises du Languedoc-Roussillon.

(Photo d'illustration Anthony Maurin)

La région Occitanie offre une diversité de saveurs uniques, des produits de saison, locaux et responsables. L'histoire fut lancée en 2006 sur une belle idée de Georges Frêche. Consommer Sud de France, c’est participer au développement de l’économie régionale et agir pour améliorer le revenu des agriculteurs, en valorisant leurs produits qui répondent à des cahiers spécifiques garantissant leur origine dans le respect des savoir-faire régionaux.

Ce mardi à la Sud de France Arena de Montpellier
Carole Delga, prédidente de la Région Occitanie (Photo Archives Région). • (Photo : Laurent Boutonnet/Région Occitanie)

À l’heure où les défis pour maintenir les ventes s’accumulent, elles ne comprennent pas pourquoi le ministre les prive d’un outil qui a fait ses preuves auprès des consommateurs depuis plus de 16 ans. "Sud de France" est la seule bannière commune à tous les vins AOP et IGP du bassin Languedoc Roussillon. Depuis plus de 16 ans, elle a fait ses preuves commercialement, en particulier à l’export. Cette bannière commune est très lisible et compréhensible pour les consommateurs du monde entier.

Des vignes (Photo archives Coralie Mollaret)

Cette interdiction intervient en pleine crise de consommation des vins. Depuis plusieurs mois, les vins sont confrontés à de nombreux défis : taxe Trump, crise sanitaire, pénurie de bouteilles en verre... Aujourd’hui, l’inflation et les difficultés économiques dans de nombreux pays affectent la consommation de vin.

"Priver nos vins de Sud de France alors que l’État met 160 millions d’euros sur la table pour la distillation de crise, qui est nécessaire sans être une solution structurelle, est incompréhensible", estime Jean-Michel Sagnier, représentant du CIVL au Conseil de bassin Languedoc-Roussillon. "Dans ce contexte difficile, pourquoi nous priver d’un outil de communication performant ?" interroge Denis Verdier, le président de la Fédération des vins IGP Sud de France. 

Impasse juridique ou absence de volonté politique ?

Les services de l’État indiquent qu’ils sont dans l’impossibilité juridique de régulariser l’étiquetage de "Sud de France" sur les vins. Le ministre de l’Agriculture et ses services savent pourtant trouver des solutions juridiques lorsqu’ils s’en donnent la peine.

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Denis Verdier, président de la fédération gardoise des vins IGP • Photo Corentin Corger

"Nous avons pourtant proposé des solutions juridiques, expertisées par un cabinet parisien, qui permettent de maintenir Sud de France en préservant les appellations d’origine contrôlée (AOC) et les indications géographiques protégées (IGP) auxquelles nous sommes particulièrement attachés", ajoute Vincent Euzet, représentant du CIVL au Conseil de bassin Languedoc-Roussillon.

La filière vin tenue à l’écart

En juillet 2022, le préfet de la Région Occitanie avait exposé les difficultés réglementaires et promis à la filière vin une concertation à la fin des vendanges 2022. Aucune réunion n’a été organisée et les courriers de la filière au ministre de l’Agriculture sont toujours sans réponse.

© - Syndicat des vins Sable de Camargue

Le nouveau préfet de Région a annoncé hier, jeudi 20 juillet 2023, qu’une concertation aurait lieu à l’automne. Il faut espérer que cette nouvelle promesse sera tenue. Les entreprises de vin sont les premières concernées par cette interdiction d’étiquetage qui concerne 100 millions de bouteilles par an. Supprimer "Sud de France" représente un coût de six millions d’euros pour les entreprises.

Anthony Maurin

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