ÉDITORIAL Protoxyde d’azote : les jeunes vont enfin moins rire
N'importe quel particulier ne peut donc plus s'en procurer aussi facilement. Une sage décision des députés qui entrera en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2026.
Déjà interdites de vente aux mineurs, les cartouches de protoxyde d’azote seront désormais réservées aux seuls professionnels. N'importe quel particulier ne peut donc plus s'en procurer aussi facilement. Une sage décision des députés qui entrera en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2026. Ainsi, la France pourra peut-être réellement lutter contre les usages détournés de ce produit chez les jeunes. Nommé gaz hilarant pour ses effets euphorisants de courte durée, il est surtout dangereux pour la santé. Des cas graves chez les jeunes ont été rapportés, notamment des phénomènes d'asphyxie, de perte de connaissance ou encore des brûlures. Sans compter les dommages neurologiques et cardiaques. Malgré cette dangerosité, ces dernières années, on note une réelle recrudescence chez les adolescents et les jeunes adultes. En 2017, selon le gouvernement, 25 % des étudiants avaient consommé du protoxyde d’azote. En 2021, une enquête montrait que 5,5 % des élèves de 3ᵉ disaient en avoir déjà consommé. Lyon, Marseille ou encore Nîmes ne sont pas restés les bras croisés. Par exemple, dans le chef-lieu de la région Auvergne-Rhône-Alpes, la consommation de protoxyde d'azote est interdite sur la voie publique. Marseille a décidé de faire la guerre au produit. La Ville a durci son arrêté et multiplie les contrôles. Dans la capitale du Gard, une très forte sensibilisation a été engagée. Car il est question de santé publique, mais aussi d'environnement. Les cartouches vides sont souvent abandonnées en dépôt sauvage. Ces déchets dangereux nécessitent une collecte et un traitement spécifiques comme le rappelle la municipalité. Le coût financier n'est pas neutre non plus. Avec une centaine de bouteilles récupérées chaque semaine, pour un prix de traitement de 18 euros TTC par bouteille, faites le compte ! Attendons maintenant le décret qui devra déterminer les catégories professionnelles autorisées à en acheter par dérogation, et les circuits de distribution. Espérons aussi que les parlementaires organisent une obligation de prévention dans les lieux scolaires pour éviter que d'autres voies de recours soient utilisées pour poursuivre une consommation cachée. Comme le cannabis où malgré les interdictions de ventes aux particuliers comme aux professionnels, il est de notoriété publique qu'il est très simple de s'en procurer. On connaît les dégâts de ce marché parallèle...