NÎMES Préavis de grève à la Maison médicale de garde : l'ARS demande à la préfète une réquisition du personnel
Rien ne va plus à la Maison médicale de garde de Nîmes, à proximité du CHU de Nîmes. Les secrétaires, au bord de la crise de nerfs, ont décidé de se mettre en grève ce samedi 17 et dimanche 18 décembre. Elles exigent des meilleures conditions de travail et une rémunération adaptée à leur investissement sans faille.
"Nous sommes six secrétaires au sein de la Maison médicale, courroie de transmission entre les médecins et les malades, avec le centre 15, nous gérons chaque week-end 150 patients en moyenne, ce n'est plus possible", explique l'une des secrétaires, Sandrine, présente dans l'établissement depuis le premier jour, il y a plus de onze ans maintenant. Des malades qui font la queue des heures, dans le froid, et qui forcément montent en température... "Nous sommes insultés, malmenés, menacés. Ce n'est plus possible."
Alors, le personnel administratif a demandé à l'Agence régionale de santé (ARS) Occitanie une réaction. L'instance médicale étant l'une des sources principales du financement de l'Association des médecins en charge de la Maison médicale de garde de Nîmes. Parmi les demandes, une revalorisation de la rémunération à hauteur de 20 % pour les secrétaires. "Nous avons obtenu 15 %, ce qui représente 1 euro brut supplémentaire par heure travaillée. Sur une journée de 10 heures, c'est 10 euros brut. Insuffisant pour nous", rajoute Sandrine.
Pour marquer leur opposition, un mouvement de grève est prévu ce week-end. Il débute ce samedi et tout au long du week-end. "Si et seulement si entre-temps, une réquisition n'est pas demandée par la préfète du Gard. Ce serait incompréhensible au regard de notre statut privé."
Pourtant, selon nos informations, les services de la préfecture sollicités par l'ARS ont bien prévu une réquisition. "Ce n'est pas l'ARS qui doit payer le salaire des secrétaires, nous confions un budget de fonctionnement à l'Association des médecins et à partir de là, il doit y avoir un dialogue social entre les médecins et les secrétaires pour parvenir à un accord salarial", indique Claude Rols, directeur départemental de l'ARS à Objectif Gard. Il poursuit : "Je ne peux pas commenter la façon dont le budget est alloué ensuite."
Concernant la grève, Claude Rols rappelle d'emblée "qu'il s'agit d'un droit inaliénable. Mais malheureusement, la situation conjoncturelle et ce n'est pas contre les secrétaires, empêche de prendre tout risque de voir la maison médicale de Nîmes fermée ce week-end. Ainsi, j'ai demandé à la préfète du Gard une réquisition des secrétaires pour ce week-end."
En effet, avec trois épidémies qui se cumulent - covid, grippe et bronchiolite - les services d'Urgence de Nîmes sont déjà saturés. "Nous sommes en tension extrême aux urgences de Nîmes. L'hôpital est obligé de médicaliser des brancards dans les couloirs. Notamment parce que des personnes relevant de la médecine de ville se rendent aux urgences. Je ne peux donc pas prendre le risque qu'un maillon cède."
Reste à savoir si dans les prochains jours, les difficultés rencontrées par les secrétaires seront prises en compte. En première ligne face aux malades, aux médecins épuisés. Une meilleure considération, une meilleure rémunération et une activité plus sereine. Pour leur bien-être mais aussi pour les patients.
Appelez le 15 avant d'aller aux urgences !
Claude Rols, le directeur départemental de l'ARS demande aux habitants "d'appeler absolument le 15 avant se rendre aux urgences. À ce numéro, les malades sont tout de suite en relation avec un médecin régulateur qui peut conseiller et orienter à bon escient. 80% des appels se règlent directement et rapidement."