Publié il y a 1 an - Mise à jour le 14.03.2023 - Marie Meunier - 3 min  - vu 610 fois

SAINT-ALEXANDRE Une soirée caritative pour lutter contre la désertification médicale

espéran association professionnels santé saint alexandre

Le bureau de l'association L'Espéran.

- photo DR

Le vendredi 24 mars, à 20h, sera organisée la soirée caritative "EspéranScène" à la salle des fêtes de Saint-Alexandre. Le public pourra profiter de la musique et d'une pièce de théâtre en échange de quelques euros. Les fonds récoltés serviront à lutter contre la désertification médicale, bien avancée dans le bassin spiripontain. 

43,2 %. C'est le taux de médecins généralistes libéraux qui sont âgés de plus de soixante ans sur le territoire de Pont-Saint-Esprit et alentours, au 31 décembre 2021. Le pourcentage est bien supérieur à la moyenne nationale qui est de 32,5 %. En plus, c'est un taux qui a tendance à augmenter sur le territoire au fur des années puisqu'il n'était que de 29 % en 2012. Face à ce constat, plusieurs professionnels de santé et thérapeutes du Gard rhodanien, sud Drôme et Ardèche et Nord Vaucluse se sont fédérés au travers d'une association : l'Espéran. 

Elle a été créée le 1er juillet 2022, compte 25 adhérents et siège au sein de la toute jeune maison de santé et de bien-être de l'Espéran à Saint-Alexandre, qui a ouvert en septembre 2021. L'association a été créée par les quatre fondatrices de la maison de santé : Virginie Berard (orthoptiste), Nathalie Turrel-Vinson (chirurgien-dentiste), Catherine Ducastaing (vétérinaire et ostéopathe humain) et Catherine Yver (médecin). "L'association a été créée pour lutter contre la désertification médicale qui sévit dans notre région. Devant le désarroi des patients, on n'est pas resté les bras croisés", affirme Virginie Berard, qui en est aujourd'hui la présidente. 

Plus aucun ophtalmologiste

Le but de l'association est d'améliorer l'accès à la santé dans le Gard rhodanien avec une médecine de proximité au service des patients, de lutter contre la désertification médicale, de promouvoir la formation médicale, ou encore de développer un projet de santé articulé autour de protocoles de soins en mettant en oeuvre de nouvelles pratiques médicales associant différents acteurs de la santé (médecins, paramédicaux, travailleurs sociaux...).

Selon le CODEV, l'adéquation territoriale entre l'offre et la demande de soins en médecine générale est plus faible sur le Gard rhodanien que dans le département et la région. Fin 2021, le bassin comptait 52 cabinets de médecine libéraux, 162 infirmiers libéraux, 64 kinésithérapeutes et 35 chirurgiens-dentistes. Et plus aucun ophtalmologiste. "Le nord du territoire présente une densité plus faible que le sud", a-t-on remarqué dans l'association. 

Besoin de fonds pour trouver de nouveaux médecins, financer une plateforme de télé-expertise...

Pour améliorer cette situation, l'association doit engranger des fonds pour concrétiser ses idées. D'où l'organisation de cette soirée caritative le 24 mars. L'argent récolté ce soir-là servira à financer plusieurs projets en cours ou à l'étude, notamment une plateforme de télé-expertise permettant d'être en visio avec un médecin généraliste. La particularité étant que la téléconsultation sera encadrée par la présence d'une infirmière. "L'idée serait de répondre aux besoins urgents non-vitaux et de dépister aussi les urgences vitales qui seraient rediriger vers l'hôpital de Bagnols-sur-Cèze en cas d'urgence vitale", explique Virginie Berard. Des plages horaires sur rendez-vous seraient aménagées au sein de la maison de santé de l'Espéran.

Les fonds serviront aussi à couvrir les frais de communication déployés pour chercher activement des médecins généralistes, chirurgiens-dentistes et ophtalmologistes. D'ailleurs, l'association étudie la possibilité d'avoir un médecin généraliste salarié. C'est possible grâce au dispositif "Ma santé, ma région" (dont va bénéficier le territoire de Lussan, NDLR). L'association aurait aussi besoin de moyens pécuniaires pour mener des protocoles de soins pluridisciplinaires destinés aux patients qui n'ont pas les moyens financiers d'accéder aux soins non-conventionnés de l'Assurance maladie. "On pense aux séances chez l'ergothérapeute, le psychologue etc. qui ne sont pas remboursées. Les protocoles diabète, obésité ou encore basse vision pourraient aussi rentrer dans ce cadre. L'accès aux télé-agrandisseurs est très coûteux par exemple", atteste la présidente. 

Au programme de la soirée du 24 mars

La soirée débutera avec l'École de musique de Pont-Saint-Esprit et leur groupe de violoncelles "les Cellos Girls" et le groupe pop rock "Jam Spirit". Puis le groupe de jazz saxophone/clavier "Isabelle et Didier" montera sur scène. Enfin, la pièce de théatre "Le chemin de Célestin" sera interprétée par le comédien M. Renaud Farah. La pièce a été librement inspiré de deux contes des frères Grimm, "Doucette" et "L’Oie d’or", d’un conte d’Andersen "Le compagnon de voyage", et d’un conte arménien, "Le vase d’or au fond du lac". 

Entrée minimum : 10 € (possibilité de dons au-delà). Gratuit pour les moins de 10 ans. Réservations au 04 66 90 57 05. Soirée ouvertes aux adultes et aux enfants à partir de 7 ans. 

Marie Meunier

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