VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON Le don d'organes, il faut en parler
Si vous circulez de nuit au bas de la tour Philippe Le Bel, vous verrez sûrement un ruban vert projeté sur la façade du monument. Il s'agit d'une opération de sensibilisation des habitants au don d'organes.
En donnant ses organes, on peut sauver sept vies. Cela va des reins au cœur, en passant par les poumons ou les yeux. Depuis quelques années, on considère toute personne comme donneur à moins qu'elle ait clairement signifié son refus en s'inscrivant sur un registre dédié. Mais dans les faits, ce n'est pas aussi simple. "Pour les familles, c'est douloureux de perdre un proche. Dans un souci éthique, les médecins demandent leur accord et dans le doute, certaines refusent. On enregistre 36% de refus de prélèvement en 2023 en France", avance la Villeneuvoise Yveline Leblond.
Depuis 19 ans, elle est engagée au sein de "Vaincre la mucoviscidose", qui fait partie des huit associations constituant le collectif "Greffes +". Ce collectif a réussi à fédérer 500 communes françaises ambassadrices pour porter le sujet du don d'organes. Parmi elles, la ville de Villeneuve-lez-Avignon qui projette depuis lundi et pendant plusieurs soirs, sur la façade de la tour Philippe-le-Bel, le ruban vert, symbole de cette noble cause. Le but étant d'interpeller les passants et de les sensibiliser à l'approche de la journée nationale du don d'organes, établie le 22 juin.
"Entre proches, on se le dit"
Le don d'organes est un sujet qui tient particulièrement à cœur à Yveline Leblond, ayant elle-même une petite-fille aujourd'hui âgée de 19 ans qui est atteinte de mucoviscidose, une maladie qui touche les poumons et qui a comme dernière alternative la greffe. Alors la Villeneuvoise s'engage et incite chacun à parler de ce sujet, reprenant la devise : "Entre proches, on se le dit". Si une grande majorité de Français se dit favorable au don de leurs organes, ils sont bien moins nombreux à en avoir discuter avec leur entourage.
Pour rappel, 27 500 Français étaient en attente de greffe en 2023, alors que seulement 5 634 greffes ont été opérées tous organes confondus. "On enregistre 1 000 décès par an faute de greffon, soit trois décès par jour", souligne Yveline Leblond. Elle conclut : "Quand les gens sont greffés, ils vouent une reconnaissance éternelle à la famille de leur donneur. Cela devient même une date anniversaire car c'est une véritable renaissance. On se souhaite alors un joyeux annigreffe."