FAIT DU JOUR Skatepark de Nîmes : super outil et succès garanti !
Hier soir, la municipalité a inauguré la dernière phase d'extension du skate-park de Nîmes. Un équipement de 3 500 m2, un des plus grands de France, capable d'accueillir de grands événements et de former davantage de jeunes pratiquants face au succès populaire du skate mais aussi du BMX et de la trottinette.
Au vu du grand nombre d'élus nîmois présents, l'inauguration de cette dernière phase d'extension du skate-park de Nîmes représentait un événement important. À la fin des années 1990, la pratique du skate a commencé à se populariser à Nîmes. Les premiers pratiquants s'exerçaient sur le mobilier urbain Place d'Assas ou au Carré d'art. Le skate-park en bois situé sur l'Esplanade ne sera pas une réussite et entraînait des problèmes des voisinages liés au bruit.
"Au début, on ne nous a pas écouté, on nous disait on sait mieux que vous ce qu'il faut", raconte Charles de Roy, un des pionniers nîmois, qui donne aujourd'hui des cours au sein du club "La Planche à roulette nîmoise" fondée en 2003 qui utilise cet équipement. Ce dernier a su trouver une oreille attentive en la personne de Jean-Paul Fournier qui investit au nom de la Ville 450 000 € pour inaugurer le skate-park de Nîmes en 2007 derrière le boulodrome. S'ensuit l'ajout d'un bowl (piscine vide) six ans plus tard (345 000€).
"En 15 ans, personne ne s'est jamais cassé un poignet"
Le succès populaire est grand et ne cesse d'augmenter au fil des années. Qui n'a jamais eu le regard attiré, depuis son véhicule en passant au-dessus de l'autoroute sur l'avenue du Languedoc, par la foule présente en nombre. Jusqu'à 300 usagers comptabilisés certains dimanches. Un succès populaire qui s'explique par un site attractif, bien positionné et une discipline mieux considérée par certains parents. "En 15 ans, personne ne s'est jamais cassé un poignet ou une cheville", assure Charles qui ne plaisante pas avec la sécurité et l'échauffement.
L'arrivée du skate aux Jeux Olympiques de Tokyo (2021) a aussi contribué à créer un engouement supplémentaire. D'autant que ce sport sera aussi présent à Paris dans deux ans. Et le skateboard se féminise. "Il y a dix ans on comptait trois filles pour 80 adhérents, aujourd'hui on en a une cinquantaine sur 120", se félicite Charles qui donne des conseils à des pratiquants âgés de 5 à 57 ans. La cohabitation entre le club et ceux venus profiter de cet outil en libre-service se passe bien mais à force le lieu devenait trop étroit.
Alors toujours avec l'association nîmoise, la Ville a débloqué une enveloppe de 412 000 € pour la création d'un flow park, opérationnel depuis la semaine dernière. Il s'agit d'une zone plus douce que celle des rampes et du bowl, proposant de nouvelles figures avec des longueurs intéressantes pour des parcours libres en longueur ou en slalom à travers les arbres. Les arbres justement ont fait partie de la priorité de Stéphane Flandrin, skater chevronné et architecte chez Constructo Skatepark Architecture, qui s'était déjà occupé des premières extensions. Trois "petit vulcano" entourent donc les platanes dont les racines sont contenues dans les rampes.
"Pour avoir mieux, il faut traverser l'Atlantique"
Ce qui permet de plus de rouler à l'ombre ! Une extension de 1 300 m2 pour un espace total de 3 500 m2 faisant ainsi de Nîmes "un des plus grands skate-park de France", se réjouit Jean-Paul Fournier qui a coupé le ruban pour cette inauguration en grande pompe. Néophytes ou aguerris vont pouvoir s'adonner à leur passion que ce soit en roller, en BMX et en trottinette, de plus en plus nombreuses. C'est le cas d'Hugo, le roi du salto arrière (voir vidéo ci-dessous) : "C'est cool parce qu'il y a des bonnes trajectoires et des modules que l'on voit pas partout, ça va faire du bien. C'est plutôt sympa !"
Des travaux comprenant aussi la création d'un local de 19 m2 destinée à la Planche à roulette nîmoise. "On a poussé pour l'avoir car on avait juste une armoire dans le boulodrome et le samedi on traînait le matériel dans un charriot", poursuit Charles heureux de cet équipement complet : "Pour avoir mieux, il faut traverser l'Atlantique." Nîmes prend l'accent américain, de quoi réjouir l'adjoint aux Sports, Nicolas Rainville : "On est fiers et heureux de mettre un tel équipement au service des Nîmois. C'est un outil de haute voltige qui va permettre pourquoi pas d'organiser de grosses compétitions."
En plus de pérenniser la Denim Cup, une étape de la Coupe du monde de skateboard, qui sera de retour les 27 et 28 août pour la 8e édition. Dès ce dimanche la "Skate party" se déroulera. Avec ce skate-park complet, Nîmes peut rêver d'accueillir les meilleurs pratiquants mondiaux mais aussi former les futurs pros de la discipline. "D'ici quatre, cinq ans, on va pouvoir sortir de jeunes pépites et former de futurs champions", assure Samy Idri, président de La Planche à roulette nîmoise. Et pourquoi profiter d'un second skate-park sur la ville, c'est en tout cas quelque chose qui ravirait l'architecte Stéphane Flandrin. Pour Nicolas Rainville, on n'en est en pas encore là mais la porte n'est pas fermée et si ça doit se faire "ce sera au nord de Nîmes". Affaire à suivre...
Corentin Corger