Tee-shirt bleu, pantalon de jogging noir et sifflet à la main, Adil Hermach est au centre du terrain numéro deux de la Bastide. Depuis quelques heures seulement, l’ancien Crocodile est à la tête de l’équipe première qui évolue en National. Ce n’est pas forcément un cadeau car le NO est relégable avec deux points de retard sur la zone du maintien, à six journées de la fin du championnat. Une situation à laquelle il convient d'associer une attaque en berne, la 17ème de National, un soutien quasi inexistant des supporters au stade des Antonins et l’absence depuis plusieurs mois de son président.

Concentré sur son groupe

La mission est grande, mais il en va de la survie d’une institution nîmoise vieille de bientôt 87 ans. Quant à Sébastien Larcier, le directeur sportif, appuyé sur un poteau d’une cage à roulettes, il observe les premiers pas de son nouvel entraîneur, ou plutôt de sa dernière carte pour sauver Nîmes Olympique. Adil Hermach est pour sa part concentré sur son nouveau groupe, qu’il connait déjà un peu. On l’a vu cette saison assister aux entraînements des professionnels et il lui est même arrivé de commenter des rencontres de Nîmes Olympique dans le rôle du consultant pour FFFTV.

« Bien joué ! Tu fais une petite faute mais ce n’est pas grave ! »

Alors l’ancien international marocain donne de la voix : « C’est ça ! jouez ! ». Au fil des minutes, le ciel s’assombrit. Quelques gouttes d’eau tombent ici, ou là et des bourrasques font soulever les cheveux. C’est peut-être le vent du renouveau mais Hermach n’y prête pas attention, il interpelle les joueurs : « Bien joué ! Tu fais une petite faute mais ce n’est pas grave ! ». Puis il remarque qu’un joueur à oublié de ramasser sa veste de survêtement. On croit comprendre, au regard de l'entraîneur, que l’omission ne se renouvèlera pas.

« Je crois que l’on peut se sauver avec le nouvel entraîneur qui est un pur nîmois »

Quelques supporters sont présents à la Bastide, pour cette première. « Ça fait mal au cœur de voir notre Nîmes Olympique aux portes du National 2. Mais je tire mon chapeau à Frédéric Bompard d’être venu ici dans les conditions que l’on connait. Je crois que l’on peut se sauver avec le nouvel entraîneur qui est un pur nîmois. Il ne faut pas s’en prendre aux joueurs car le seul responsable de la situation est Rani Assaf » explique Tiphanie. C’est dans ce contexte que l’électrochoc Hermach est déclenché et le pompier n’aura que 540 minutes pour éviter que la maison rouge ne soit ravagée par les flammes de l’enfer.

« C’est trop tard ! »

L’ancien Crocodile sait bien que sa mission ne sera pas facile et pour certains, la cause est déjà entendue : « C’est trop tard ! À six matchs de la fin, cela ne va pas changer la façon de jouer. On a l’impression qu’à Épinal les joueurs ne voulaient pas jouer. Il y a des joueurs qui n’ont pas le niveau du National », analyse Gérard et le classement ne lui donne pas totalement tort. L’entraînement se termine un peu avant 17 heures, mais ni Sébastien Larcier, ni Adil Hermach, qui semble gêné de refuser les sollicitations des journalistes, ne souhaitent s’exprimer.

Une présentation en conférence de presse mercredi

Ils le feront dans le cadre conventionnel d’une conférence de presse mercredi à 13 heures. De leur côté, les joueurs quittent la Bastide sans s’attarder. Ils ont, peut-être, conscience d’être en partie responsable de la situation. Ainsi vogue le bateau nîmois avec un nouveau capitaine à sa barre. En football tout va très vite et de façon parfois cruelle. La page Frédéric Bompard vient de se refermer brutalement et c’est déjà de l’histoire ancienne. Le chapitre Hermach débute avec un sacré défi à relever, celui de sauver son club d’une terrible disgrâce.