LES PRÉSIDENTS DU NO Jean Bousquet, flamboyant et impatient
Tous les samedis, jusqu’au 26 août, Objectif Gard vous propose une série de portraits des présidents les plus marquants du Nîmes Olympique. Personnalité importante de la ville, l’homme fort du NO est souvent la cible des critiques quand les résultats sont mauvais, mais aussi très respecté quand l'équipe gagne. Bienfaiteurs ou fossoyeurs, les présidents des Crocodiles s'inscrivent dans leur époque. Cette semaine, nous évoquons la présidence de Jean Bousquet de 1982 à 1995.
Jean Bousquet a été un des présidents les plus marquants de l’histoire du Nîmes Olympique. Il a été le seul à être également élu maire de la ville. Mais avant d’accéder à ces deux fonctions, le créateur de la marque Cacharel a d’abord été joueur dans les équipes jeunes du club, avant d'en devenir le premier sponsor en 1969. Il s'est aussi investi dans certains transferts comme ceux des Roumains Pircalab et Voinéa en 1970. L’ancien apprenti tailleur connaît une réussite insolente.
C’est comme une évidence qu’il prend la suite de Paul Calabro en 1982 à la tête du club. Un an plus tard, le NO retrouve la première division après une victoire mémorable en barrage contre Tours dans un stade Jean-Bouin ivre de joie. Mais l’ascension sportive ne dure pas et les Crocodiles retombent immédiatement en D2 à l’été 1984. Jean Bousquet n’a alors qu’une obsession, celle de retrouver la D1. Chaque année, pendant sept ans, le club se casse les dents aux barrages (1985, 1989 et 1990) ou même avant.
Le père du stade des Costières
Le président nîmois est ambitieux, mais il est impatient et les coachs qui échouent dans l’objectif de montée sont vite remplacés. Le club subit treize changements d’entraîneur en treize ans. Les effectifs sont aussi régulièrement renouvelés. Il est alors difficile de construire sur la durée. Jean Bousquet est aussi un bâtisseur et il est à l’origine du projet du stade des Costières qui est livré en mars 1989. Nîmes est doté d’un bel outil pour jouer dans l’élite, mais il faut attendre 1991 pour fêter la remontée en D1.
Là encore, la joie est éphémère et ne dure que deux saisons. Avec cet élégant président, les supporters attendaient avec gourmandise la période des transferts. Le maire de Nîmes aime les mercatos qui brillent et il n’hésite pas à aller chercher des joueurs en D1 ou à l’étranger. À l’été 1987, Nîmes recrute Krawczyk (Lens), Bernad (Metz), Stéfanini (Laval), Ninot (Rennes), Lada (Sochaux), Anigo (Marseille), Januzzi (Nice), N’Gouette (Bastia), Vidot (Le Havre), Desrousseaux (Tours), Menad (Tizi Ouza) et Jean Sérafin (le coach de Nice).
Des mercatos mal négociés
Un recrutement XXL qui fait du NO le grand favori pour la montée, mais l’espoir se transforme en une décevante sixième place du groupe B. Pour le retour dans l’élite en 1991, ce sont les internationaux Cantona, Vercruysse et Ayache qui débarquent sans concrétiser les espoirs suscités à leur arrivée. En 1994, Nîmes rate la montée de très peu, mais plutôt que de s’appuyer sur ce groupe constitué de quelques jeunes avec Ecker, Preget, L. Gros, Kachloul, Martel et Marx, le club préfère engager des noms ronflants comme Henry (Marseille), Galtier (Angers) et Bray (Lille) entourés des improbables Vukic (Zagreb), Mario-César (Toulon) et l’entraîneur Josip Skoblar.
La suite ressemble à une descente en enfer avec une première relégation en national. Le flamboyant président quitte le club en 1995 par la petite porte. Il lui a peut-être manqué de la patience et plus de raison dans ses choix pour installer le NO dans l’élite du football français.