ST-MARTIN-DE-VALGALGUES Les habitants de Camont craignent un nouveau naufrage
Victimes à plusieurs reprises des inondations, les habitants du quartier de Camont à Saint-Martin-de-Valgalgues demandent la réalisation de travaux dans leur lotissement et dans le cours d’eau du Grabieux.
Ce vendredi 5 août, il fait beau et chaud dans le quartier de Camont. Le cours d’eau du Grabieux, qui passe juste à côté des maisons, est à son niveau le plus bas. Les jardins et les maisons ont les pieds au sec. Mais les riverains savent que la situation peut basculer en quelques heures seulement. Que leur lotissement peut se transformer en rivière. Que leurs voitures peuvent être emportées par les eaux en furies. Que leurs rez-de-chaussée peuvent être noyés sous près de deux mètres d’eau. Alors, même si l’été n’est pas encore terminé, ils anticipent.
« A partir du 15 août, on est tous malades », lance Brigitte, qui réside un peu plus loin. Sa maison a été inondée à trois reprises ces dernières années. « J’ai peur que la prochaine fois elle ne tienne pas le choc et soit emportée, avec nous dedans », confie-t-elle. Sylvie, Patrick, Marjorie, Alain et les autres vivent dans la même angoisse. Ils se souviennent particulièrement des intempéries de 2014, qui ont entraîné de lourds dégâts. « Certains ont eu jusqu’à 1,80m d’eau dans leur maison. C’était impressionnant ».
« On va se prendre une vague »
Si les eaux torrentielles sont impossibles à contrôler, certains petits travaux de mise en sécurité pourraient, selon les habitants, limiter le désastre. « Sauf que rien n’est fait, déplore Patrick. Des chantiers sont effectués par la mairie en amont, dans d’autres quartiers de la commune, mais pas ici ». Pire, Patrick et ses voisins craignent même que ces travaux augmentent le risque d’inondation à l’aval. « Les nouveaux aménagements réalisés vont accélérer le débit dans notre quartier. Comme l’eau s’écoulera mieux plus haut, elle va arriver à toute vitesse sur nous. Sauf que nous, nous sommes dans un entonnoir. On va donc se prendre une vague », explique un riverain.
Face à cette situation, les habitants se sont rassemblés au sein d’un collectif baptisé « Les naufragés de Camont ». Début juillet, ils ont écrit un courrier au maire de Saint-Martin-de-Valgalgues – avec une copie au sous-préfet et au président d’Alès Agglo – dans lequel ils expriment leurs souhaits : nettoyer les avaloirs du quartier, mettre en sécurité « un avaloir dangereux capable d’aspirer un homme » situé juste à côté d’une maison, enlever le dos d’âne et le talus qui bloquent la circulation de l’eau au fond de l’impasse d’Estienne d’Orves et curer le Grabieux. « Ce ne sont pas de gros chantiers. Si la mairie a les autorisations pour intervenir plus haut, je ne vois pas pourquoi ça ne pourrait pas être le cas à Camont », affirme Patrick.
Mais pour l’heure, le collectif n’a pas reçu de réponse. En attendant, les habitants s’apprêtent déjà à mettre leurs meubles en hauteur. Et si un épisode cévenol devait arriver, certains savent qu’ils iront se réfugier chez leurs enfants. Car au-delà des dégâts matériels, ils craignent aussi pour leur vie.
Élodie Boschet