Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 17.03.2017 - anthony-maurin - 3 min  - vu 317 fois

NÎMES Être à la hauteur des ambitions de l'UNESCO

Plus de 1000 personnes pour la première soirée nîmoise en vue de l'inscription de la ville au patrimoine mondial de l'UNESCO (Photo Anthony Maurin).

La Ville a fait les choses en grand pour la soirée réunissant les Nîmois intéressés par l'inscription de leur cité au patrimoine mondial de l'UNESCO. Les choses se précisent et la pression monte...

Initialement prévue au théâtre Bernadette Lafont, c'est au Parnasse que la soirée avait finalement lieu. Un peu dépassée par les nombreuses demandes de Nîmois qui voulaient assister au rendez-vous, la Mairie a basculé ses forces pour recevoir plus de 1000 passionnés d'histoire, d'économie et bien entendu de patrimoine universel.

Invités stars du soir, plusieurs personnalités qui collaborent au quotidien avec les équipes de l'UNESCO, des spécialistes, des historiens mais aussi des élus d'autres cités classées telles qu'Arles et Albi. Notre confrère Guillaume Mollaret animait cette fameuse soirée de présentation du dossier.

Pour cette première réunion publique nîmoise, l'ambassadeur de France auprès de l’UNESCO, Laurent Stéfanini, celui-là même qui a déposé officiellement et au nom de l’État français, la candidature de Nîmes à l’inscription sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO, était présent. "La France a la chance d'avoir énormément de sites inscrits mais il en reste d'autres comme Nîmes que ne le sont pas encore. Le processus est long, il peut prendre une dizaine d'années. Une fois inscrite, Nîmes devra être exemplaire mais l'engagement de l'Etat dans ce dossier est total".

Laurent Stéfanini (Photo Anthony Maurin).

Une première table ronde évoquait la vocation et les enjeux d'une telle inscription. Pour Yves Dauge, Président de l'association des biens français du patrimoine mondial, "Seule Rome peut être comparée à Nîmes... Ou le contraire, on verra! Il faut être unique pour se présenter et réussir. Sans les habitants, nous ne ferons rien". Pour Bruno Favel, chef du département des affaires européennes et internationales au Ministère de la Culture et de la Communication, "Le dossier nîmois est complet mais qu'est-ce que l'universalité quand on est la ville de Nîmes au moment où le patrimoine mondial est dévasté à cause des guerres? Seules les communautés sont universelles et protègent cette histoire". Citoyens nîmois, apprêtez-vous à devenir des citoyens du monde!

Au dernier comptage, la signature qui vise à promouvoir l'intégration de la ville au sein de cette vaste communauté éclairée note le soutien de près de 28000 personnes. Il faudra d'ailleurs que les politiques locales s'appuient fortement sur la population nîmoise si la cité venait à décrocher son Graal. Pour Stéphanie Guiraud-Chaumeil, maire d'Albi, ville d'Occitanie de 52000 habitants doublement inscrite à l'UNESCO, "L'appropriation du dossier par les habitants, c'est la clé de tout! Albi compte 770 ambassadeurs. Inscription ne signifie pas contrainte, c'est une chance qu'il faut saisir pour les générations qui passeront après nous. Ouvrez les yeux sur votre cadre de vie exceptionnel! L'inscription est un accélérateur à tous les niveaux, c'est une responsabilité collective qu'il faut aborder de manière transversale". Transversale car elle couvre de multiples enjeux...

Au micro, Stéphanie Guiraud-Chaumeil, maire d'Albi, donne les bons conseils aux Nîmois (Photo Anthony Maurin).

Comme le Guide Michelin fait saliver les gourmets, l'inscription à l'UNESCO fait voyager les curieux. En Occitanie et en vallée du Rhône, les sites sont nombreux et promettent un parcours initiatique d'exception pour qui veut en savoir plus sur la civilisation occidentale. Avec Albi, Carcassonne, Avignon, Arles, Les Cévennes, le Pont-du-Gard et Orange, Nîmes bénéficie d'une aura internationale et d'un véritable parcours touristique reconnu. "Ce n'est pas un territoire de destinations mais une destination de territoires" note Patrick Malavieille, Président de l'Etablissement Public de Coopération Culturelle du Pont-du-Gard. Et ces anciennes inscriptions au patrimoine mondial ne peuvent que faciliter l'approche nîmoise.

"Pour avoir vu bien des villes antiques, je n'en ai pas trouvé de semblable à Nîmes" avoue Pierre Gros, membre de l'Institut, historien spécialiste de l'antiquité romaine. Pour Bernard Gauthiez, professeurs des Universités et spécialiste de la morphogenèse urbaine, "Hormis Athènes et Rome, Nîmes est la seule ville antique du pourtour méditerranéen a avoir autant d'éléments d'architectures élevés et encore visibles. De même, il n'y a nulle part ailleurs une telle intégration de ce patrimoine en matière d'urbanisme".

Le public modèle, attentif, patient, passionné et calme de cette première soirée devra maintenant attendre environ 16 mois pour la décision finale. Nous sommes le fruit d'une longue lignée de Nîmois qui apportent depuis 25 siècles des réponses à l'avenir à leur cité. Les valeurs de cette ville furent créées par les Volques Arécomiques, entretenues et diversifiées par les Romains, dissimulées au Moyen-Âge, révélées à la Renaissance et enfin exploitées dignement par les ultimes et dignes descendants de l'époque moderne...

Examinée dès le mois de juillet 2017, la candidature verra les équipes de l'ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites) expertiser la ville à partir de l'automne pour une décision finale en juillet 2018.

Anthony Maurin

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