Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 09.02.2019 - anthony-maurin - 4 min  - vu 5819 fois

FAIT DU JOUR À Nîmes, la T2 est-elle en bonne voie ?

Le chantier sera long mais Nîmes métropole veut que les sociétés en charge des travaux d'aménagements de la ligne 2 du TCSP, Diagonal, en finisse avec la première tranche fin 2019.
Avenue Kennedy, les travaux ont déjà commencé (Photo Anthony Maurin).

Yvan Lachaud, président de Nîmes Métropole, au micro, en compagnie de William Portal, délégué aux transports (Photo Anthony Maurin).

Nîmes est encore en chantier. Après le long exercice des travaux de la ligne 1 (T1) du Transport en commun en site propre, place à présent à celui de la T2 qui sera en site propre à 90 %. La mobilité étant clairement l'enjeu de demain, autant s'y préparer aujourd'hui.

" C'est un moment important, la transformation de la mobilité sur la ville et l'agglomération est attendue comme le messie car d'aucuns souhaitaient même que cette ligne se fasse avant la T1. C'est une transformation complexe de notre cité avec un tracé qui fait 11,5km d'Ouest en Est, un chantier colossal ", assure Yvan Lachaud, président de Nîmes métropole, en charge du lourd dossier.

Un chantier lourd pour un coût qui l'est tout autant. 80 millions d'euros de travaux, 118 millions au total si on ajoute les études et l'achat des 13 bus de 24 mètres qui vont irriguer Nîmes toutes les dix minutes. " Ils fonctionneront dans un premier temps au gaz et à l'électricité puis au biogaz et à l'électricité une fois que la station de méthanisation sera opérationnelle, d'ici trois ans ", ajoute Yvan Lachaud.

Pour une fois, même si la terminologie de "trambus" est encore usitée, on se rapproche du tram bien que nous parlions toujours de simples bus. Bref... Et l'élu de reprendre, " c'est un changement d'air, un changement d'ère : comprenez ce que vous voulez ! La décoration des bus sera signée de l'artiste nîmois Michel Tombereau. À l'intérieur seront intégrées des prises USB. Il seront au goût du jour. " Des bus bi-articulés qui peuvent transporter jusqu'à 150 passagers.

Le chantier promet d'être bref au vu des changements de physionomie des transports de l'agglo (Photo Anthony Maurin).

Le but de cette seconde ligne ? Effectuer des déplacements plus rapides et optimiser les voies nîmoises. Outre les 1 170 arbres et arbustes qui y seront plantés, cette T2 permettra de faire le trajet du CHU à la gare en 15 minutes et, à terme, du CHU à Paloma en 30 minutes. Le temps de transit serait ainsi divisé par deux.

" On vise les 28 000 voyageurs par jour quand actuellement la T1 est à 12 000. Avec nos tarifs d'abonnement, nous avons 17 % d'adhésion supplémentaires pour les +65 ans. Le calcul est vite fait : en ne payant que 7,5 euros par mois, on ne prendra plus sa voiture, ça vaut déjà le coup ", brosse Yvan Lachaud qui pense pouvoir transformer les archaïques raisonnements nîmois. Tout ne sera pas rose, des adaptations seront certainement nécessaires mais l'Agglo veut limiter la casse et le stress. Cette ligne comptera, dans sa première partie, 15 arrêts en plus des deux terminus.

Les représentants de Nîmes métropole avec ceux des sociétés qui s'occupent des travaux (Photo Anthony Maurin).

Environ 200 personnes travailleront sur le chantier et 45 000 heures d'insertion seront promises sur les deux phases des travaux. Oui, deux phases... La première, celle dont on parle et qui sera ouverte à la circulation en décembre prochain, mènera les passagers du centre hospitalier universitaire (CHU) de Nîmes (Carémeau) à la gare (Avenue Feuchères).

45 millions d'euros de travaux et une ouverture impérative pour ne pas trop déranger les commerçants et le centre-ville dans sa globalité. " C'est l'objectif à atteindre. Je le dis aux entreprises. Cela va faciliter la vie des quartiers et nous aurons une meilleure pénétration vers le centre-ville. C'est très compliqué mais nous y arriverons ", poursuit le président de l'agglo.

Déjà au travail, les sociétés s'occupent dans un premier temps de l'invisible, ce qui passe sous la chaussée, les réseaux électrique, l'eau... afin d'éviter de creuser une fois le chantier achevé. Logique mais fallait-il encore y penser ! Finalement, le questionnement concernant l'arrivée du TCSP au CHU n'est plus à l'ordre du jour. Oui, il ira jusque dans l'enceinte de l'hôpital, oui il y fera un demi-tour au niveau des urgences. Une vraie bonne nouvelle. Par contre c'est la rue du Cirque romain qui sera quant à elle plus complexe à emprunter ces prochains mois. Elle sera d'ailleurs fermée deux semaines fin mars début avril.

Le phasage des travaux du CHU à la gare (Photo Anthony Maurin).

Les sociétés qui ont remporté les lots en cours, le lot N°3 du CHU à l'Avenue Kennedy (Colas, Valérian, EON et Migma), le lot N°4 de l'Avenue des Arts à l'Avenue Kennedy (Eiffage et Razel Bec) et le lot N°5 de la Rue du Cirque Romain à la gare (Eurovia, Lautier-Moussac, Berthouly, NGE et Sols méditerranée) seront mobilisées une année entière.

Autre enjeu d'importance, la RN106, la route d'Alès. " Ça risque d'être un peu le bazar mais nous allons y arriver. Par exemple, nous allons créer deux passages piétons avec des feux car nous allons élargir la voie. Nous serons  donc obligés de démonter les deux passerelles qui permettent le passage des piétons. Dans tous les cas, il faudra que cette voie devienne une voie urbaine, comme le périphérique ", note Yvan Lachaud qui a également abordé l'épineux (et longuet) problème du contournement Ouest que l'État réalisera, un jour ou l'autre, pour désengorger cette partie de la ville et de l'agglomération. Les passerelles Bassano et Méliès seront démontée en avril 2019.

Concertation, réunions hebdomadaires, rencontres avec les citoyens, question-réponses : l'agglo veut communiquer et bien communiquer sur le sujet. Un site Internet sera dédié à cet effet dès lundi 18 février prochain. Les commerçants auront droit à une commission spéciale qui pourra, si leur chiffre d'affaire chute à cause du chantier, les indemniser.

Il faut rappeler que les travaux ont déjà commencé pour la Rue du Cirque Romain, qu'ils vont débuter dans quelques jours sur le secteur Laennec (avec la fermeture de l'actuel parking) et que le mois de mars verra la moitié du chantier se mettre en place dans sa globalité. Concernant la rue de l'Abattoir, les démolitions programmées interviendront en juin-juillet après celles de la rue du Cirque Romain qui sont programmées sous quelques jours.

Le chantier rue de l'Abattoir (Photo Anthony Maurin).

Si les travaux autour de cette ligne sont saucissonnés en deux et que la première tranche allant du CHU à la gare sera terminée en fin d'année, l'autre partie, de la gare à Paloma est à l'étude et ne devrait pas être livrée avant 2020 voire 2021 et Nîmes sera une nouvelle fois en chantier. " On ne tardera pas. C'est prévu au budget mais il reste quelques problèmes, notamment sur le boulevard Talabot ", conclut Yvan Lachaud. Une extension de la T2, comme celle de la T1 à Caissargues, sera prévue en direction de la Vaunage dans les années à venir.

Démolition en vue au bout de la rue du Cirque Romain (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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