FAIT DU JOUR Sondage exclusif Municipales : à Nîmes, Fournier s’impose et l’écologie plébiscitée
Au pouvoir depuis presque 20 ans, Jean-Paul Fournier ne lasse pas les Nîmois. Selon notre sondage OpinionWay, le maire arriverait en tête du premier tour des Municipales, devant le candidat écologiste, Daniel Richard, la surprise de ce scrutin. Derrière, le Rassemblement national est en perte de vitesse et le président de l’Agglo, Yvan Lachaud, peine à convaincre.
À deux mois des Municipales Objectif Gard crée l’événement, en publiant les résultats de nôtre sondage OpinionWay (*) sur les intentions de vote du premier et du second tour éventuel. Si elle n'est qu'une photographie du paysage politique, l’étude donne quelques indications sur les forces en présence. Elle pourrait même doucher les espoirs de certains prétendants qui se voyaient déjà calife à la place du calife.
L’indéboulonnable Fournier
À Nîmes, on ne suit pas la mode, on la crée. Quand certains parlent de renouveau, ici, on préfère la stabilité politique. Avec 32% d’intentions de vote au premier tour, le maire, Jean-Paul Fournier, 74 ans, se hisse en première position. La clef de son succès ? C’est d’abord son bilan, avec un embellissement de la ville sur trois mandats. Et le septuagénaire en a encore sous le coude avec le lancement du Palais des congrès et le parc des pépinières Pichon.
Dans un paysage politique en pleine mutation depuis l'élection d'Emmanuel Macron, le vieux crocodile inspire la confiance. Bien qu’encarté chez Les Républicains, l’homme est perçu comme rassembleur avec une liste qui, d'ailleurs, se revendique volontiers apolitique. Qu’ils aient voté pour François Fillon, Emmanuel Macron ou même Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles 2017, les Nîmois ne sont pas prêts à dire au revoir à Jean-Paul Fournier.
La surprise écologique
S’ils n’optent pas toujours pour le renouveau, les Nîmois sont devenus écolos. En témoigne la poussée des "verts" avec 21% d’intentions de vote pour le candidat écologiste, Daniel Richard. Inondations, incendies et pic de chaleur estivale… Les électeurs sont sensibles au changement climatique. Et c’est ainsi qu’un illustre inconnu, un extra-terrestre de la vie politique nîmoise, se place juste en deuxième position, derrière Jean-Paul Fournier.
Mais ce n'est pas tout. Insoumis, socialistes et autres formations de Gauche ont souhaité rejoindre Daniel Richard. Des soutiens de poids pour le septuagénaire si on veut bien prendre en compte qu'à la Présidentielle, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête à Nîmes avec 25,9 % des voix. Daniel Richard serait ainsi le seul capable de se dresser contre le maire, au grand dam des communistes. Leur candidat Vincent Bouget glane péniblement 7% d’intentions de vote. Insuffisant pour accéder au second tour. Une page de l’histoire politique nîmoise pourrait se tourner au soir du 15 mars, avec l’éviction des communistes du conseil municipal.
Le Rassemblement national en perte de vitesse
En politique, le bonheur des uns fait souvent le malheur des autres. Si les écologistes décollent, le Rassemblement national, lui, plafonne. En troisième position, le candidat Yoann Gillet récolte 18% des intentions de vote. Si à Nîmes l’extrême-droite dispose d’un socle solide, principalement constitué des plus de 50 ans, il peine à élargir son électorat.
La faute à qui ? À la défaite de Marine Le Pen à la Présidentielle ou au candidat Yoann Gillet qui ne serait pas le meilleur pour défendre les couleurs du RN ? Une chose est sûre : le trentenaire peine à convaincre les catégories socio-professionnelles les plus favorisées comme les inactifs, ces dernières préférant se tourner vers Jean-Paul Fournier.
L’insuffisance d’Yvan Lachaud
Un autre candidat est en souffrance dans notre sondage : Yvan Lachaud. Soutenu par La République en marche et le MoDem, le président de Nîmes métropole récolte 15% d’intentions de vote. Il est loin, très loin derrière son rival politique, Jean-Paul Fournier. Perçu comme un candidat de centre-droit, Yvan Lachaud ne ratisse pas large. L’étiquette LREM, pour laquelle il s’est tant battu, lui fait-elle plus de mal que de bien ? Si elle lui a permis de glaner quelques points, la personnalité du candidat tranche avec la promesse du renouveau attendu par les "marcheurs".
Des "marcheurs" comme David Tebib, président de l’USAM, qui a décidé de se lancer dans la course malgré le refus du parti présidentiel de l’investir. Avec 4% des intentions de vote, le chef d’entreprise est inconnu des Nîmois. Il s’est lancé tard - trop tard ? - dans la campagne. Des erreurs stratégiques qui, au soir du 15 mars, pourraient l’envoyer directement sur le banc de touche.
Maintenant, les candidats ont deux mois pour inverser ou confirmer ces tendances. Même si la campagne s'annonce encore longue, force est de constater que les Nîmois ne semblent pas goûter à trop de nouveautés.
Coralie Mollaret (avec Abdel Samari)
coralie.mollaret@objectifgard.com
Et aussi : D'après notre sondage, la participation au scrutin des Municipales nîmoises serait en hausse de 3% pour s'établir à 59%.
(*) Ce sondage a été réalisé entre le 9 et le 11 janvier 2020 sur un échantillon de 500 personnes inscrites sur les listes électorales ou ayant l'intention de le faire, issues d’un panel de 754 personnes représentatives de la population de la ville de Nîmes âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de quartier de résidence.