FAIT DU JOUR À Alès Agglo, le malaise dans l’opposition ouvre un boulevard à Christophe Rivenq
À quelques jours de l’élection du futur président d’Alès Agglomération, prévue mercredi 15 juillet, le Printemps Alésien, par la voix de son leader Paul Planque, regrette de ne pas pouvoir présenter de candidat face au successeur de Max Roustan, Christophe Rivenq (Les Républicains).
En politique, reconnaître un échec n’est pas monnaie courante. Mais hier matin, lors d’une conférence de presse, le communiste Paul Planque, chef de file du Printemps Alésien, n’a pas eu le choix : aucun membre de sa famille politique ne se présentera mercredi prochain contre Christophe Rivenq. « C’est un constat d’échec. Malgré nos tentatives, Roustan et Rivenq ont fait le travail nécessaire pour qu’une grande majorité de maires se rangent derrière Rivenq, allant jusqu’à les inviter à un apéritif convivial il y a deux jours. Et nous, nous n’avons pas eu la capacité à rassembler… », regrette Paul Planque.
Si Paul Planque est prudent dans le choix des mots, on le sent particulièrement agacé par la situation et par la crainte de certains maires de son propre camp à s’opposer à Christophe Rivenq. Une première explication financière est avancée par le socialiste Arnaud Bord : « Qui a l’argent ?, interroge le nouveau conseiller communautaire. Certaines communes ont un besoin vital de l’agglo pour vivre. Ils auront besoin de fonds de concours de l’agglo ».
Paul Planque rebondit : « Et puis beaucoup d’élus ont en tête l’exemple du maire de Saint-Hilaire-de-Brethmas (Jean-Michel Perret, Ndlr) qui, lors du dernier mandat, a été sanctionné sans que personne ne bouge ». La troisième et dernière conseillère communautaire du Printemps Alésien, Béatrice Ladrange, résume : « En réalité, on paie trente années de mainmise de Roustan sur Alès et l’Agglo. C’est fort regrettable et fort inadmissible au niveau de la démocratie ».
Christophe Rivenq : « Il y aura plus d’un élu communiste parmi les vice-présidents !»
Une autre source d’agacement pour Paul Planque est liée à la disparition des clans politiques à l’Agglo : « Je mesure l’intelligence politique de Christophe Rivenq qui continue d’entretenir le mythe d’un consensus total. ([…)] Tout à coup, à l’Agglo, il n’y aurait plus de clivage Droite-Gauche », s’étonne le représentant du Printemps Alésien. Mais au vu de la crainte de certains maires à affronter publiquement Christophe Rivenq, pourquoi Paul Planque n’irait-il pas lui-même ? « Alès n’est pas majoritaire dans cette intercommunalité », répond l'intéressé. Arnaud Bord reprend : « Une candidature de Paul Planque aurait été mal perçue. On n’est pas là pour dupliquer la bataille des municipales. »
Mercredi soir, il sera donc intéressant d’analyser les votes des élus de l’opposition. Une chose est sûre, les trois membres du Printemps Alésien, eux, voteront contre la candidature de Christophe Rivenq. En sera-t-il de même pour le communiste Patrick Malavieille, maire de la Grand’Combe, qui – par exemple – avait voté en faveur du dernier budget de Max Roustan ?
« Je ne sais pas quelle décision il va prendre. Il s’est présenté à Gauche et il me semble naturel qu’il ne soutienne pas Rivenq », répond Paul Planque embarrassé. Seulement, ce qui semble naturel à un communiste ne l’est pas forcément pour l’autre... Interrogé sur la question, Patrick Malavieille n’a clairement pas la même vision de l’Agglomération que son camarade : « La difficulté est de ne surtout pas reproduire ce qu’on a vu dans le passé. L’agglo n’est pas la prolongation du conseil municipal d’Alès. À l’agglo, nous avons voté un contrat de territoire à l’unanimité. Nous, les maires, on souhaite que cette nouvelle mandature sorte des débats alésiens. Là, c’est des priorités de territoire, on n’est pas sur le même niveau de débat », tranche-t-il.
Un avis partagé par le seul candidat connu à cette élection : Christophe Rivenq. Lui non plus n’a pas envie que l’Agglo devienne l’annexe du conseil municipal d’Alès. « Le seul enjeu, c’est l’unité. Je n’ai pas une vision politique, mais une véritable envie d’obtenir un équilibre subtil entre les territoires », assure-t-il. Et quand on lui demande si, en cas d’élection, il pourrait y avoir des élus d’opposition parmi ses quinze vice-présidents, il répond sans hésiter : « Bien sûr ! Et il y aura plus d’un élu communiste parmi les vice-présidents ! Mais encore une fois, ce n’est pas une stratégie politique, c’est simplement que je travaille à l’humain ».
Tony Duret