VILLENEUVE-LÈS-AVIGNON Philippe Malone métamorphose la Chartreuse
L’écrivain et photographe Philippe Malone propose jusqu’au 18 octobre l’exposition photo « Métamorphoses » à la Chartreuse de Villeneuve.
Une exposition qui porte bien son nom, tant les photos de Philippe Malone réinterprétent un lieu dont il est un habitué. « C’est un lieu où j’ai écrit pratiquement tous mes textes et qui m’est particulièrement cher », explique-t-il. C’est la raison pour laquelle la directrice de la Chartreuse Catherine Dan lui a proposé l’année dernière de signer l’affiche des Rencontres de la Chartreuse. C’est de là qu’est parti le travail aujourd’hui exposé dans la vingtaine de passe-plats des cellules des moines chartreux, qui accueillent aujourd’hui les artistes en résidence.
« Je n’ai pas eu le temps d’imaginer quelque chose dans ce cadre, mais je m’étais dit que quand je reviendrais en résidence, je ferai des propositions », explique Philippe Malone. Et c’est une vision a priori anodine qui lui a donné le ton de l’exposition aujourd’hui proposée. « Dans la chapelle, je suis tombé sur le reflet du vitrail avec celui de la grille technique, et cette idée de confrontation de deux époques m’a intéressé », rejoue-t-il. C’est comme ça qu’il a commencé à travailler sur l’idée du reflet, de la projection.
Concrètement, ses photos mêlent deux prises de vue en surimpression, sans modification ni retouche ultérieure. « C’est une recomposition sous forme de rêve de la Chartreuse, présente-t-il. Je me suis baladé l’après-midi, le soir, le but est de refabriquer des éléments architecturaux à ma manière, créer des ouvertures. » Par la surimpression, le vitrail se fait sol, les voûtes accueillent des fenêtres.
À cette occasion, et au moment des prises de vues en novembre et janvier dernier sans savoir qu’il en sortirait une exposition, Philippe Malone a donc redécouvert ce lieu où il est déjà v venu plus d’une dizaine de fois en résidence artistique, mais pour une fois « en sortant de ma cellule pour faire autre chose. » D’ordinaire, l’auteur goûte le calme et la solitude de sa cellule de moine pour travailler ses textes. « Je me suis décloîtré », s’amuse-t-il.
Quant à l’idée d’exposer dans les passe-plats, lieu insolite s’il en est, elle lui correspond. « Ce n’est pas un espace de relégation, j’aime bien les petits tirages, et les images seront au fond des passe-plats, comme s’il fallait fouiller dans la pierre pour trouver l’image. » Des images qui ont été disposées à proximité des lieux qu’elles représentent, « dans un jeu de correspondance. » De quoi également, pour le spectateur, confronter l’interprétation de l’artiste à la sienne.
« Métamorphoses », de Philippe Malone, à voir du 9 juillet au 18 octobre. Réservations en ligne.
Thierry ALLARDthierry.allard@objectifgard.com