Publié il y a 3 jours - Mise à jour le 10.04.2025 - Abdel Samari - 2 min  - vu 1691 fois

ÉDITORIAL Owens-Illinois, Perrier et Trump : Vergèze paie les bouteilles cassées

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Photo MaxPPP

Après Perrier, une autre mauvaise nouvelle pour Vergèze avec l'annonce de la fermeture de l'usine Owens-Illinois, géant mondial du verre.

Après les révélations chez Perrier et les risques d'arrêt de production sur les sources d'eau à Vergèze de l'entreprise locale appartenant à Nestlé, une autre mauvaise nouvelle se télescope depuis hier, mercredi, avec l'annonce de la fermeture, dans la même commune du Gard, de l'usine Owens-Illinois, géant mondial du verre. Selon les organisations syndicales, ce ne sont pas moins de 556 emplois au niveau national qui seraient menacés. Et ici, dans le Gard, 164 suppressions de postes. Un désastre économique et social. Dans un communiqué, l'entreprise, elle-aussi américaine, explique cette décision par la volonté d'engager un projet de transformation stratégique de ses activités. En raison notamment de la baisse de la consommation de vin. Face à la concurrence, la direction cherche plus de flexibilité pour améliorer sa compétitivité. Cela passe par des réorganisations opérationnelles sur plusieurs sites en France. L'arrêt d'un four de production en Gironde. Et potentiellement, la cessation des activités de production du site de Vergèze. Au total, l'entreprise parle de 320 suppressions nettes de postes. Pour les salariés engagés depuis longtemps pour le fabricant de bouteilles, c'est une catastrophe. Pour l’avenir de l’industrie verrière en France, c'est un coup dur. Mais est-ce une logique de démantèlement planifié comme l'imagine la CGT ? Ou une adaptation nécessaire au marché du vin en déclin ? Aujourd'hui, le groupe emploie 21 000 salariés dans le monde. Répartis dans les 69 usines présentes dans 19 pays. Son chiffre d'affaires reste colossal : 6,5 milliards de dollars en 2024. Mais il est vrai, comme déjà annoncé en février par Owens-Illinois, les ventes nettes ont baissé d'environ 8 % en un an. Une diminution principalement due à une baisse de 2 % des prix de vente moyens et à un amoindrissement de 4 % du volume des ventes (en tonnes). Sans compter l'augmentation de 155 millions de dollars des coûts d'exploitation résultant d'importantes réductions temporaires de production pour rééquilibrer les stocks. Face à ce constat, difficile d'imaginer, dans la tête de ces dirigeants américains, une autre perspective que la réduction des coûts. Dans tous les cas, ce sont des familles impactées et une très mauvaise nouvelle pour un territoire du Gard déjà enclin à une paupérisation économique. Et alors que le président des États-Unis annonce depuis plusieurs jours sa volonté de taxer plus fortement les produits importés, notamment le vin et les spiritueux...

Abdel Samari

Economie

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