AU PALAIS Une femme victime de violences se rétracte à l’audience : « En fait, c’est du 50-50 ! »
Au sens propre comme au figuré, Amandine, la victime, a montré deux visages durant cette affaire : le tuméfié qui a accusé son compagnon de violences aussitôt après les faits, et le maquillé qui a considérablement revu sa position devant le tribunal.
Le 28 janvier dernier, avec deux jours d’avance, Amandine fête ses 34 ans avec son compagnon Yousri chez un ami. Les trois nîmois partagent du vin et de la vodka pendant une partie de la nuit. Mais vers 4h30 du matin, la soirée dégénère. Deux versions s’opposent. Yousri prétend qu’Amandine lui aurait reproché « les numéros de femme dans son téléphone ». Une autre version est révélée par le procureur. Amandine se serait trop approchée de l’hôte de la soirée : « Votre compagne aurait été un peu trop collé-serré », taquine Willy Lubin. On ne connaîtra jamais le fin mot de l’histoire.
Comme toujours, le tribunal s’est concentré sur les faits. Il rappelle qu’à l’arrivée des policiers, Yousri avait sur lui un poignard de 15 centimètres et un Taser. Amandine, elle, avait le visage en sang. Sur le moment, elle a déclaré aux enquêteurs : « Il m’a mis des coups de poing et m’a tiré par les cheveux ». Cinq jours plus tard, à la barre du tribunal correctionnel de Nîmes, son témoignage n’est plus le même : « J’ai eu des gestes envers lui. Avec l’alcool, j’ai explosé. En fait, c’est du 50-50, ce n’est pas que lui. Et je me rappelle être tombée. On a tous nos torts, tout ça est un malentendu ! ».
Willy Lubin n’est pas dupe : « Vous n’imaginez même pas la pression qu’elle a dû subir après ses premières déclarations », dit-il en regardant le frère de l’accusé présent dans la salle d’audience. Il requiert 6 mois de prison avec sursis. Le tribunal confirme la peine. Yousri devra également se soigner, trouver un travail et ne pas détenir une arme pendant les cinq prochaines années.
Tony Duret