Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 22.02.2021 - abdel-samari - 6 min  - vu 5437 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Comme chaque dimanche, Objectif Gard vous propose son cocktail d’indiscrétions politiques. Un apéritif hebdomadaire à déguster sans modération !

Laurent Burgoa super-sénateur. Il est partout le Nîmois. Au Sénat, du lundi soir au jeudi matin, il prend son rôle très à cœur. Participe à d’innombrables commissions, pose des questions au Gouvernement, s’oppose à la politique de Macron. Burgoa est là et bien là au sein du Palais du Luxembourg. Le reste du temps, il fait le tour du Gard à la rencontre des maires. Raillé quelques fois, Laurent Burgoa n’a que faire des basses critiques. Et n’hésite pas sur les réseaux sociaux à rendre compte de son activité en permanence. Il voulait tellement devenir sénateur qu’il s’éclate aujourd’hui comme un petit garçon avec le plus beau jouet offert par le Père Noël. En l’espèce les élus du territoire qui l’ont envoyé au sein de la seconde chambre de l’État. Alors, c’est vrai que c’est un peu risible de le voir se mettre en scène en toute circonstance. Difficile de savoir si c’est de la naïveté ou du calcul. Une chose est sûre : on ne pourra pas reprocher à l’ex-adjoint de Jean-Paul Fournier de se donner autant pour les Gardois. Il mérite bien de bénéficier de quelques rémunérations publiques pour un travail effectivement réalisé. Il est probablement aujourd’hui le sénateur en France le plus actif. Il n’y a pas photo en tout cas, comparé à ses deux autres collègues sénateurs du Gard, Vivette Lopez et Denis Bouad, franchement absents des débats. Reste à savoir si tout cela a du sens pour le Gard ? Est-ce que Laurent Burgoa a vraiment de l’influence à Paris ? Encore davantage quand le provincial débarque avec son accent et son fusil de chasseur, toujours prompt à défendre les traditions et encore davantage la pratique de la corrida dans l’hémicycle doré. Ça doit détonner un peu rue de Vaugirard. Qu’importe, le conseiller départemental use de tous les moyens pour faire entendre la petite musique des Républicains. Et la sienne. Alors oui, la majorité de Droite au Sénat peut s’opposer à la politique de Macron mais n’a pas le pouvoir pour faire enrayer la machine sauf sur des sujets constitutionnels. Comme cette semaine sur l’amendement de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale qui souhaitait imposer le vote par anticipation lors de la prochaine présidentielle. Laurent Burgoa le sait bien. Mais s’en moque. Il a donc bien compris le manège. Pour exister, il faut travailler. Et le faire savoir. Quitte à tourner en rond.

Julien Sanchez et Gilbert Collard contre Le Pen. Est-ce que les prochaines Régionales en Occitanie marqueront le début de la fin dans les relations entre le maire de Beaucaire, Julien Sanchez, le député européen Gilbert Collard et Marine le Pen ? En cause, le choix de la présidente du Rassemblement national de confier la tête de liste pour l’Occitanie au député Jean-Paul Garraud au détriment de l’opposant numéro 1 à la présidente socialiste de la Région, Carole Delga, depuis six ans, Julien Sanchez. Le porte-parole du parti au niveau national était pourtant persuadé de tenir la corde. Mais cette semaine, Marine le Pen a de nouveau exprimé ses préférences pour ce magistrat, ancien député Les Républicains (ex-UMP) de la 10e circonscription de la Gironde de 2002 à 2012 avant de rejoindre le Rassemblement national via le mouvement La Droite populaire dont il est secrétaire général. Quelque chose dépasse probablement l’analyse des Gardois : la fille Le Pen pense qu’à une seule chose : la Présidentielle. Et pour l’emporter, elle a besoin d’élargir sa base. Et donc d’aller chercher de nouveaux alliés au-delà des membres de son propre parti...

Madalle en guerre contre les "amateurs". Dans les couloirs de la mairie, on ne peut pas dire que le chauffage suffit a réchauffer la fraîcheur des relations entre le directeur général des services, Christophe Madalle, et les membres du cabinet du maire ; en particulier Gérardo Marzo et Antoine Roger. Depuis plusieurs mois, un "bonjour" le matin est le seul échange qu'il a avec ces proches de Jean-Paul Fournier. Il faut dire que Christophe Madalle a encore du mal à digérer l'éviction de Philippe Debondue, excellent directeur de cabinet du maire pendant plusieurs mois. Sauf que Gérardo Marzo a imposé au maire Antoine Roger contre l'avis de beaucoup. Et aujourd'hui, on ne peut pas dire que le maire ait gagné au change. Pire, Christophe Madalle n'hésite plus à exprimer ouvertement son point de vue. Et fait savoir à qui veut l'entendre que "les amateurs" font n'importe quoi... Allez messieurs, encore cinq ans à tenir. Après, Julien Plantier fera le ménage.

Franck Proust va-t-il reculer sur les taxes ? Pour voter son budget 2021, le 29 mars prochain, le nouveau président de Nîmes métropole va avoir besoin du soutien de sa majorité. Une majorité qui se fissure face à une hausse de la fiscalité de 8 M€ répartie entre une augmentation de la taxe des ordures ménagères et la création d’un impôt GEMAPI destiné à lutter contre les inondations. Jeudi prochain, les élus se réunissent à travers un nouveau Comité de redressement. Certains édiles aspirent à voir la taxe GEMAPI être divisée par deux. À suivre... 

Le Premier ministre Jean Castex et la présidente de la Commission de la Défense nationale et des forces armées, Françoise Dumas, lors d'une rencontre cette semaine à Matignon Photo DR Objectif Gard

La folle semaine de Madame la Présidente. À Nîmes, la députée LREM n'est que députée... À Paris et dans le reste du monde, c'est bien différent. La Nîmoise a un autre statut et pas des moindres. "Madame la Présidente de la Commission de la Défense nationale et des forces armées" rencontre, échange, débat avec les acteurs nationaux et internationaux. Rien que cette semaine, Françoise Dumas a rencontré Éric Trappier, le PDG de Dassault, pour évoquer l'actualité du groupe aéronautique ainsi que les différents projets de l'avion de combat Rafale. Puis elle a auditionné des ministres sur le Brexit anglais ou encore la Défense. Jeudi, c'est aux côtés du Président Emmanuel Macron au siège du CNES qu'elle a assisté à l’atterrissage du robot Perseverance sur Mars ! Vendredi, elle était en déplacement avec la ministre des Armées, Florence Parly, pour le lancement de la phase de réalisation des futurs sous-marins nucléaires français. Avant de clôturer la semaine par une rencontre avec le Premier ministre, Jean Castex, pour évoquer les travaux à venir de la Commission de la Défense nationale et des forces armées. Même si cela ne fera pas plaisir à tout le monde, surtout à Nîmes, il est évident que Françoise Dumas a aujourd'hui la stature d'un potentiel ministre. Rappelons que le Gard n'a pas connu d'acteur politique d'envergure nationale depuis près de 30 ans... Le dernier en date était Gilbert Baumet. La dernière femme, Georgina Dufoix, jusqu'en 1986. Une éternité...

T2 : vers un parking payant. Le débat a fait rage entre l’ancien président centriste, Yvan Lachaud, et les élus républicains de Nîmes, le premier cité ayant refusé de construire un parking en silo non loin de l’hôpital pour permettre aux automobilistes de la Vaunage de se garer avant de prendre la ligne 2 du Tram’bus. Présidée aujourd’hui par Franck Proust, Nîmes métropole s’oriente vers un partenariat public/privé. En clair : le coût de construction serait supporté par une société privée qui, en échange, pourrait récupérer les recettes des tickets de parking. Pas sûr que cela incite à automobilistes à lâcher leur voiture.

Incinérateur : abandon du recours pour le deuxième four. Les élus du Sitom (syndicat intercommunal de traitement des déchets) ont débattu, jeudi dernier, des orientations à donner au budget 2021. Ils ont également voté à la majorité l’abandon du recours concernant le nouveau plan de gestion des déchets de la Région. Un recours pour réclamer la création d’un deuxième four sur le site de l’incinérateur nîmois. Seul à voter contre cet abandon : le maire de La Calmette, Jacques Bollègue, son adjoint Jack Dentel, et la communiste nîmoise Sylvette Fayet.

Suez manque de s’installer sur l’Agglo ! Aujourd’hui, Nîmes métropole chercher à attirer des entreprise sur ses zones d’activités économiques pour créer des emplois. Si notre territoire a des avantages, telles que la gare TGV et une autoroute, il a aussi quelques inconvénients dont le manque de foncier. Ainsi, une filiale de la société Suez, spécialisée dans le recyclage du plastique, aurait préféré s’installer près de l'étang de Berre. À la clef : une cinquantaine d’emplois qui finalement se sont envolés.

Les coulisses savoureuses de Bonsoir le Gard. Chaque soir de la semaine, Objectif Gard vous propose des rencontres inattendues sur le plateau de Bonsoir le Gard. Lundi dernier, Denis Bouad et Laurent Burgoa se sont retrouvés en direct vidéo. Jeudi, la surprise de Thierry Procida en la personne du premier adjoint au maire de Nîmes Julien Plantier a fait beaucoup parlé. Mais quand les caméras s'éteignent, que le direct s'arrête, les débats se poursuivent souvent en coulisse. Entre les nouveaux sénateurs Laurent Burgoa et Denis Bouad, les échanges se sont focalisés sur les Départementales de juin prochain. Et le républicain n'a pas hésité à prévenir l'ex-président du Département. "Méfie toi de Matin Delord et Christophe Serre. Est-ce que tu es sûr qu'ils vont aller dans ton sens ?", aurait lancé Laurent Burgoa. Jeudi, après un échange vif en direct, Julien Plantier est resté sur la même tonalité avec Thierry Procida. Pas tout à fait satisfait de des justifications du centriste sur son soutien jusqu'au-boutiste d'Yvan Lachaud, Julien Plantier a maintenu ses interrogations sur le même thème. Mais comme en direct, Thierry Procida a soulevé la fidélité comme seul argument. Un peu décevant...

La rédaction

Abdel Samari

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