SAINT-LAURENT-D'AIGOUZE Le maire tente d'empêcher l'installation des gens du voyage et se fait agresser
Ce jeudi, en fin de matinée, une douzaine de caravanes ont une nouvelle fois tenté de s'installer sur le complexe sportif de Saint-Laurent-d'Aigouze. Prévenu par des habitants, le maire, Thierry Féline, a tenté d'intervenir. Mais les choses ont dégénéré et pris "des proportions inimaginables".
Thierry Féline était en train de préparer la fête votive de sa commune quand des villageois occupés à jouer à la pétanque l'ont alerté d'une énième arrivée de gens du voyage sur le complexe sportif communal. "J'ai appelé les services techniques qui m'ont dit qu'ils étaient dans le coin, raconte-t-il. Je leur ai demandé de garer les véhicules en travers pour que les caravanes ne puissent pas accéder au stade avant l'arrivée de la gendarmerie."
Mais sur place, la situation dégénère. Des employés municipaux se font molester et l'un des joueurs de pétanque présent sur place se fait casser une arcade sourcilière. "Ils ont tenté d'intimider tout le monde en proférant des menaces et en dégradant le véhicule municipal qui bouchait l'entrée, indique Thierry Féline. J'ai demandé à un agent d'aller se cacher dans un vestiaire avec les clés de celui-ci pour qu'ils puissent pas déplacer le véhicule."
L'altercation se poursuit et le maire subit à son tour des agressions. "L'un des voyageurs m'a chargé en voiture pour m'intimider tandis que je cherchais à protéger mon personnel, retrace-t-il. Je n'ai pas pris de coup mais j'ai été très inquiet jusqu'à l'arrivée des forces de l'ordre. Les insultes fusaient, on nous traitait de racistes. Ça a duré une vingtaine de minutes, mais ça m'a paru une éternité." À l'arrivée des gendarmes, la situation est encore très tendue mais finit par se tasser.
Cap sur Aimargues pour les caravanes
Embarqué pour une garde-à-vue, le principal agresseur devait passer en comparution immédiate ce vendredi mais l'audience a été reportée. Thierry Féline, qui a porté plainte au nom de la commune, a quant à lui reçu des messages de soutien de la préfecture, du procureur et de plusieurs élus des environs. Parmi eux, le maire d'Aimargues, Jean-Paul Franc. Quelques heures plus tard, ce dernier a vu débarquer sur un terrain privé situé sur sa commune et appartenant à la société Itesoft ces mêmes caravanes, tout juste expulsées de Saint-Laurent-d'Aigouze .
"Nous avons mené une action conjointe avec l'entreprise, explique Jean-Paul Franc. Ils ont porté plainte de leur côté et nous avons signalé un trouble à l'ordre public à la préfecture et fait constater la situation par huissier. Les gens du voyage s'étaient branchés au réseau d'eau communale mais on leur a coupé. On voulait leur montrer qu'ils n'étaient pas les bienvenus ici. En moins de 48 heures, ils ont finalement décidé de partir d'eux-mêmes." Dans les deux communes camarguaises la situation est finalement rentrée dans l'ordre. Juste à temps pour Saint-Laurent-d'Aigouze qui peut désormais se concentrer sur sa fête votive, démarrée ce samedi.
Boris Boutet