FAIT DU JOUR Les cinq clefs de la rentrée de Nîmes métropole
Rénovation urbaine, transports, aéroport Nîmes-Garons, zone d’activité économique… Le président de Nîmes Métropole, Franck Proust, fait le point sur les dossiers de la rentrée.
« La rentrée est très dense, on ne ronronne pas trop ! », rétorque Franck Proust, en réponse aux déclarations de l’opposant communiste Vincent Bouget qui, dans nos colonnes, estimait que la Droite nîmois se complaisait dans un certain « train-train ». Après la pause estivale, le président Les Républicains de Nîmes métropole a rouvert ses dossiers. Et ils sont nombreux. Ces dernières années, les communautés de communes ont récupéré de plus en plus de compétences, au détriment des mairies. Zoom sur les sujets prioritaires, à l'approche du séminaire de rentrée, qui devrait se dérouler début octobre.
Rénovation urbaine : derniers ajustements
À Nîmes, le deuxième plan de rénovation urbaine est l’un des gros dossiers du mandat. D’un montant de 435 millions d’euros, l’ANRU 2, comme on l’appelle, a pour but de rétablir de l’égalité entre les différents quartiers nîmois. Contrairement à l'ANRU 1 il y a 16 ans, ce deuxième volet concerne l'ensemble des quartiers dit sensibles : Pissevin, Valdegour, Mas de Mingue et Chemin-Bas. Un nouveau comité de pilotage est prévu le 4 octobre entre toutes les parties prenantes. « L’ambition que je porte est de découper les marchés publics en petits lots pour que les entreprises du territoire et artisans locaux puissent y prétendre », indique Franck Proust.
Son élu délégué à la Rénovation urbaine, François Courdil, insiste, lui, sur « l’embauche de jeunes de ces quartiers pour participer aux travaux. On l’a vu pendant l’ANRU 1, du matériel a été volé, des engins ont disparu et des chantiers ont été brûlés. Il faut rendre les habitants acteurs de la transformation de leur quartier. Quoi de mieux que de les faire participer ? » Un souhait en lien avec une autre requête de Nîmes métropole concernant les agents de sécurité, qui devront être embauchés pour surveiller les sites des immeubles voués à la destruction (tour Avogadro, Pythagore...). L’Agglo et la Ville s'étant retournés vers l’État pour financer ces emplois.
Sécurité dans les transports
Compétence phare de Nîmes métropole, les transports régissent la vie d’une bonne partie des 250 000 habitants du territoire. L’opposant communiste Vincent Bouget a fait part de son souhait de voir les transports intégralement gratuits pour les scolaires. Franck Proust objecte : « La gratuité a toujours un coût ! Vincent Bouget reconnaît au moins que j’ai fait un effort colossal en baissant les tarifs en juillet 2020 (*). Si je peux le faire avant la fin du mandat, j’irai vers une certaine gratuité pour les jeunes et les plus vieux. »
L’exécutif communautaire a sorti un autre dossier sur la table : la police des transports, dont est chargé l'ancien adjoint de la police municipale de Nîmes, Richard Tibérino. Cette police est une promesse de campagne de la Droite nîmoise, rappelée l'an dernier par les chauffeurs de bus Tango alors en grève. « Nous avions travaillé sur une police intercommunale de 20 agents mais pour l’instant l’Agglo ne peut pas l’assumer financièrement », indique Richard Tibérino qui a revu sa copie : « D’ici une dizaine de jours, je présenterai à Franck Proust une police des transports. On pourrait commencer avec huit agents. » Par ailleurs, un travail est mené par le vice-président aux Transports, Jean-Marc Campello, et le délégataire Transdev afin de recruter des agents de sécurité.
« Mon ambition est qu’à la fin du mandat, on puisse transformer les transports en commun en trafic choisi et non subi », souligne Franck Proust. Cette année, l'édile aimerait aussi « étendre le système de location de vélos sur les pourtours de l’Écusson » ainsi qu'aux abords des zones d’activités économiques, permettant aux salariés d'effectuer le dernier kilomètre entre l'arrêt de bus et le siège de leur société.
Sécurité civile : « On devrait avoir le feu vert »
Cheval de bataille de Franck Proust : le développement de l’aéroport de Nîmes en base européenne de la Sécurité civile. « Malheureusement, les derniers incendies nous aident bien. Il faut que l’Europe se dote d’outils », commente Franck Proust. En Grèce, plus de 100 000 hectares ont brulé entre le 29 juillet et le 12 août. Au Portugal ou encore plus près en France, dans le Var, des milliers d’hectares sont partis en fumée.
Le dossier nîmois pour devenir pôle d’excellence a été déposé fin juin. « On a de bonnes chances d’aboutir. D’ici un mois on devrait avoir le feu vert », poursuit optimiste Franck Proust. À savoir qu’en janvier 2022, la France prendra officiellement la présidence de l’Union européenne. En attendant, le président de Nîmes métropole assistera les 6 et 7 septembre au sommet du PPE (Parti populaire européen) à Bruxelles. L'occasion de plaider le dossier nîmois auprès des chefs d'État de Droite. Une rencontre devrait également s'organiser avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le commissaire européenne délégué à la gestion des crise, Janez Lenarčič.
État des lieux du foncier économique
Chantre du développement économique, Nîmes métropole passe en revue son foncier d’entreprise. Un dossier entre les mains du maire de Générac et premier vice-président, Frédéric Touzellier. Ce matin, ce dernier doit faire un point avec le président Proust. Parmi les priorités : la base d’Oc’Via, d'une superficie de 70 hectares, qui doit accueillir d’ici 2017 la deuxième prison du Gard. L’Agglo va aménager « 30 à 35 hectares de foncier économique ». Nîmes métropole regarde avec attention la zone d’activité de la Rouvière. « Dans le cadre du pôle Nîmes-Alès, on pourrait imaginer de créer une plateforme d’échange multimodal. »
Toute la difficulté « c’est que lorsque vous créez du foncier économique, vous devez compenser ! », poursuit l’exécutif. Il n’est donc pas improbable que la dernière tranche de la ZAC du Tech à Marguerittes serve de compensation. Enfin, difficile de parler de zone d’activité sans évoquer Magna Porta autour de la gare Nîmes-Pont du Gard. « Je reçois la Compagnie des Alpes le 20 septembre. Mon prédécesseur n’avait même pas inscrit son projet de parc à thème dans le SCOT », rappelle Franck Proust.
Casting de stars Les Républicains
Reportées en raison de la crise sanitaire, les Journées parlementaires des élus Les Républicains se tiendront dans le Gard, les 8 et 9 septembre. Au total : 105 députés et sénateurs de la Droite dite "républicaine" passeront la soirée du vendredi 8 septembre au Pont du Gard. Le lendemain, les élus visiteront le Musée de la romanité, construction chère au maire LR de Nîmes, Jean-Paul Fournier. Ces journées se clôtureront par un meeting au Parnasse à 18h30. Les militants et autres sympathisants LR assisteront aux discours du président du Sénat, Gérard Larcher, mais aussi du président des élus LR à l’Assemblée nationale, Damien Abad, et du président du parti, Christian Jacob.
Pour l'instant, la Droite n’a pas désigné de candidat pour la Présidentielle de 2022, ni défini les modalités de ce choix. « Le meilleur candidat est celui qui sera capable de gagner », expose sans trop se mouiller Franck Proust. Le président de Nîmes métropole indique toutefois ne pas vouloir renouer avec les erreurs du passé en organisant une primaire ouverte. Pour des élus en pleine ascension politique, le choix du candidat peut être stratégique, histoire de ne pas se mettre à dos des cadres du parti dont ils pourraient avoir besoin à l’avenir.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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Gare TGV : où en est la troisième voie ? « Les 12 millions d’euros sont là… Tout le monde est quasiment conscient de la nécessité d’avoir une troisième voie !, indique Franck Proust. C’est un sujet qui me tient à cœur. J’en ai fait part à l’Élysée. C’est au préfet de région d’organiser un comité de pilotage sur le sujet ». Et d’ajouter : « Je dois rencontrer la nouvelle directrice de la SNCF en septembre ou au plus tard en octobre. »