Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 07.12.2021 - marie-meunier - 3 min  - vu 1277 fois

GARD RHODANIEN Ordures ménagères : l’Agglo repousse la redevance incitative d’un an

L'élu d'opposition bagnolais, Thierry Vincent, se demande pourquoi l'agglomération du Gard rhodanien n'a pas pris de délibération pour donner un coup de pouce aux entreprises en votant un dégrèvement de CFE (cotisations foncières des entreprises). (Marie Meunier / Objectif Gard)

La redevance incitative est un véritable outil pour contribuer à la neutralité carbone. À l’Agglo du Gard rhodanien, on en est persuadé. Mais le président, Jean-Christian Rey, a pris la décision de repousser son déploiement d’une année pour plusieurs raisons. 

Normalement, la redevance incitative aurait dû être généralisée à tous les foyers des 44 communes de l’Agglo du Gard rhodanien au 1er janvier 2022. Finalement, l’entrée en vigueur est repoussée d’un an et interviendra en janvier 2023. 

Le principe de la redevance incitative ? Payer en fonction de ce que vous jetez. L’idée est d’inciter les habitants à réduire le tonnage des ordures ménagères, en triant davantage et en faisant payant moins cher la taxe à ceux qui produisent le moins de déchets. Il faut savoir que la collecte et le traitement des ordures ménagères coûtent 13 millions d’euros à la collectivité chaque année. 

C’est une véritable révolution qui s’amorce depuis deux ans dans le domaine des déchets. Mais tous les voyants ne sont pas au vert pour la lancer. « La redevance incitative est efficace à condition de faire beaucoup de pédagogie. On devait organiser des réunions publiques sur tout le territoire au printemps, mais le covid est passé par là. On les reporte donc au printemps 2022 pour répondre à toutes les questions », explique Jean-Christian Rey, président de l’Agglomération du Gard rhodanien. À ce moment-là pourront être indiqués les prix de levée. 

Pas un coup d'arrêt, un report

L’autre problème qui a repoussé la mise en oeuvre de la redevance incitative, ce sont les ruptures de stocks qui touchent les matières premières : « Aujourd’hui, nous n’avons pas reçu suffisamment de bacs en plastique, les verrous métalliques particuliers et les puces électroniques sont introuvables. Et la distribution est loin d’être terminée. » À l’Agglo, on espère être livré au premier trimestre 2022. « On a équipé 12 ou 13 000 foyers sur un peu plus de 30 000 au total. À Noël, on devrait être à la moitié », estime Michel Coullomb, vice-président délégué à la collecte des déchets.

Il reste aussi 4 000 à 5 000 points "particuliers" à lever. Ce sont des personnes qui éprouvent des difficultés à accueillir ce système chez elles : une dame qui n’aura pas la force de traîner son bac dans son chemin en pente, les personnes avec peu d’espaces chez elles… « Certaines situations sont faciles à résoudre, d’autres plus complexes. Il faut prendre le temps d’aller chez les gens, de se mettre autour de la table et discuter. Mais avec le covid, c’est compliqué », déplore Jean-Christian Rey. En plus, l’agent en charge de la mise en place a quitté le navire de l’Agglo pour un autre travail. Elle devrait être remplacée en janvier 2022. 

Ce n’est donc pas un coup d’arrêt pour la redevance incitative, mais un report. D’autant que l’ADEME a avancé 750 000 € à l’Agglo qu’elle devrait rembourser en cas d’abandon. À Saint-Victor-la-Coste, une phase test est menée et se déroule « a priori plutôt bien ». Comme le rappelle Michel Coullomb, « une souplesse est prévue la première année ». C’est-à-dire qu’en 2023, les habitants payeront leur TEOM classique, mais auront un document comparatif où ils peuvent voir ce qu’ils auraient payé avec la redevance incitative. Libre à eux de s’améliorer pour payer moins cher à partir de 2024. Cette première année de mise en route servira également à évaluer si le bac en plastique est trop ou pas assez grand. On pourra leur en transmettre un plus adapté à titre gracieux. 

Ce sacré chantier intervient dans le cadre du PCAET (Plan climat air énergie territorial) et du PLPDMA (Programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés) pour réduire le tonnage des déchets et ainsi diminuer le nombre de collectes, et donc diminuer les émissions de CO2 pour aller les chercher et pour les acheminer vers une structure de traitement. C’est un véritable cercle vertueux que veut instaurer l’Agglo, très investie sur le sujet des déchets. Cette année, la collectivité a vendu 900 composteurs individuels sur le territoire (plus du double qu’en 2020).

Marie Meunier

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