VILLENEUVE-LEZ-AVIGNON Finances : bonne gestion ou fiscalité "limite confiscatoire" ?
Ce jeudi, le conseil municipal de Villeneuve-lez-Avignon s'est réuni pour débattre du rapport d'orientations budgétaires (ROB). Un moment important dans la vie politique d'une commune qui va déterminer les projets qui vont être menés pendant l'année et surtout comment ils seront financés.
Pour 2022, la commune prévoit 5,6 millions d'euros de d'investissement dans ces équipements. Le plus gros poste de dépenses se trouve dans les bâtiments communaux (plan de transition énergétique, extension des écoles Thomas-David et Joseph-Lhermitte, étanchéité et isolation de l'école Thomas-David et préparation de la pose de panneaux photovoltaïques...)
Au niveau du cadre de vie, la municipalité va aussi financer les études pour l'aménagement de la liaison cyclable Via Rhôna ou encore pour améliorer les boulevards Frédéric-Mistral et Gambetta. Côté patrimoine, la réhabilitation de la livrée Arnaud de Via et de la Thurroye devraient commencer. Au programme également, la réfection du stade annexe du complexe Jean-Sagnes et des études pour la création d'un espace intergénérationnel au complexe sportif de la Laune.
Ces dépenses sont possibles grâce à "des budgets d'investissement et de fonctionnement maîtrisés", atteste François Zanirato, adjoint aux Finances. Si on regarde les indicateurs de la commune, tout est au vert : un autofinancement de 5,2 millions d'euros, un fond de roulement à plus de 4 millions d'euros qui permet de couvrir les dépenses courantes sur 3-4 mois, un taux d'épargne brute au-dessus de 18%... Même la dette par habitant est à 586€ quand la moyenne nationale est de 846€ par habitant. Ça laisse encore un peu de marge pour investir. Encore faut-il arriver à équilibrer dépenses et recettes.
Des taux d'imposition locaux qui restent stables cette année
Sur le volet fonctionnement, les personnels communaux constituent la plus grande part des dépenses. Et elle est devrait un peu augmenter cette année suite à la revalorisation des agents publics de catégorie C et du SMIC. Les charges à caractère général devraient aussi croître, à cause de la hausse du coût de l'énergie... L'enveloppe de subventions dédiée aux associations restera inchangée et la commune veut même proposer une programmation culturelle et d'animations tout au long de l'année, pour compenser ces deux années contraintes par le covid-19.
Côté recettes de fonctionnement, les dotations de l'État sont à la baisse : "On a perdu 1 million de recettes de dotations de l'État sur sept ans", pointe François Zanirato. La municipalité compte sur la fiscalité directe locale (taxe d'habitation (bientôt supprimée pour les résidences principales), taxes sur le foncier bâti et non-bâti) pour renflouer ses caisses et sans pour autant augmenter les taux communaux cette année.
"La gestion de Villeneuve est somme toute normale"
Alors oui, les taux des impôts locaux n'augmentent pas. Pour autant, dans l'opposition, on n'est pas convaincus. Morgan Buisson (Villeneuve sociale, écologique et solidaire) tâcle : "Des taxes, des taxes, toujours et encore des taxes. Taxe foncière sur le bâti ? 50% de plus que la moyenne nationale. Qui dit mieux ? Taxe foncière du non bâti ? Plus de 220% que la moyenne nationale. Si c’est cela que vous appelez "bonne gestion" alors nous n’en n’avons pas la même définition."
Argument repris par Florent Lemont (Union citoyenne) : "Ce n'est pas difficile d'avoir une bonne gestion avec une fiscalité telle que vous l'avez. Ce n'est pas compliqué d'avoir de bons budgets lorsqu'on a une fiscalité qui est à la limite confiscatoire", lance l'opposant. Il ajoute : "Il n'y a rien de glorieux, la gestion de Villeneuve est somme toute normale. Elle n'a rien d'exceptionnel."
La maire, Pascale Bories rappelle : "Quand vous achetez un bien, vous payez une taxe par rapport aux services que vous avez et la qualité du produit. Tout contribuable, selon sa situation, doit payer ne serait-ce qu'une participation pour participer aux frais de la collectivité. Le Gouvernement a fait le choix de supprimer cette contribution en supprimant la taxe d'habitation. Les faits, c'est que 70% de nos recettes sont issues des taxes de la commune." Et quant à la remarque de Morgan Buisson sur le "manque de perspective d'avenir", la première magistrate affirme que "l'appauvrissement de la dotation globale de fonctionnement ne permet pas de visibilité sur le long terme". Dix-neuf autres délibérations ont été traitées pendant le conseil municipal, on en parlera dans d'autres articles.
Marie Meunier