NÎMES Crime de la garrigue : acquittés les deux frères réclament près de 500 000 euros
Ils avaient été mis en examen et renvoyés devant les assises pour l’assassinat de leur père, Badre Fakir, le 1er septembre 2015. Un crime pour lequel l’épouse de la victime a écopé de 12 ans de réclusion. Les fils accusés de l’assassinat de leur père ont été au bout de la chaîne pénale acquittés en 2021 devant les assises du Gard.
Les deux frères innocentés de l’assassinat de leur père ont demandé, mercredi 20 avril, un dédommagement à la justice. Ils ont réclamé au total près de 500 000 euros au titre « du préjudice psychologique dévastateur » selon l’avocat d’un acquitté. Chaque frère souhaite obtenir en réalité 250 000 euros chacun tant sur le préjudice économique, car les deux frères travaillaient au moment de leurs interpellations, que sur le préjudice moral.
"Je rappelle qu'ils ont été injustement accusés d'un crime horrible, l'assassinat de leur père, alors que depuis le début je disais qu'il ne s'agissait pas d'un assassinat. Pendant plusieurs années mon client a vécu avec cette accusation atroce sur les épaules », rappelle maître Aoudia pour Mickaël. « Il a supporté pendant des années le risque d’être condamné à perpétuité. En plus, il a effectué 13 mois de détention pour rien », ajoute la pénaliste nîmoise.
« Mickaël avait 25 ans. Il venait de se marier. Il était sans aucun passé judiciaire », estime concernant un frère la procureure générale Françoise Pieri-Gauthier qui ne s’oppose pas à un dédommagement des deux hommes mais dans des proportions financières moindres.
La cour d’assises du Gard avait estimé en avril 2021 lors du procès et du verdict que les faits concernant Jordan et Mickaël s’analysaient en réalité en recel de cadavre ou modification de scène de crime. Mais comme ils avaient été renvoyés aux assises pour assassinat, il était impossible pour la cour d’assises de requalifier les infractions. Les deux frères sont donc définitivement acquittés par la justice. Innocents, ils peuvent donc prétendre maintenant à un dédommagement. Le président de la cour d’appel de Nîmes, Michel Allaix rendra sa décision dans un mois.
Boris De la Cruz