L'INTERVIEW Guillaume Aguilar, entraîneur du RCN : "Un danger de monter maintenant"
Avec trois succès en trois journées, le Rugby Club Nîmois réussit un excellent début de saison dans le nouveau championnat de Nationale 2. La veille de tenter de décrocher un quatrième succès, samedi à Kaufmann contre Graulhet (19h30), le coach Guillaume Aguilar se confie sur les ambitions de son équipe.
Objectif Gard : Comment jugez-vous les performances de votre équipe après trois journées ?
Guillaume Aguilar : Comptablement, c'est plutôt positif. Même si on aurait pu espérer mieux face à Rumilly où la météo ne nous a pas aidé à produire notre jeu. Ça a été un match un peu frustrant. Quand on a vu la poule en juillet, ça s'annonçait solide. Donc gagner trois matches en trois journées c'est bien pour commencer.
Êtes-vous surpris que votre équipe soit déjà compétitive ?
Pas du tout. C'est une équipe qui avait prouvé sur les phases finales l'année dernière qu'elle n'avait rien à envier à certaines équipes et qu'elle pouvait rivaliser. Maintenant, ce qui change dans cette Nationale 2, c'est que tous les week-ends c'est comme si on jouait des matches de phase finale. On s'est préparé pour ça et cette équipe a d'énormes qualités.
"On est l'équipe qui s'en sort le mieux"
Malgré beaucoup de changements avec 13 nouveaux joueurs arrivés cet été, on peut donc dire que la mayonnaise a déjà pris...
Beaucoup de changements, je ne partage pas forcément cet avis. À Mâcon, il y a eu 23 départs et autant d'arrivées. À Dijon et Aubenas aussi. Il y a eu du chamboulement dans quasiment toutes les équipes. Au final, on est l'équipe qui s'en sort le mieux. On voit que sur les premiers matches de championnat, sur les 15 titulaires, on doit avoir 10, 12 joueurs qui étaient là la saison dernière. Finalement, quand on prend les quinze de départ entre l'année dernière et cette saison, il n'y a pas d'énormes changements et c'est un plus. Beaucoup de joueurs se connaissent déjà.
Quels objectifs avez-vous fixé à vos joueurs en début de saison ?
Ce n'est pas faire de langue de bois que de dire ça mais on ne se projette pas plus que la phase aller parce que la saison est longue. Se projeter au-delà serait dangereux et un peu présomptueux. On avance par bloc, on n'a pas fixé d'objectifs en termes de résultats aux joueurs. Notre objectif principal c'est d'arriver à faire en sorte que cette équipe soit meilleure de sortie en sortie.
N'y a-t-il pas quand même la volonté de viser les phases finales dans cette Nationale 2 ?
Bien sûr, on a un groupe de compétiteurs. Ils ont envie de retrouver la ferveur des phases finales, c'est un objectif de se qualifier. Aujourd'hui, ce serait mentir de dire que l'on joue le maintien.
Je vais prononcer un mot tabou : la montée. Peut-on sérieusement l'envisager ?
Sportivement c'est possible. Si on la gagne sur le terrain, on l'acceptera. Après ce serait peut-être un danger de monter maintenant au niveau sportif. En Nationale, à part dans une équipe, tous les joueurs sont professionnels. Même si la montée serait belle, on vivrait une saison compliquée l'année prochaine. Ce qui n'est pas l'objectif.
"Que l'on mette le RC Nîmois sur une carte de France"
Quel regard portez-vous sur le fait de contribuer au renouveau du rugby à Nîmes ?
Je le prends positivement. J'essaie par mon travail de gagner la confiance que le président Steeve Calligaro m'a accordée. J'ai envie de lui prouver que je peux faire mon travail et que l'on peut gagner des matches. Après le renouveau du club ce n'est pas ce qui me motive au quotidien. Ce qui a été fait par le passé à la limite ça ne me regarde pas. Je me concentre surtout sur le présent et l'avenir. C'est comment rendre ses lettres de noblesse à ce club et que l'on mette le RC Nîmois sur une carte de France et à son plus haut niveau. Sportivement, on veut en tout cas aller le plus loin possible.
Comment se passe votre vie à Nîmes ?
Je m'acclimate plutôt bien au soleil. Même si on m'avait vendu uniquement du soleil et que j'ai déjà connu quelques jours de pluie. Je n'hésite pas à chambrer les Nîmois par rapport à ça. Après Jean-Baptiste Boulon (entraîneur des arrières) va encore m'aider à découvrir cette ville qui est pour l'instant très agréable. Je n'ai pas encore eu l'occasion de découvrir la Feria car celle des Vendanges a eu lieu en même temps que notre déplacement à Mâcon. Après j'ai signé trois ans, donc j'ai encore le temps de découvrir tout ça.
Propos recueillis par Corentin Corger