Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 10.10.2015 - elodie-boschet - 3 min  - vu 531 fois

ALÈS AGGLO De 50 à 75 communes : « On accueille pas des riches ! », regrette Max Roustan

Max Roustan et son bras droit Christophe Rivenq. Photo Elodie Boschet/Objectif Gard

Le conseil de communauté s'est tenu ce vendredi soir à l'espace Cazot, avec 33 délibérations à l'ordre du jour. Fusion des intercommunalités, golf, inondations : les débats furent longs et parfois houleux.

Le président de l'agglomération n'avait pas envie de rire hier soir. Et pour cause : quelques heures plus tôt, le préfet du Gard dévoilait le nouveau schéma départemental de coopération intercommunale. Et les décisions prises par Didier Martin ne semblent pas satisfaire du tout Max Roustan, qui est entré dans le vif du sujet dès la deuxième délibération, portant sur la création du Conseil de développement d'Alès agglomération : « Je propose que l'on retire cette délibération. Je ne vois pas comment on peut créer un Conseil de développement de l'agglo alors qu'on est en train de redessiner notre territoire ». Courroucé, le président s'est ensuite lancé dans la présentation « des propositions sorties du chapeau du préfet ».

Dans ce nouveau schéma, Alès agglomération accueille trois nouvelles communautés de communes : le Pays Grand'Combien, Vivre en Cévennes et les Hautes-Cévennes. Ce qui veut dire que l'agglo passerait de 50 à 75 communes. De 88 délégués à 131. En prononçant ces nouveaux chiffres, Max Roustan grimace. « Il y aura des impacts structurels et financiers. Malheureusement, nous n'accueillons pas des riches ! fustige t-il. Il faut se préparer à recommencer le travail que nous faisons depuis la création de notre agglomération ». Les élus sont restés sans voix, à l'exception de Jean-Michel Suau (PC) : « Vous avez apporté votre concours à ce qui est en train de se passer. Vous le saviez, ce n'est donc pas le peine de vous offusquez ».

Golf

Un conseil de communauté sans golf, c'est un peu comme Christophe Rivenq sans ses chemises brodées. Ça perd de sa saveur. C'est donc avec leurs arguments habituels que le duel Roustan/Perret s'est une nouvelle fois affronté, dans une bataille verbale ponctuée de quelques interventions des autres élus d'opposition. Cette fois, il s'agissait d'approuver le dossier complété d'enquête préalable à la déclaration d'utilité publique du projet rebaptisé « éco-site des Hauts de Saint-Hilaire ». Une délibération qui vaut la mise en compatibilité du plan d'occupation des sols (POS) de Saint-Hilaire-de-Brethmas. Pour Béatrice Bernard-Chamson, adjointe au maire de Saint-Hilaire, le dossier complété « a pour seul but de faire croire que les services de l'Etat portent un avis favorable au projet alors que l'autorité environnementale précise en préambule que son avis ne porte pas sur l'opportunité de l'opération et n’est donc ni favorable, ni défavorable ».

Le maire Jean-Michel Perret a lui tenté de jouer sur la corde sensible : « Je m'adresse à vous, chers élus. Vous allez voter en faveur d'un projet qui n'a pas été souhaité par notre municipalité. Vous allez prendre la décision de bafouer, piétiner, vider le POS de Saint-Hilaire pour un projet de loisirs qui me paraît anachronique comme priorité au vu de la crise économique que nous traversons ». Le sang de Roustan ne fait qu'un tour. « L'ancien conseil municipal de Saint-Hilaire a déjà délibéré sur le sujet ! Ça fait plus de 10 ans qu'on en parle de ce golf ! » Benjamin Mathéaud, élu socialiste, soulève alors une interrogation : « Si ça fait 10 ans qu'il peine à voir la jour, c'est peut être qu'il n'est pas si bien que ça ce golf... ». Max Roustan ne décolère pas : « Débouchez vos esgourdes ! Je vous dit que le projet a été voté à l'unanimité moins une voix (celle de Saint-Julien-les-Rosiers, Ndlr) par l'ensemble des communes du Pays Cévennes ! » 9 élus voteront contre la délibération, 3 s'abstiendront.

Inondations

Encore un sujet sensible : les inondations. Une délibération visant à lancer un programme sur l'aménagement du cours d'eau du Grabieux était à l'ordre du jour. Objectif ? Identifier des solutions pour mettre en sécurité les biens et les personnes, qui subissent des inondations à répétition. Jean-Michel Perret reprend le micro : « Je suis bien heureux de ce projet. Mais je regrette votre inaction sur le cours d'eau de l'Avène à Saint-Hilaire. Nous avons 220 habitations en zone inondable. Nous avons failli avoir deux morts sur la commune l'an dernier. Il en va de notre responsabilité morale et pénale de ne rien faire sachant que l'Avène a la même importance que le Grabieux ».

Max Roustan s'agace une fois de plus : « J'en suis désolé mais c'est le syndicat du Smage qui a la responsabilité de l'Avène, ce n'est pas nous ! ». Mais « le problème », explique le maire de Saint-Hilaire, « c'est que le Smage a déclaré publiquement qu'il n'était pas compétent pour l'Avène. On fait comment alors ? ». Le président de l'agglo reste sur ses positions : « Désolé, mais c'est pas l'agglo ». Le mystère continuera donc de planer sur cette question.

Élodie Boschet

Elodie Boschet

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