BAGNOLS En images : le monument aux morts inauguré par la secrétaire d’État aux Armées
Il a été inauguré pour la première fois le 3 septembre 1911, et pour la deuxième fois ce vendredi après-midi par la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq.
Le monument aux morts de Bagnols a donc été restauré et déplacé à la place Urbain-Richard, où il trône depuis le mois de novembre dernier. Une place noire de monde ce vendredi malgré le ciel gris et le petit vent froid. Après une interprétation du chant militaire « Mon drapeau » par l’orchestre les Inséparables et le soliste Robert Dupoux, le président des Anciens combattants de Bagnols, Jean-Claude Mougenot, a pris le micro pour le passer à Léa, élue du conseil municipal des jeunes, signe de la transmission de la mémoire qui tient à coeur des anciens combattants.
« Le devoir de mémoire est une obligation morale », lancera ainsi la fillette, qui citera aussi Nelson Mandela : « L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde. » « Notre monument aux morts est un témoin silencieux de l’histoire », reprendra Jean-Claude Mougenot au moment d’évoquer ce monument, érigé par souscription publique en mémoire des 58 enfants de Bagnols et de son canton morts sur le champ de bataille lors de la guerre de 1870 et sculpté par Félix Charpentier.
Un monument qui représente un fantassin et une femme, allégorie de la patrie, qui montre le Nord, l’ennemi qui avait pris l’Alsace et la Moselle. Un ennemi contre qui les Bagnolais, comme une bonne partie des Français, se battront à nouveau trois ans seulement après l’inauguration du monument.
« Douze tonnes de pierre sont ici devant vous, lancera ensuite le maire de Bagnols Jean-Yves Chapelet. Pourquoi ces douze tonnes de pierre nous rassemblent-elles aujourd’hui ? Pour l’indispensable devoir moral ? Pour le poids de l’histoire ? Pour un esprit conventionnel mélangé à un patriotisme de rigueur ? Sans doute un peu de tout ça, mais la principale raison est peut-être à chercher ailleurs. »
Pour le premier édile, « ce qui nous rassemble est invisible. Ces pierres ne vivent que par le ciment qui les lie, c’est ce ciment qui permet d’assembler des formes plurielles, de leur donner une cohérence, de faire corps. » Et le maire d’estimer que « ce ciment c’est chacun d’entre nous, c’est ce qui fait notre République. » Après un hommage à l’artisan tresquois Thomas Blanc qui a rénové et déplacé le monument, au conseiller municipal délégué aux anciens combattants, Raymond Masse, et aux associations patriotiques, Jean-Yves Chapelet estimera que « le temps érode la mémoire, mais ici les pierres resteront, elles nous survivront. »
La secrétaire d’État Geneviève Darrieussecq rappellera ensuite que « les monuments aux morts sont un pan de notre mémoire, les témoins des sacrifices passés, les marques ineffaçables de notre mémoire. » Des monuments dont « l’objectif est simple, note la secrétaire d’État. Transmettre la mémoire et les valeurs qui nous unissent », mais aussi « permettre à chaque Français de savoir ce qu’il doit à nos anciens combattants et aux combattants d’aujourd’hui. »
Car pour Geneviève Darrieussecq, « la mémoire et un sujet du XXIe siècle d’une actualité permanente. Elle n’est pas un devoir, mais une responsabilité qui nécessite un véritable travail permanent de transmission et d’explication. » Avant de déposer une gerbe en mémoire des soldats tombés pour la France, puis de planter un « arbre de la paix », la secrétaire d’État terminera son discours par un message plus politique, à deux mois des élections européennes : « 75 ans se sont écoulés entre 1870 et 1945, et depuis 1945 et la fin de la Seconde Guerre mondiale 75 ans de paix en Europe occidentale. La construction européenne a été et demeure un instrument de paix. »
Thierry ALLARD